À l’approche du budget fédéral, un sondage révèle que les Canadien.ne.s sont favorables à une taxe sur les bénéfices des grandes sociétés pétrolières

MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA PREMIÈRE NATION KANIEN’KEHÁ:KA, le lundi 11 mars 2024 — Un nouveau sondage montre qu’une majorité des Canadien.ne.s (62%) est favorable à une taxe sur les bénéfices exceptionnels des compagnies pétrolières et gazières, dont les profits sont historiquement élevés. Ce soutien majoritaire s’est manifesté dans l’ensemble du Canada, avec un soutien plus marqué au Québec et en Ontario.

À l’approche du budget fédéral, les groupes de la société civile canadienne demandent au gouvernement fédéral de mettre en place une taxe sur les bénéfices exceptionnels des compagnies pétrolières et gazières afin de financer les solutions climatiques et la protection de la nature. Plus de 22 000 personnes au Canada ont écrit au gouvernement pour soutenir cet appel.

À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les prix de l’énergie ont grimpé en flèche et les compagnies pétrolières et gazières ont réalisé des profits historiques tout en stimulant l’inflation.

Dans un récent sondage Léger, on a demandé à la population si le Canada devait introduire un impôt sur ces bénéfices, comme l’ont fait d’autres pays tels que le Royaume-Uni. 62 % des personnes interrogées étaient d’accord, 21 % n’étaient pas d’accord et 17 % ont répondu qu’elles ne savaient pas.

Le budget fédéral 2022 a introduit une taxe unique de 15 % sur les bénéfices supérieurs à 1 milliard de dollars pour les banques et les compagnies d’assurance. Le directeur parlementaire du budget a estimé l’automne dernier qu’une taxe unique pourrait générer 4,2 milliards de dollars de recettes sur cinq ans.

Un impôt sur les bénéfices exceptionnels a également été récemment recommandé par la commission des finances de la Chambre des communes, qui a suggéré de nouvelles taxes sur les sociétés pétrolières et gazières, ainsi que sur les détaillants en alimentation en raison de leurs bénéfices excessivement élevés.

La Fondation David Suzuki, 350.org et le Réseau Action Climat ont commandé le sondage Léger.

« Le mouvement en faveur d’une taxe sur les bénéfices exceptionnels des compagnies pétrolières et gazières prend de l’ampleur. Il est facile de comprendre pourquoi : l’industrie des combustibles fossiles accentue les crises liées à la hausse du coût de la vie tout en réalisant des profits exorbitants. Nous savons que les décideurs.euses sont sous pression pour réduire les dépenses, mais nous devons investir dans un avenir durable pour la prochaine génération. Faire payer les pollueurs dans le budget fédéral de cette année permettrait de dégager des milliards de dollars pour financer des solutions essentielles en matière de climat et de protection de la nature. L’industrie des combustibles fossiles aggrave chaque jour la crise climatique. Les gouvernements doivent intervenir, faute de quoi nous risquons de subir des effets climatiques encore plus dévastateurs.

– Tom Green, conseiller principal en matière de politiques climatiques à la Fondation David Suzuki

« Les prix et les profits élevés du secteur pétrolier et gazier ont été les principaux facteurs à l’origine de la forte et récente inflation au Canada et dans le monde entier. Même avec la baisse des prix de l’essence, les profits pétroliers en 2023 étaient encore supérieurs de 30 milliards de dollars à ceux de la dernière année avant la pandémie. Ces bénéfices pétroliers et gaziers excédentaires sont 7,5 fois plus importants que la croissance des bénéfices des magasins d’alimentation (4 milliards de dollars de plus au cours de la même période), qui a suscité à juste titre la colère de l’opinion publique. Il est temps que les Canadien.ne.s s’intéressent aux bénéfices excédentaires bien plus importants engrangés par les géants du pétrole et du gaz. Un impôt sur les bénéfices excédentaires du secteur pétrolier, semblable aux mesures déjà appliquées aux banques et aux compagnies d’assurance, serait un moyen juste et efficace de redistribuer ces bénéfices inflationnistes aux consommateurs.trices canadien.ne.s durement éprouvés par les crises liées à la hausse du coût de la vie. Ce serait bon pour la planète et bon pour l’économie. »

– Jim Stanford, économiste au Centre for Futur Work

« Il est criminel que les compagnies pétrolières et gazières engrangent des bénéfices records, alors que le reste de la population est en difficulté. Partout au Canada, les gens sont confrontés à une crise croissante du logement, à des factures qui montent en flèche et à des catastrophes climatiques qui menacent notre santé, nos maisons et nos communautés. Il est temps que le gouvernement se range du côté de la majorité populaire, qui soutient l’idée de taxer les bénéfices excédentaires des grandes compagnies pétrolières. Si nos dirigeant.e.s font payer aux pollueurs leur juste part, nous pourrons financer l’action climatique audacieuse que nous exigeons aujourd’hui. »

– Amara Possian, cheffe de l’équipe Canada à 350.org

« Les Canadien.ne.s luttent contre l’augmentation du coût de la vie ; pendant ce temps, les compagnies pétrolières et gazières engrangent des profits exorbitants. Ces deux phénomènes sont directement liés. Au cours d’une année où les records de température sont battus, nous ne pouvons pas permettre aux PDG et aux actionnaires de s’enrichir de plus en plus grâce à la destruction du climat. L’extension de la taxe sur les bénéfices exceptionnels au secteur des combustibles fossiles permettrait de lever des milliards de dollars pour les solutions climatiques, avec des bénéfices tangibles pour les populations. Nous exhortons la ministre Freeland à écouter ce que veulent les Canadien.ne.s et à introduire un impôt sur les bénéfices exceptionnels du pétrole et du gaz dans le budget 2024. »

– Caroline Brouillette, directrice exécutive du Réseau Action Climat Canada

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Pour plus d’informations :

Charles Bonhomme, Responsable affaires publiques et communications, Fondation David Suzuki
438 883-8348 | cbonhomme@davidsuzuki.org