Québec, le 6 juin 2022 – L’alliance ARIANE accueille positivement l’adoption par Québec de la vision stratégique de la Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire (PNAAT) et de l’annonce d’un plan de mise en œuvre dont l’adoption est prévue à l’hiver 2023. Cette première étape dans l’élaboration d’un nouveau cadre d’aménagement correspond à la volonté d’élaborer une vision commune en matière d’aménagement ayant mené à la création de l’Alliance ARIANE en 2015. L’alliance attend avec impatience la publication d’un plan d’action et de mesures tangibles pour un meilleur aménagement du territoire dans toutes les régions du Québec.

S’ils se traduisent en mesures adaptées et rigoureuses, les principes inscrits dans la vision stratégique annoncée devraient permettre le changement de cap nécessaire de notre modèle de développement urbain et rural. La vision stratégique présentée aujourd’hui ET le plan de mise en œuvre sont nécessaires pour réaliser l’engagement pris lors des élections de 2018.

À l’issue des consultations de plus d’un an menées par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) où ont participé plus de 4500 personnes et organisations, ainsi que des travaux antérieurs du ministère de la Culture et des Communications (MCC), l’alliance estime que tout est en place pour un « désormais » en matière d’aménagement du territoire.

La PNAAT devra marquer une nouvelle ère de cohérence, d’exemplarité et de leadership de la part de l’État québécois. L’aménagement du territoire ne pourra plus être dans l’angle mort des décisions gouvernementales. L’exemplarité de l’État et la cohérence des décisions gouvernementales, notamment en matière de localisation des bâtiments publics, devront être au rendez-vous.

Une vision pour un changement de modèle

Comme l’a précisé la ministre Laforest aux Assises de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) il y a quelques semaines, le nouveau modèle de développement devra mieux répondre aux besoins de la population tout en protégeant et en mettant mieux en valeur le territoire : «  L’étalement urbain, les infrastructures en eau et aqueducs, nos infrastructures de tout genre coûtent une fortune, coûtent de plus en plus cher au portefeuille des Québécois. Notre démographie change, notre population vieillit. Dans ce contexte, il est nécessaire d’agir. On doit renforcer les efforts visant à créer des milieux de vie complets, durables, qui vont contribuer à préserver notre santé, qui gardent en forme nos communautés. Des milieux de vie attrayants, agréables, sécuritaires dans lesquels on peut vivre, bien vivre, à tous les moments de notre vie », avait alors affirmé madame Laforest.

Un plan de mise en oeuvre avec des mesures concrètes en 2023

Conformément aux attentes exprimées dans sa Déclaration de principe dès 2015 et dans sa feuille de route de 2018, l’alliance attend notamment du plan de mise en oeuvre de la PNAAT qu’il :

  • rend cohérent et exemplaire l’action des ministères et organismes de l’État en aménagement et prévoie les mécanismes de coordination entre l’État et ses partenaires
  • assure rapidement la révision des orientations gouvernementales en matière d’aménagement du territoire (OGAT) et différents chantiers législatifs
  • s’accompagne de ressources et d’investissements nécessaires à la réalisation de la vision, tant pour l’État que pour les instances municipales
  • mobilise pleinement  l’aménagement du territoire afin de faire face aux défis du 21e siècle, notamment la crise climatique et la perte de biodiversité, la pénurie de logements, la mise en valeur du patrimoine et autres grands enjeux collectifs;

Ce plan doit être une priorité gouvernementale au lendemain des élections, pour entrer en action rapidement en 2023. Le plan d’action agira non seulement comme feuille de route pour mettre en œuvre la Politique nationale, il constituera aussi un guide pour l’ensemble des décisions qui affectent l’aménagement du territoire québécois d’aujourd’hui et de demain.

