Le rapport fédéral sur les forêts ressemble davantage à une opération de relations publiques de l’industrie qu’à un document scientifique
TORONTO | TERRITOIRES TRADITIONNELS DE PLUSIEURS PREMIÈRES NATIONS DONT LES PREMIÈRES NATIONS DES TRAITÉS WILLIAMS, LES HURONS-WENDATS, LES ANISHNAABEG, LES HAUDENOSAUNEE, LES CHIPPEWAS, ET LES MISSISSAUGAS DE CREDIT, le mercredi 30 juillet 2025 — Les forêts canadiennes sont au cœur de nombreux enjeux : des pénuries de logements aux feux de forêt, en passant par les tensions commerciales et la crise climatique. Pourtant, le gouvernement fédéral échoue toujours à fournir à la population canadienne une évaluation rigoureuse de leur état et des effets réels de la gestion forestière actuelle. C’est ce que révèle un rapport publié aujourd’hui par une coalition d’organisations de conservation, qui dénonce les omissions et l’écoblanchiment dans la publication annuelle de L’état des forêts au Canada réalisé par Ressources naturelles Canada.
Le rapport publié par les organisations, « Publicité plutôt que reddition de comptes : un examen critique du rapport L’État des forêts au Canada » (“Advertising Versus Accountability: A Critical Review of Canada’s State of the Forests Report” disponible en anglais seulement), démontre à quel point le gouvernement minimise les impacts de l’exploitation forestière industrielle, ignore les preuves de la dégradation des forêts et ne respecte pas les normes internationales en matière de rapports sur les forêts. Il souligne également l’incapacité du gouvernement à respecter le principe du consentement libre, préalable et éclairé, et à intégrer les engagements en matière de biodiversité et de climat dans la responsabilité de la gestion forestière.
La dégradation des forêts est un problème grave au Canada et une préoccupation croissante pour ses partenaires commerciaux. À partir de décembre 2025, l’Union européenne interdira les importations de produits forestiers provenant de forêts dégradées.
« Les personnes vivant au Canada n’ont pas ce qu’elles méritent — et c’est là le véritable reflet de l’état de santé de nos forêts », déclare Rachel Plotkin, responsable du projet Forêts boréales à la Fondation David Suzuki. « Le gouvernement présente un portrait idyllique de la situation. Pourtant, les effets de l’exploitation forestière sur la biodiversité et le climat sont alarmants. Si la population connaissait la réalité, elle exigerait des changements. »
Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :
- L’omission de données essentielles requises dans le cadre du Processus de Montréal, telles que la diversité des espèces, la fragmentation des forêts et la dégradation des sols.
- L’absence de responsabilité concernant l’exploitation forestière dans l’habitat d’espèces à risque telles que le caribou et les forêts primaires et anciennes.
- La classification trompeuse des zones de coupe à blanc en tant que simples « forêts ». Bien que cette classification soit conforme aux définitions des Nations unies, elle ne donne pas une image complète de la qualité des forêts.
- L’exclusion des engagements internationaux du Canada visant à mettre fin à la disparition des forêts d’ici à 2030.
Les auteur.rice.s du rapport exhortent le gouvernement fédéral à faire mieux, notamment en mettant en place des rapports plus transparents et fondés sur des données scientifiques et en intégrant des critères permettant d’évaluer l’étendue de la conservation menée par les autochtones dans la gestion forestière.
« Ce n’est pas le moment de cacher la vérité », déclare Julee Boan, directrice du partenariat Global Nature au Natural Resources Defence Council. « C’est le moment de nous rassembler pour renforcer notre pays, ce qui implique d’identifier nos faiblesses et de les corriger. À long terme, le fait d’occulter les faits réels concernant les forêts nuira à tout le monde. »
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