Montréal, 21 janvier 2016 — Pour faire suite aux consultations publiques de l’automne dernier sur le projet d’oléoduc Énergie Est, les seules à avoir eu lieu au Québec à ce jour, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) s’est prononcée unanimement contre le projet — une position accueillie favorablement par la Fondation David Suzuki (Fondation).

Énergie Est, estimé à un coût de près de 14 milliards $, prévoit acheminer vers les raffineries de l’est et le marché mondial plus d’un million de barils de pétrole par jour. Le projet implique la construction de 700 km de pipeline au Québec et traverserait une dizaine de municipalités sur le territoire de la CMM. En février 2015, la Fondation et d’autres groupes environnementaux avaient publié un rapport établissant qu’Énergie Est met à risque l’eau potable de 49 municipalités québécoises qui s’approvisionnent de l’eau du Saint-Laurent, dont celles de la CMM, en plus de traverser 256 cours d’eau au Québec.

« Cette décision de la CMM reflète l’opposition d’une majorité de citoyens de la région métropolitaine. Un sondage réalisé en novembre dernier indiquait que 60 % des citoyens de la région étaient opposés au projet » indique Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki. « Il est clair que le projet Énergie Est ne passe pas le test de l’acceptabilité sociale dans la région métropolitaine et ailleurs au Québec. Québec et Ottawa doivent en prendre acte et se mettre à leur tour à l’écoute de la population ».

Pour Jean-Patrick Toussaint, chef des projets scientifiques, « Énergie Est comporte un nombre important de risques environnementaux, principalement liés aux fuites qui accompagnent inévitablement ce type de projet. Les données du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BSTC) montrent que le nombre d’incidents liés aux pipelines ne cesse d’augmenter, année après année au pays. Ceci est particulièrement inquiétant alors que le projet traversera, notamment, la rivière des Outaouais qui abreuve en eau potable des dizaines de milliers de résidents sur le territoire de la CMM ». « Le trajet proposé par TransCanada passerait près de nombreuses zones de biodiversité sensibles et milieux naturels sur le territoire de la CMM, en plus de parcourir plusieurs zones agricoles. Le signal envoyé par la CMM aujourd’hui est ferme et clair : elle n’est pas prête à mettre à risque son eau potable, ses milieux naturels et agricoles ainsi que la sécurité des citoyens — ce que nous soutenons à part entière » conclut M. Toussaint.

La Fondation rappelle qu’Énergie Est contribuerait à augmenter les émissions de gaz à effet de serre de manière équivalente à l’ajout de 7 millions de véhicules au pays, ce qui est totalement incohérent avec les objectifs de lutte aux changements climatiques tels que dictés par l’accord de Paris auquel le Canada a adhéré récemment.

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Source :

Andrée-Lise Therrien
Spécialiste des communications
altherrien@davidsuzuki.org, 514-758-3618