Montréal, 26 novembre 2015 — Près de 6 Québécois sur 10 s’opposent au projet de pipeline Énergie Est de TransCanada, indique un nouveau sondage diffusé aujourd’hui. Selon les données du sondage réalisé par SOM auprès de 1007 personnes au Québec pour le compte d’Équiterre, de la Fondation David Suzuki, de Greenpeace Canada et de Nature Québec, 57 % des personnes interrogées sont « en désaccord » avec la construction d’Énergie Est alors que 58 % demandent la suspension du processus actuel d’examen du projet Énergie Est qui traverserait le Québec pour transporter et exporter le pétrole des sables bitumineux.
Seulement 35 % des répondants appuient Énergie Est
Le sondage révèle également que seulement 35 % des Québécois se disent « en accord » avec le projet de pipeline Énergie Est, incluant un maigre 10 % qui se disent « tout à fait en accord ». Dans la région métropolitaine de Montréal, ils sont 60 % à s’opposer au projet. Le projet Énergie Est a fait l’objet en septembre dernier d’une consultation publique de la Communauté Métropolitaine de Montréal (CMM) qui devrait annoncer sa position début décembre. Le sondage dévoilé aujourd’hui montre un spectaculaire renversement de tendances dans l’opinion. En effet, le nombre de ceux qui appuient le projet de pipeline de sables bitumineux a baissé de moitié depuis 2014 alors que, selon un sondage CROP, 70 % des Québécois se disaient favorables au projet.
Pour Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki: « Les résultats de ce sondage montrent que plus les Québécois sont informés, plus ils s’opposent au projet Énergie Est. Le gouvernement du Québec doit prendre acte de cette majorité claire s’opposant au passage de méga-projet pétrolier sur le territoire québécois ».
Selon Christian Simard, directeur de Nature Québec, « le refus de Transcanada d’évaluer les conséquences de son projet sur les émissions globales de GES, de considérer le fleuve Saint-Laurent dans sa zone d’impacts ou même de prévoir un scénario de rupture majeure sur ses équipements affecte grandement sa crédibilité auprès de la population ».
58 % demandent la suspension du processus actuel d’examen du projet Énergie Est.
À la question à savoir si le gouvernement fédéral devrait suspendre le processus actuel d’examen du projet Énergie Est, le temps de procéder à une réforme du processus d’évaluation environnementale pour garantir que les décisions se fondent sur des études scientifiques et l’intérêt public, 58 % des sondés ont répondu « oui », soit presque deux fois plus que les 30 % ayant répondu « non ».
Pour Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace, « la majorité de la population demande à M.Trudeau d’arrêter l’évaluation du projet Énergie Est qui se fait actuellement par l’Office national de l’énergie (ONÉ) qui est biaisé en faveur des pétrolières. Continuer à évaluer Énergie Est serait une vraie farce car le processus actuel est totalement antidémocratique et a été mis en place par Harper pour faciliter l’approbation des projets de pipelines. Le temps presse et M.Trudeau doit agir, car TransCanada entend déposer son projet final d’ici la fin de l’année ».
Le 12 novembre dernier, plus de 100 groupes canadiens ont envoyé une lettre à M.Trudeau pour lui demander de tenir ses promesses et de mettre fin aux examens actuels de l’ONÉ qui ne tiennent pas compte de l’impact climatique des projets de pipelines TransMountain de Kinder Morgan et Énergie Est de TransCanada.
« Lors de la dernière campagne électorale, M. Trudeau a déclaré que les ‘gouvernements donnent des permis mais c’est la population qui donne sa permission’, rappelle Steven Guilbeault d’Équiterre. Or, ce sondage confirme ce qu’Équiterre a constaté lors de sa tournée dans toutes les régions où le tracé est envisagé : la population est de toute évidence opposée au projet ».
Le sondage SOM a été réalisé par téléphone auprès de 1007 personnes à travers le Québec du 4 au 16 novembre 2015.
Lien vers les résultats du sondage : https://www.greenpeace.org/canada/Global/canada/file/2015/11/greenpeacev1p0.pdf
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Pour plus d’informations :
Andrée-Lise Therrien, Spécialiste des communications, Fondation David Suzuki, 514-758-3618, altherrien@davidsuzuki.org
Rania Massoud, conseillère en communication, Greenpeace Canada, 438 929-7447, rania.massoud@greenpeace.ca
Dale Robertson, Relations médias, Équiterre, 514 605-2000, drobertson@equiterre.org
Christian Simard, directeur général, Nature Québec, 418 928-1150, direction@naturequebec.org