Vers la fin du film Don’t Look Up : Déni cosmique, le personnage de Leonardo DiCaprio, l’astronome Randall Mindy, regarde les gens autour de lui et dit : « On avait vraiment tout, n’est-ce pas? »
Même si « tout » n’a jamais été distribué en parts égales, les humains ont vraiment eu tout le nécessaire pour survivre et s’épanouir. Si seulement plus de gens pouvaient reconnaître que tout ce que cette petite planète bleue offre – de la nourriture et de l’eau à un climat relativement stable – est touché par nos actions!
Nous pouvons encore changer les choses! Nous voyons une belle amélioration dans plusieurs secteurs, mais il n’y a pas de temps à perdre
Si nous prenons soin des systèmes naturels dont nous faisons partie, ils continueront de subvenir à nos besoins. Si nous les submergeons de destruction, de surexploitation, de pollution et d’émissions de gaz à effet de serre, les canicules, les sécheresses, les inondations et d’autres conditions météorologiques extrêmes seront de plus en plus fréquentes et graves, tout comme les pénuries d’aliments et d’eau, les crises de réfugiés et les dérèglements systémiques qui les accompagnent.
Nous pouvons encore changer les choses! Nous voyons une belle amélioration dans plusieurs secteurs, mais il n’y a pas de temps à perdre. L’Europe est perturbée par des records de températures élevées, et d’énormes incendies dans les villes et les forêts. Plus de 100 millions de personnes aux États-Unis font face à des avertissements de canicules à cause des feux de forêt. La population de l’Inde et d’autres pays d’Asie meurent en raison de la chaleur écrasante. Le très populaire site archéologique inca, vieux de 500 ans, le Machu Picchu au Pérou, est à risque d’incendie. La région autour de Lytton (C.-B.) brûle encore. Des parties de l’Afrique sont touchées par des sécheresses dévastatrices. L’Arctique et l’Antarctique subissent un réchauffement sans précédent.
La santé physique et mentale des gens est affectée et ces conditions sont dévastatrices pour toutes les formes de vie.
Nous devons nous réveiller, observer et reconnaître que notre bien-être et notre survie sont liés directement à ces menaces systémiques causées par les perturbations massives. Lorsque nous dérangeons les systèmes naturels – les cycles carbonique et hydrologique, les forêts et les autres écosystèmes – la nature réagit pour retrouver un certain équilibre. Toutefois, nous laissons la nature indifférente; la planète survivra même si nous disparaissons.
Il n’y a pas d’excuse, aucune raison n’est valable. Nous connaissons les causes, nous avons de nombreuses solutions, et nous en développons de nouvelles chaque jour. L’innovation technologique progresse plus rapidement que prévu, grâce à des énergies renouvelables plus efficaces et rentables et des méthodes de stockage d’énergie de plus en plus utilisées. Nous faisons de grandes avancées dans notre compréhension du fonctionnement des écosystèmes interreliés et sur la façon qu’ils peuvent nous aider à nous sortir des crises. Les gouvernements, l’industrie et les gens partout dans le monde abandonnent les combustibles fossiles, apprennent à utiliser l’énergie d’une manière plus efficace et plus conservatrice et adoptent les solutions énergétiques propres.
Nous avons besoin d’un changement de paradigme. Il faut mieux voir et mieux penser.
Mais il en faudra plus. Nous avons besoin d’un changement de paradigme. Il faut mieux voir et mieux penser. Nous faisons encore face à des propos déconnectés et déformés. Les grands médias ont vanté le retour énergivore du transport aérien, alimenté par des combustibles fossiles, comme étant « un signe d’espoir ». Les médias au Canada ont publié un article à propos du chaos climatique et un autre sur une « bonne nouvelle pour l’économie » à propos de l’augmentation de l’extraction du pétrole et du gaz.
Nous avons été aveuglés par un système qui encourage la surconsommation, qui dicte que le gaspillage et la croissance sont la seule avenue possible – même lorsque les avantages de ce système s’accumulent de façon disproportionnée pour les gens et les pays riches, pendant que les systèmes naturels sont épuisés, et que plusieurs sont écrasés sous le poids des activités humaines.
La plupart des gens travaillent pendant de longues heures et de longues semaines, ont peu de périodes de vacances, sacrifient le temps passé avec leur famille et leurs amis, et le temps dans la nature ou pour se détendre – juste pour faire rouler un système économique assez récent inventé par les humains.
Les États-Unis ont adopté le consommateurisme comme modèle officiel après la forte croissance économique survenue après la Première Guerre mondiale et à nouveau après la Deuxième (les guerres aident la croissance économique). Le modèle a rapidement été adopté à travers le monde, avec l’exploitation de certaines régions pour avantager l’économie des autres. La culture de la voiture, surtout, a pris son envol. Plus les voitures utilisent du carburant, mieux c’est pour la croissance économique. Les voitures étaient donc géantes et favorisées comme moyen de transport.
Nous en payons aujourd’hui le prix, et chaque jour, la facture ne cesse d’augmenter. Les gouvernements doivent faire beaucoup plus que de simplement se réunir de temps en temps pour convenir de réduire les émissions et protéger les éléments naturels qui emprisonnent le carbone. Nous avons besoin d’un véritable leadership pour entamer des changements systémiques qui nous permettront de vivre mieux, de façon durable et plus équitable avec tout ce que cette magnifique planète a à nous offrir.
Nous devons cesser d’être dans le déni.