86 % des Québécois souhaitent un renforcement du Code de gestion des pesticides

Montréal– Le Québec, pionnier en 2003 avec l’adoption du Code de gestion des pesticides, a maintenant été dépassé par d’autres provinces en matière de réglementation des pesticides utilisés à des fins esthétiques (i.e. aménagements paysagers et surfaces gazonnées) et doit rattraper son retard, d’après une coalition de groupes de défense de l’intérêt public. De plus, selon un récent sondage Léger Marketing, 86 % des Québécois sont d’accord à ce que le Québec autorise seulement la vente et l’usage de pesticides à faible impact comme en Ontario et en Nouvelle-Écosse.

La Fondation David Suzuki, Équiterre, Nature Québec, Option consommateurs et l’Association Canadienne des Médecins pour l’Environnement ont écrit dernièrement au ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, M. Pierre Arcand, afin de lui faire part de leurs attentes face à la révision du Code de gestion des pesticides.

Ces organisations se réjouissent que le ministère ait entrepris de réviser le Code, dont le contenu sera présenté d’ici quelques semaines.

Ces organisations estiment que Québec doit regagner sa position de chef de file en matière d’encadrement des pesticides utilisés à des fins esthétiques en renforçant son Code de manière à assurer une protection pour la santé et l’environnement qui soit équivalente aux politiques en vigueur en Ontario et en Nouvelle-Écosse.

« Un Code de gestion remis à niveau devrait interdire la vente et l’usage de tout pesticide utilisé à des fins esthétiques, sauf s’il est démontré qu’ils se conforment à des critères de faible impact, comme c’est le cas en Ontario et en Nouvelle-Écosse», explique Sidney Ribaux d’Équiterre. Actuellement, le Code de gestion du Québec interdit une vingtaine d’ingrédients actifs utilisés pour l’entretien des pelouses, alors qu’en Ontario près de 100 ingrédients actifs sont bannis et l’interdiction couvre aussi tout élément d’un aménagement paysager.

« Une approche de précaution s’impose. Les exemptions ne doivent pas devenir la règle et doivent permettre l’utilisation des pesticides qui ne se conforment pas à des critères de faible impact seulement s’il est démontré que la protection de la santé et de la sécurité publique est en jeu » fait valoir Christian Simard de Nature Québec.

« Il est essentiel que Québec mette à profit les récents développements dans les autres provinces en matière d’encadrement des pesticides utilisés à des fins esthétiques et ainsi, qu’il offre aux Québécois une protection équivalente à celle dont peuvent bénéficier les Ontariens et les Néo-écossais » affirme Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki. En outre, Québec jouirait de la faveur du public en posant ce geste.

Autre problème : « dans la situation actuelle, des villes comme Montréal, qui ont adopté une règlementation interdisant l’usage de tout pesticide autres que ceux à faible impact, peuvent retrouver en vente libre sur leur territoire des pesticides qu’elles ont interdits, mais que le gouvernement du Québec a autorisés », renchérit Caroline Arel d’Option consommateurs.

« Selon nous, l’usage de pesticides à des fins esthétiques expose inutilement la population à des risques pour leur santé et l’environnement. Et le Québec, encore une fois, peut montrer la voie à suivre », conclut Dr Éric Notebaert de l’Association Canadienne des Médecins pour l’Environnement et membre du Cercle scientifique de la Fondation David Suzuki.

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Pour consulter la lettre envoyée au ministre de l’Environnement : https://www.equiterre.org/publication/lettre-au-ministre-de-lenvironnement-du-quebec-code-de-gestion-des-pesticides-2012

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