OTTAWA | Territoires non-cédés de la Nation algonquine anishinaabe, le mercredi 20 mars 2024 – Les Canadien.ne.s souffrent de la crise du coût de la vie. La hausse des prix de l’alimentation, du logement et des transports, ainsi que les conséquences de l’année la plus chaude jamais enregistrée – feux de forêt, inondations et tempêtes records – ont touché pratiquement tous les ménages au Canada.

Malgré le fait que le Québec ne soit pas affecté par la hausse fédérale de la tarification carbone, tous doivent se sentir interpellé.e.s par le fait que l’attaque concertée entre certains premiers ministres provinciaux et l’opposition officielle à Ottawa vise à démanteler toute action climatique. Le débat actuel démontre qu’iels ne visent qu’à exploiter sans vergogne la douleur économique bien réelle des Canadien.ne.s à des fins politiques. La tarification carbone n’est que la pointe d’un iceberg idéologiquement opposé à la réduction des gaz à effet de serre.

L’attaque vise à saper non seulement cette politique, mais aussi l’ensemble du plan climatique du Canada, en forçant les Canadien.ne.s à supporter le fardeau de la crise du coût de la vie et climatique pour que les multinationales du pétrole et du gaz puissent continuer à polluer sans conséquence.

Les politiques climatiques ne peuvent être sacrifiées aux caprices de dirigeant.e.s politiques qui préfèrent faire passer les intérêts des grandes compagnies pétrolières avant les besoins des Canadien.ne.s. Le gouvernement fédéral ne doit pas se contenter de maintenir le cap sur la tarification du carbone et d’autres initiatives climatiques – il doit redoubler d’efforts pour s’assurer que le Canada fait sa part pour protéger la population des impacts des changements climatiques tout en remettant de l’argent dans leurs poches.

L’opposition récente à l’augmentation prévue de la tarification du carbone n’est que le dernier exemple d’un effort organisé par les entreprises fossiles et les négationnistes du climat pour contrecarrer l’action climatique au détriment du bien-être collectif. Les affirmations fausses et trompeuses selon lesquelles la taxe sur le carbone exacerberait l’inabordabilité ne rendent pas service aux personnes à faible ou moyen revenu qui devraient bénéficier le plus de la taxe sur le carbone grâce aux remboursements trimestriels, et qui sont confrontés aux plus grands risques liés aux événements extrêmes tels que les feux de forêt, les inondations et la sécheresse.

En réalité, l’inflation est due à de multiples facteurs, dont la spéculation immobilière et les prix abusifs pratiqués par les monopoles et les industries telles que le pétrole et le gaz. Alors que l’industrie fossile engrange des profits excessifs, elles luttent contre toute tentative visant à leur faire rendre des comptes.

Au lieu de tenter d’annuler d’importantes mesures climatiques, tous les partis et gouvernements devraient collaborer pour élaborer des politiques visant à résoudre les crises du climat et de l’abordabilité en même temps. Soulignons quelques pistes:

Il est essentiel que l’approche du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques et d’abordabilité ne porte pas atteinte aux droits inhérents et issus de traités des peuples autochtones, qui sont reconnus par le droit international et national. Les politiques fédérales – y compris la tarification du carbone – doivent être élaborées et mises en œuvre de manière à respecter les droits fondamentaux, les titres, la souveraineté et le pouvoir décisionnel des nations autochtones.

La tarification du carbone constitue un signal de prix important pour les consommateurs et les entreprises, tout en remboursant à la grande majorité des Canadien.ne.s plus que ce qu’ils et elles paient. De nombreux Canadien.ne.s en sont venus à dépendre des remboursements trimestriels pour subvenir à leurs besoins essentiels. Le gouvernement devrait procéder à l’augmentation de la taxe carbone prévue pour le 1er avril, ce qui fera également augmenter ces remboursements aux ménages.

En même temps, la tarification du carbone n’est qu’un outil parmi d’autres, et doit être accompagnée de politiques complémentaires, ainsi que d’un ensemble de mesures visant à empêcher les Canadien.ne.s d’avoir à choisir entre leur bien-être et un climat sûr.

Les gouvernements de tout le pays doivent s’opposer à l’utilisation cynique de la tarification du carbone pour détourner l’attention des vrais coupables. Pour aider la population à traverser cette période difficile, ils doivent adopter des politiques qui apportent un soutien tangible et immédiat pour faire face à l’inabordabilité, tout en s’attaquant à la dépendance à long terme aux combustibles fossiles qui nous appauvrit et augmente notre vulnérabilité envers les chocs des prix de l’énergie et aux catastrophes climatiques.

Signataires :

Climate Action Network-Réseau action climat Canada
Environmental Defence Canada
Greenpeace Canada
Équiterre
Association canadienne des médecins pour l’environnement
Fondation David Suzuki
Ecojustice
West Coast Environmental Law Association
Destination Zero

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Climate Action Network – Réseau action climat (CAN-Rac) Canada est le plus vaste réseau d’organisations travaillant sur les questions liées aux changements climatiques et à l’énergie au Canada. Il s’agit d’une coalition de 150 organisations opérant d’un océan à l’autre. Nos membres rassemblent des groupes environnementaux, des syndicats, des Premières Nations, des organisations de justice sociale, de développement, de santé et de jeunesse, des groupes religieux et des initiatives locales.

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