Alors que la planète se dirige vers une hausse de températures de 3,2°C d’ici 2100, une reprise verte post-COVID-19 et une action climatique nationale plus forte sont la clé d’un avenir durable

VANCOUVER ET MONTRÉAL  – Les conclusions du Rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions du Programme des Nations unies pour l’environnement confirment que le Canada et le monde doivent intensifier les mesures climatiques pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C (ou au niveau souhaité de 1,5°C), comme le prévoit l’accord de Paris. Les scientifiques avertissent qu’un réchauffement planétaire supérieur à 2°C aurait des conséquences catastrophiques pour les écosystèmes qui soutiennent la vie humaine.

Publié aujourd’hui, le rapport constate qu’à moins que les gouvernements ne renforcent considérablement et immédiatement leurs efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le monde pourrait réchauffer de plus de 3°C d’ici la fin du siècle.

«Nous sommes à un moment critique, a déclaré Ian Bruce, directeur général national par intérim à la Fondation David Suzuki. Des centaines de communautés à travers le Canada ont déclaré l’état d’urgence climatique. Les Canadiens savent que nous devons aller de l’avant pour protéger nos foyers et l’avenir de nos enfants. Les gouvernements – national , provincial et municipal – qui n’agiront pas de manière décisive au cours de l’année à venir priveront les jeunes générations de leur droit à un avenir sûr et durable. Tous les secteurs de la société ont un rôle à jouer pour faire évoluer le Canada vers une économie qui ne menace pas le climat.»

Bien que la pandémie ait provoqué une baisse des émissions mondiales de GES en 2020, l’effet sera minime (0,01°C d’ici 2050) et les émissions devraient rebondir à moins que les gouvernements n’adoptent des politiques climatiques fortes et des mesures de relance verte, en accord avec les objectifs de carboneutralité.

«Si la pandémie a considérablement intensifié les défis posés par la crise climatique, elle a également prouvé la rapidité avec laquelle le Canada peut agir face aux crises de santé publique, a déclaré Sabaa Khan, directrice générale de la Fondation pour le Québec et l’Atlantique. Cela devrait susciter le niveau d’ambition nécessaire pour s’attaquer à l’urgence climatique, la plus grande crise de santé publique de notre temps.»

Le rapport montre également qu’une relance verte post-pandémie réduirait les émissions mondiales totales d’ici 2030 d’environ 25 % et rapprocherait le monde de niveaux plus sûrs, alignés sur la trajectoire de réchauffement de 2°C (ou l’aspiration de limiter la hausse de températures à 1,5°C).

«Nous faisons de grands progrès dans nos foyers et nos communautés, mais nous échouons aux niveaux national et mondial, a ajouté Ian Bruce. Comme le suggère l’ONU, les gouvernements devraient tout faire pour mettre en place une reprise verte et renforcer leurs engagements avant le prochain grand sommet sur le climat en 2021.»

Le gouvernement fédéral doit faire preuve de plus d’ambition et d’engagement en matière de climat, en mettant en œuvre ces solutions au cours des prochains mois:

– Déposer le plan climat actualisé du Canada pour atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050 et dépasser les objectifs actuels pour 2030, conformément aux meilleures données scientifiques sur le climat, notamment :

  • Mettre en œuvre une norme efficace pour les carburants propres
  • Renforcer la réglementation sur la pollution due au méthane provenant du secteur pétrolier et gazier
  • Parallèlement aux investissements dans les infrastructures de recharge des véhicules électriques, exiger des constructeurs automobiles qu’ils fournissent davantage de voitures et de camions électriques zéro-émission sur le marché canadien
  • Poursuivre les investissements dans les transports publics et accélérer le déploiement des bus électriques
  • Poursuivre la transition vers un avenir énergétique propre en accélérant le développement des énergies renouvelables et en utilisant de l’électricité propre au lieu de combustibles fossiles
  • Augmenter les investissements dans la rénovation éco énergétique des bâtiments pour améliorer l’efficacité énergétique
  • Maintenir un système de tarification du carbone équitable et efficace dans tout le Canada

– Mettre à jour les objectifs du Canada pour 2030 afin de les aligner sur la science du climat et de refléter la juste part du Canada dans les réductions d’émissions nécessaires pour éviter un réchauffement climatique supérieur à 1,5°C

– Investir dans une relance verte et juste afin de créer des emplois et de stimuler les investissements dans les infrastructures dans tout le Canada, en positionnant le Canada comme un leader de l’économie mondiale propre

– Adopter une législation solide en matière de responsabilité climatique afin de garantir que le Canada reste sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de réduction des émissions

– Défendre les droits et les titres des Autochtones au Canada

– Investir dans des infrastructures naturelles et des solutions climatiques basées sur la nature qui maximisent les avantages pour le climat et la biodiversité tout en offrant un air plus pur, des villes plus résilientes et des communautés plus saines

– Protéger les zones terrestres et océaniques qui stockent le carbone, restaurer les espèces menacées et offrir aux Canadiens un meilleur accès aux avantages du temps passé dans la nature.

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Contact : Diego Creimer, Affaires publiques et communications, 514-999-6743 dcreimer@davidsuzuki.org