Montréal — Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat est une décision à courte vue qui ignore la science et qui va à l’encontre des grandes tendances économiques qui rendent la transition vers les énergies propres inévitable. La Fondation David Suzuki déplore cette décision et encourage le Canada à se joindre à l’ensemble de la communauté internationale pour saisir les opportunités économiques générées par le développement des énergies propres.
«La décision des États-Unis n’entravera pas la transition vers les énergies propres qui est inévitable à travers le monde, a déclaré Karel Mayrand, directeur de la Fondation David Suzuki pour le Québec. En se retirant de l’Accord, le président place les États-Unis en position de faiblesse au plan international alors que la Chine, l’Inde, l’Europe et plusieurs autres pays se font concurrence pour saisir les nouvelles opportunités économiques créées par ce secteur en pleine croissance.»
Des études récentes ont démontré que si dans le passé la croissance économique a été accompagnée par une hausse des émissions, cela n’est plus le cas. Ainsi, on assiste depuis une décennie à un recul des émissions conjuguée à une croissance des économies dans 21 pays — y compris les États-Unis. En outre, le virage vers les énergies renouvelables s’accompagne de centaines de milliers de nouveaux emplois aux États-Unis et partout dans le monde.
Les États-Unis avaient pourtant joué un rôle de premier plan lors des négociations de l’Accord de Paris. Selon M. Mayrand, ils renoncent par cette décision à une position de leadership sur la scène internationale.
«Bien que le gouvernement fédéral des États-Unis se soit désengagé de la transition vers les énergies propres et la lutte aux changements climatiques, les États, eux, poursuivront leurs avancées», affirme monsieur Mayrand, rappelant que la Californie est déjà un chef de file mondial au chapitre des politiques d’action climatique, que le Texas intensifie le déploiement de son parc éolien et que de nombreux autres États d’allégeance républicaine sont devenus des centres importants de l’industrie des énergies propres.
«À lui seul, le secteur de l’énergie solaire représente un emploi sur 50 aux États-Unis. Ce n’est pas parce que le gouvernement des États-Unis décide de se retirer de l’Accord de Paris que les États, les villes et les investisseurs américains resteront les bras croisés. Les énergies renouvelables sont désormais un moteur important de développement économique qu’on ne peut plus négliger.»
Les résultats du sondage Yale’s Climate Change in the American Mind mené après l’élection présidentielle aux États-Unis ont révélé que 73% des gens qui ont voté pour le président Trump sont en faveur des énergies renouvelables. «En se retirant de l’Accord, le président Trump tourne le dos à ses électeurs, déclare M. Mayrand. La majorité des Américains sont en faveur des énergies renouvelables, car ils y voient la possibilité de produire eux-mêmes leur électricité, sans parler des formidables ouvertures qu’elles offrent sur le plan économique.»
Bien que les États-Unis aient décidé de se retirer de l’Accord, le Canada, lui, ne renie pas sa signature. «Le Canada fait preuve de vision en honorant l’engagement que pris devant la communauté internationale d’agir sur le plan climatique dans l’intérêt des générations qui nous suivront. Il s’agit d’une formidable occasion de positionner le Canada comme chef de file mondial de la croissance des énergies propres», conclut Karel Mayrand.
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Diego Creimer, communications 514-999-6743 dcreimer@davidsuzuki.org