Québec et Montréal, le 1er septembre 2020 – À l’approche des consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concernant la portion d’usine de liquéfaction de la Société en commandite GNL Québec qui débuteront le 14 septembre prochain, 30 groupes citoyens, communautaires et organisations environnementales lancent la campagne nationale « On mérite mieux ».
Alors que ni Québec, ni Ottawa n’ont fermé la porte au financement de ce méga-projet, la campagne « On mérite mieux » donnera l’heure juste à l’ensemble de la population du Québec et du Canada sur les composantes et les risques du projet. Rappelons que GNL/Gazoduq vise à exporter du gaz liquéfié issu de fracturation de l’Ouest canadien vers les marchés mondiaux en passant par le Québec. Financé par des intérêts américains, le projet prévoit la construction d’un pipeline de 780 km de l’Abitibi jusqu’au fjord du Saguenay (Gazoduq) et une usine où le gaz serait liquéfié avant d’être exporté par bateau/méthanier en traversant l’habitat du béluga (Énergie Saguenay).
« Avec cette campagne, les Québécois.e.s comprendront pourquoi nous méritons mieux qu’une cicatrice à la largeur de la province qui aura notamment des impacts majeurs sur les territoires des Premières Nations, qu’une menace de plus pour la population déjà fragilisée de bélugas, qu’une industrie qui rejetterait sur la planète de l’ordre de 50 millions de tonnes supplémentaires de GES chaque année. Ils et elles comprendront aussi pourquoi nos économies locales méritent mieux que de dépendre d’une industrie du passé », expliquent les groupes à l’origine de la campagne.
Les groupes rappellent par la même occasion qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour des projets d’énergies fossiles alors que 82 % des Québécois.es reconnaissent l’urgence d’agir pour lutter contre les changements climatiques et protéger l’environnement, tandis que plus de 4 Québécois.es sur 5 souhaitent une relance verte. D’ailleurs, plus de 66 500 personnes ont déjà signé une pétition contre le projet GNL/Gazoduq.
Un pari très risqué pour les gouvernements
Dans les dernières semaines, les mauvaises nouvelles se sont accumulées pour GNL Québec qui a dû procéder à plusieurs mises à pied. Ces difficultés résultent d’une remise en cause de ce projet de la part des investisseurs depuis que la célèbre firme d’investissement Berkshire-Hathaway s’est retirée du projet.
Pour les groupes, « Le secteur privé commence à comprendre qu’il n’y a pas d’avenir pour ce projet alors qu’il y a de moins en moins d’acceptabilité sociale pour ce type de développement qui fait fi de la crise climatique. Les gouvernements tant à Québec qu’à Ottawa doivent en prendre acte, pas un sous d’argent public ne doit y être investi. Tous les paliers du gouvernement devraient investir uniquement dans des projets qui rendront nos régions plus résilientes. On mérite mieux qu’un autre “Trans Mountain”.»
La campagne « On mérite mieux » se déploiera dans les prochaines semaines sur les médias sociaux des différents comités citoyens et organisations environnementales qui y participent. Des activités sur le terrain sont également prévues, notamment une manifestation festive organisée par la Coalition Fjord qui se déroulera au Saguenay le 12 septembre, à l’aube des audiences du BAPE.
Les groupes appellent la population à continuer à signer la pétition GNL/GAZODUQ NON MERCI.