Quelques annonces positives sont loin d’être suffisantes face à des injustices mondiales sans précédent

CHARM EL-CHEIKH, le mardi 15 novembre 2022 – Le Canada a annoncé des initiatives positives pour lutter contre les changements climatiques, mais un élément important a été mis de côté lors de la COP27 : l’expansion de l’industrie des combustibles fossiles dans notre pays.

La Fondation David Suzuki salue l’annonce par le Canada d’un projet de nouveau cadre sur les émissions de méthane ainsi que sa participation à une « Déclaration commune des importateurs et des exportateurs d’énergie sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des combustibles fossiles ».

Or, ces mesures positives ne doivent pas occulter le fait que, réduire de 50 % l’utilisation des combustibles fossiles avant 2030 – ce qui, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), est nécessaire pour limiter l’augmentation de la température mondiale au seuil vital de 1,5 °C – exigera beaucoup plus d’actions. Le Canada doit rapidement cesser toute expansion des combustibles fossiles, plafonner fortement les émissions de pétrole et de gaz et prendre des engagements substantiels en matière d’atténuation, d’adaptation et de financement des pertes et dommages en faveur des pays les plus vulnérables et les moins responsables des changements climatiques.

Alors que la deuxième semaine de la COP est commencée, le Canada doit relever son niveau d’ambition climatique.

Pour éviter les pires résultats de l’escalade de la crise climatique, les pays dont l’empreinte carbone est disproportionnellement élevée, comme le Canada, doivent annoncer des cibles ou des contributions déterminées au niveau national plus ambitieuses. La COP27 devrait être le moment pour le Canada d’assumer ses responsabilités internationales et nationales.

La planète est sur une trajectoire d’augmentation des températures de 2,7 °C, ce qui, selon les scientifiques, signifie un avenir non viable pour l’humanité. Pendant ce temps, il y a plus de 630 délégués de l’industrie des combustibles fossiles à la COP27, dont beaucoup font partie de délégations nationales et sont donc directement impliqués dans les négociations.

La Fondation David Suzuki reconnaît les efforts du ministre Steven Guilbeault, lors de la plénière interministérielle du 14 novembre, en défendant l’inclusion de l’objectif de 1,5 °C dans la décision de couverture de la COP27.

CITATIONS

« Alors que de nouvelles promesses significatives ont été faites par quelques-uns des plus grands émetteurs – notamment sur le méthane – il n’y a surtout que des signes de progrès incrémentaux, une présence lourde de l’industrie fossile et un manque flagrant de consensus sur les investissements et les institutions nécessaires pour répondre aux pertes et dommages. Les discussions en cours sur les marchés du carbone (Article 6.4) risquent de légitimer des solutions climatiques fausses et mettent l’objectif de 1,5 °C en danger. » déclare Sabaa Khan, directrice générale pour le Québec et l’Atlantique à la Fondation David Suzuki.

« Nous vivons dans un système de suprématie des combustibles fossiles, dans lequel le capitalisme, la suprématie blanche et le colonialisme jouent un rôle important dans le maintien de la domination actuelle de ces combustibles. Les populations autochtones et les personnes racialisées sont les plus affectées. Les personnes qui vivent au Canada font face à une augmentation écrasante du coût de la vie, tandis que les compagnies pétrolières et gazières enregistrent des bénéfices records, tout en continuant à recevoir des subventions colossales. Pour limiter le réchauffement de la planète à des niveaux viables, la suprématie des combustibles fossiles doit cesser maintenant. Une autre voie est possible – nous avons les solutions. », déclare Severn Cullis-Suzuki, directrice générale de la Fondation David Suzuki.

« Ce qui est brutal à la COP27, c’est de voir les pays du Nord comme le Canada nier la violence très concrète que leurs émissions actuelles et historiques infligent à des millions de personnes tous les jours. Refuser de verser des financements suffisants pour les pertes et préjudices, ça revient à faire le choix d’abandonner les communautés vulnérables à leur sort après des désastres climatiques : c’est leur refuser de la nourriture, de l’eau, et les ressources pour reconstruire leurs infrastructures d’éducation, de santé, agricoles, etc. Que le Canada refuse de stopper la croissance de l’industrie des hydrocarbures revient à prioriser des profits à court terme plutôt que d’atténuer des dangers majeurs pour des millions de personnes. » dit Albert Lalonde, chargé-e de projet pour le Laboratoire conscience climatique de la Fondation David Suzuki.

« La justice climatique est au cœur de cette COP et tous les jours, à la COP27, nous sommes témoins des cris du cœur des populations des pays du Sud. Les pays industrialisés et pollueurs, comme le Canada, ont la responsabilité de payer pour les pertes et dommages qu’ils ont causés. Les pays africains ne sont responsables que de 3 % des émissions et sont ceux qui sont les plus touchés. À l’heure actuelle, nous constatons de profonds désaccords entre les pays pollueurs et les nations les plus vulnérables et les moins responsables de la crise climatique. Il faut que le Canada fasse de preuve de leadership sur cet enjeu pressant. » affirme Charles Bonhomme, responsable affaires publiques et communications à la Fondation David Suzuki.

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