CITATIONS

« La Fondation David Suzuki accueille favorablement cette vision qui reconnaît avec raison l’importance d’aménager le territoire québécois de manière à préserver les milieux naturels et à favoriser l’adaptation et la lutte aux changements climatiques. Il reste à voir si des mesures spécifiques pour y arriver seront clairement identifiées dans le plan de mise en œuvre. Étant donné l’urgence climatique et écologique, il nous faut une approche ferme afin de sauvegarder sans compromis notre nature et ses services essentiels dont dépendent notre sécurité et qualité de vie. » –Catherine Hallmich, cheffe des projets scientifiques à la Fondation David Suzuki

« La vision présentée aujourd’hui constitue une avancée importante. L’Ordre des urbanistes salue la volonté du gouvernement de réformer la Loi sur l’aménagement et de l’urbanisme et de renouveler les orientations gouvernementales en aménagement du territoire : il s’agit d’une mise à jour essentielle revendiquée par la profession depuis plusieurs années. Il faut en effet traduire cette vision en actions concrètes. L’OUQ offre son entière collaboration au gouvernement pour l’élaboration du plan d’action, que nous souhaitons ambitieux et à la hauteur des défis du XXIe siècle. » –Sylvain Gariépy, président de l’Ordre des urbanistes du Québec

« À la suite des États généraux de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme de 2006, il aura fallu un peu plus de 15 ans pour que le Québec se dote d’une toute première Politique en la matière. Nous ne pouvons que nous réjouir de son adoption. Les professionnels de l’aménagement du territoire contribueront activement, avec rigueur et assiduité, à l’élaboration de son plan de mise en œuvre. Notre rapport au territoire doit changer et la mise en œuvre de la Politique constitue cette opportunité. Nous devons passer à l’action, et ce dès maintenant. » –  Martin Lapointe, Urb. Président de l’Association des aménagistes régionaux du Québec

« La politique confirme le lien fondamental qui existe entre la vitalité des milieux de vie et l’architecture. Elle marque le début d’un travail nécessaire qui nous mènera collectivement vers des pratiques innovantes en faveur d’une qualité accrue du cadre bâti et d’une plus grande cohérence en matière d’aménagement du territoire. La politique esquisse des objectifs ambitieux en matière de changements climatiques, de densification, d’inclusion sociale et de la mise en valeur du patrimoine et des paysages. Le plan d’action qui suivra ne doit pas les décevoir.  » – Pierre Corriveau, président de l’Ordre des architectes du Québec

« Est-ce que la vision stratégique présentée aujourd’hui correspond au « Désormais » tant attendue pour l’aménagement de nos collectivités? La réponse est non. Mais c’est une étape importante. Il y a maintenant obligation de résultats. La Politique nationale devra mettre fin à l’ère de l’étalement urbain sur les milieux naturels et le territoire agricole, qui nous coûtent collectivement extrêmement cher, et propulser l’ère de la consolidation des villes et villages du Québec. » –Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville

« La politique présentée aujourd’hui est ambitieuse et changera vraisemblablement en profondeur la façon dont on planifie et on aménage le territoire. L’approche est transversale et aura des implications aussi bien dans la protection du patrimoine naturel que dans nos choix en matière de lutte et d’adaptation aux changements climatiques. Dans ces domaines, il est impératif d’agir dès maintenant, le RNCREQ souhaite donc voir le gouvernement adopter des mesures transitoires pour s’assurer que les pratiques actuelles qui vont à l’encontre des orientations de la PNAAT ne puissent pas compromettre les choix qui seront précisés dans le plan de mise en oeuvre et son application. » -Martin Vaillancourt, directeur général du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec

« La zone agricole est une richesse stratégique, limitée et non renouvelable. Elle continue toutefois d’être grugée par l’étalement urbain. Élever la protection de notre garde-manger au rang de priorité nationale est donc un premier pas important, mais seul un plan de mise en œuvre ambitieux qui protège intégralement les terres et les activités agricoles, accompagné d’indicateurs qui vont en ce sens, sera garant de l’engagement véritable du gouvernement québécois. » –Martin Caron , président général de l’Union des producteurs agricoles

