La Coalition Saint-Laurent dénonce ce nouveau jalon vers un État pétrolier

Montréal — Le premier ministre Stephen Harper a annoncé aujourd’hui à Sept-Îles que la négociation avec le gouvernement du Québec concernant la gestion conjointe des hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent montre des avancées importantes. Après plus de trois ans de négociation quant au contenu de la loi-miroir qui encadrera l’exploration et l’exploitation pétrolière dans le golfe, les deux paliers de gouvernement comptent déposer les projets de loi dans les prochains mois, à Ottawa et à Québec. Ces projets de loi ouvriront toute grande la porte à l’exploration pétrolière dans la partie québécoise du golfe qui présentement est toujours sous moratoire.

La Coalition Saint-Laurent s’inquiète vivement des implications d’un tel projet de loi qui, visiblement, cherche à faire sauter les derniers obstacles aux forages en mer dans le golfe. Qui plus est, cette annonce se fait alors que les projets pétroliers se multiplient au Québec que ce soit à Anticosti, en Gaspésie, avec les projets de pipeline ou de port pétrolier, ou même les projets de fracturation hydraulique dans la Vallée du Saint-Laurent.

La Coalition Saint-Laurent déplore que le Gouvernement du Québec envisage le dépôt de son propre projet de loi-miroir alors que l’évaluation environnementale stratégique (ÉES) sur la filière des hydrocarbures au Québec ne rendra ses conclusions qu’à la fin de 2015. «En annonçant leur intention d’adopter des lois miroirs à très court terme, Québec et Ottawa présument des résultats de l’évaluation environnementale stratégique lancée par Québec » d’affirmer Jean-Patrick Toussaint, chef des projets scientifiques à la Fondation David Suzuki. « Les deux gouvernements mettent la charrue devant les boeufs, ce qui contribue à discréditer le processus d’évaluations environnementales auxquelles les Québécois sont conviés » de conclure M. Toussaint.

La loi-miroir qui sera éventuellement déposée par le Québec sera obligatoirement calquée sur le projet de loi fédéral dont le dépôt prochain a été annoncé aujourd’hui par le premier ministre Harper. La Coalition Saint-Laurent réclame depuis longtemps que le Québec intègre dans son propre projet de loi les « plus hauts standards » sans se soumettre aux normes fédérales constamment revues à la baisse. Il est important que le Québec n’abdique pas ses responsabilités environnementales au profit d’Ottawa.

« Le golfe du Saint-Laurent est un écosystème unique, d’une grande fragilité, partagé par cinq provinces côtières. Au lieu de paver la voie à l’exploration pétrolière, le Québec devrait assumer un leadership dans le golfe et travailler de concert avec les autres provinces côtières à la mise en place d’un moratoire général sur les activités pétrolière dans l’ensemble du golfe ainsi qu’à la tenue d’un vaste examen public » de dire Sylvain Archambault, porte-parole de la Coalition Saint-Laurent.

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La Coalition Saint-Laurent regroupe des Premières Nations et des non-autochtones, provenant de 85 organismes et associations et plus de 5 000 individus issus de secteurs économiques variés et des cinq provinces côtières du golfe. Les membres de la Coalition demandent que soit décrété un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures dans l’ensemble du golfe du Saint-Laurent.

Téléchargez le rapport de la Coalition Saint-Laurent sur l’exploration pétrolière dans le golfe « Golfe 101 »
https://www.coalitionsaintlaurent.ca

Source :

Sylvain Archambault
Porte-parole de la Coalition Saint-Laurent
Biologiste, SNAP Québec
s.arch@me.com
t : 418 686-1854
c : 581 995-4350

Jean-Patrick Toussaint
Chef des projets scientifiques, Fondation David Suzuki
Porte-parole de la Coalition Saint-Laurent
jptoussaint@davidsuzuki.org
t : 514-871-4932 ext 1454
c : 438-884-4720