Rage Climatique rassemble des personnes et des groupes écologistes, dont les valeurs se fondent sur des bases anti-capitalistes, anti-colonialistes, anti-autoritaires et anti-oppressives. Son but? Radicaliser le discours et la lutte écologique au soi-disant Québec.
Cet organisme succède à la Coalition anticapitaliste et écologiste, qui s’est formée en opposition à la tenue de la COP15 sur la biodiversité à Tiohtià:ke/Montréal au mois de décembre 2022.
Rage Climatique défie ainsi des projets capitalistes et qui sont des exemples criants d’écoblanchiment. Une personne étudiante impliquée dans la coalition depuis plusieurs mois cite, entre autres, l’implantation du projet du futur site de l’usine de batteries au lithium de l’entreprise suédoise Northvolt à McMasterville et à Saint-Basile-le-Grand.
Rage Climatique essaie de démontrer que ces projets ne servent pas l’environnement mais l’économie capitaliste, et souligne l’hypocrisie de l’État et des acteurs économiques.
Moyens d’action
L’atteinte des objectifs visés passent par de l’éducation populaire via des ateliers et des formations, ainsi que par la production de journaux, de pamphlets et d’autocollants, entre autres. Par exemple, la coalition a publié le journal Bloquons Northvolt le 29 février dernier, qui a été distribué dans des Collèges d’enseignement général et professionnel, des universités, des librairies et des locaux communautaires.
De plus, des entrevues sont données et des actions directes sont effectuées, telles que des blocages et des manifestations. Par exemple, Rage Climatique et l’Organisation révolutionnaire anarchiste ont formé un contingent « oiseaux » contre la culture de la voiture, dans le cadre de la manif-action contre le prolongement du boulevard de l’Assomption et pour la protection du boisé Steinberg, organisée le 23 mars par Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM.
Les deux organismes [Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM et Rage Climatique] ont des lignes idéologiques semblables. On est contre la culture de l’automobile : elleux se mobilisent contre un prolongement de routes et nous, contre un projet dédié à la filière de la voiture électrique.
Les membres de la coalition se sont alors déguisé.e.s en canards, afin de rendre la mobilisation festive et familiale, de souligner l’hypocrisie des gouvernements et des entreprises et bien sûr, de faire un clin d’œil à l’environnement. En effet, les oiseaux sont des êtres fragiles, bien souvent les premiers touchés par les projets industriels!
La structure de la coalition est mouvante, large et ouverte. Rage Climatique fonctionne par le biais d’assemblées populaires publiques, qui sont tenues tous les quatre mois. Elles dressent les lignes directrices des projets menés et cherchent à créer des liens avec d’autres personnes et groupes écologistes. Des comités sont créés et dissous selon les besoins et les capacités militantes, tels que les Comités Journal, Communication, Action et Manifestation.
Chevaux de bataille et soutien
Rage Climatique s’attaque à plusieurs enjeux. En ligne de mire actuellement? La lutte contre le projet Northvolt, qui a débuté au lendemain de la Semaine de la rage climatique, organisée par la coalition au mois de septembre 2023 à Montréal. Un rassemblement a notamment eu lieu devant l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth le 28 octobre suivant, lors de la venue du co-fondateur et PDG de Northvolt Amérique du Nord, Paolo Cerutti.
Par la suite, une campagne pour bloquer le projet a été adoptée et un appel à l’action directe a été publié sur le site web et les réseaux sociaux de Rage Climatique. L’organisme a également entrepris trois blocages pour freiner le déboisement sur le site de Northvolt, dont un ouvert au public, entre le 2 février et le 22 mars 2024.
Northvolt et le gouvernement font les choses rapidement. Ils lèvent les barrières démocratiques, comme l’examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Ça entraîne l’accélération des travaux et ça leur a permis de terminer le déboisement. Malgré toutes les mobilisations, on n’a rien pu arrêter, mais on a remarqué qu’ils sont en retard de plusieurs mois sur leur échéancier.
Par ailleurs, Rage Climatique se mobilise depuis ses débuts contre la culture de l’automobile. Dans ce cadre, des tracts sont distribués, des ateliers sont offerts et la coalition participe à des entrevues et des panels, comme la table ronde sur les enjeux de l’exploitation du lithium, qui se tiendra le 11 avril prochain. De plus, le collectif a pris part au lancement du numéro n°342 de la revue Liberté, Rapides et dangereux, Rêver de sortir de la culture du char, le 21 mars dernier, à la librairie Zone Libre.
Rage Climatique est soutenue par plusieurs associations étudiantes, la revue Liberté et certain.e.s journalistes comme Alexandre Shields, ainsi que des groupes citoyens qui se positionnent contre le projet Northvolt et / ou qui demandent un examen du BAPE, tels que le Comité Action citoyenne – Projet Northvolt, Convergence populaire, le Réseau Demain le Québec, Mères au front – Rive-Sud, Justice climatique Montréal, le Mouvement d’action régional en environnement, Équiterre et Transition en commun.
Et ce n’est pas tout! À l’occasion du Jour de la Terre, Rage Climatique co-organisera un contingent anti-capitaliste le 21 avril prochain. En outre, la coalition mettra sur pieds un camp climat dans la Vallée-du-Richelieu du 29 mai au 2 juin, afin d’être visible auprès de la population locale. Dans ce cadre, un campement écologiste, une foule d’activités et une diversité d’actions seront tenues. À suivre sur la page Facebook et le compte Instagram de Rage Climatique…