« La création de la PNAAT est une étape très importante dans les efforts de cohérence de nos perspectives d’occupation et de développement du territoire. Les prochaines grandes étapes sont d’assurer que les politiques de financement des municipalités et des territoires, combinées aux orientations et à la réglementation, encouragent les comportements positifs et découragent les comportements néfastes. Être contre l’étalement urbain est une chose. De pénaliser l’étalement urbain en est une autre. Les enjeux sont les mêmes pour l’ensemble des objectifs d’une nouvelle politique. » –Ron Rayside,  Rayside Labossière architectes

« Action patrimoine tient à saluer l’adoption de la première Politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire. Nos bâtiments patrimoniaux, nos cœurs de villes et villages ainsi que nos paysages jouent un rôle clé dans la création de milieux de vie de qualité. Toutefois, nous rappelons que le patrimoine est un enjeu transversal et se doit d’être réellement intégré dans l’ensemble de nos actions en matière d’architecture et d’aménagement. Notre organisme sera attentif au plan de mise en œuvre et, plus particulièrement, à la place occupée par le patrimoine et les paysages dans les mesures qui seront proposées. » –Renée Genest, directrice générale d’Action patrimoine

« La vision stratégique de la PNAAT énonce clairement les préoccupations en matière de mise en valeur et de protection des paysages de l’Association des architectes paysagistes du Québec. La publication de la vision stratégique nous apparaît comme le moment opportun pour susciter la fierté et le sentiment d’appartenance des Québécois à l’égard des paysages et des territoires de toutes les régions. Cette politique devra mettre en place des mécanismes nous permettant non seulement de protéger les paysages, mais également d’intervenir avec sensibilité afin qu’ils reflètent notre identité. » –Catherine Fernet, présidente de l’Association des architectes paysagistes du Québec

« Bien que les aménagistes et environnementalistes soient impatients (avec raison!) de voir comment on s’y prendra, l’annonce d’aujourd’hui d’un engagement gouvernemental envers une vision d’architecture et d’aménagement, basée sur des principes solides et cohérents, est une étape très importante. Ces principes et ces engagements doivent être connus et débattus publiquement; ils doivent faire partie des préoccupations quotidiennes des citoyens pour pouvoir mieux intégrer les moyens d’action .» -Marie-Odile Trépanier, professeure honoraire à l’Université de Montréal et urbaniste émérite

« Cette politique est un pas majeur vers un Québec qui cesse de gaspiller son territoire et de négliger son patrimoine bâti. Vers un Québec qui vise l’excellence dans l’adaptation et la requalification du bâti existant et qui met ses talents et son intelligence au service d’un développement qui enrichit son patrimoine sans le dénaturer. La mettre en œuvre demandera du plan d’action promis pour 2023, qu’il soit vigoureux, mobilisateur et, surtout, digne du XXIe siècle. Voyons-y ensemble ! » -Dinu Bumbaru, directeur des politiques de Héritage Montréal

 

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À propos de l’alliance ARIANE

L’alliance ARIANE, créée en septembre 2015, travaille pour que l’aménagement du territoire et l’urbanisme soient une priorité au Québec. Son objectif principal est que le Québec se dote, dans le cadre d’une Politique nationale d’aménagement du territoire, d’une vision d’ensemble, assortie de principes fondamentaux, qui puisse assurer la coordination de l’ensemble des lois, politiques et interventions de l’État et des instances municipales en matière d’aménagement du territoire et d’urbanisme.

Le comité directeur de l’alliance ARIANE comprend l’Association des aménagistes régionaux du Québec, l’Ordre des architectes du Québec, l’Ordre des urbanistes du Québec, l’Union des producteurs agricoles, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec, la Fondation David Suzuki, Héritage Montréal, Vivre en Ville, Action patrimoine et l’Association des architectes paysagistes du Québec ainsi que plusieurs experts.

Pour plus d’informations : 

Charles Bonhomme, Spécialiste affaires publiques et communications, Fondation David Suzuki
438-883-8348 | cbonhomme@davidsuzuki.org