La société civile veillera à ce que le Canada rende des comptes à sa population.

MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA PREMIÈRE NATION KANIEN’KEHÁ:KA, 15 novembre 2021 – La COP26 étant officiellement terminée, il y a peu d’actions transformationnelles à célébrer, et beaucoup de suivi est requis pour que les promesses climatiques soient tenues, alors que le Parlement reprend ses travaux la semaine prochaine. La directrice pour le portfolio climat de la Fondation David Suzuki, Sabaa Khan, a émis la déclaration suivante :

« L’Accord de Paris a continué de progresser comme c’était prévu. Son architecture juridique est basée sur des engagements volontaires non contraignants, où les possibilités d’augmenter les ambitions doivent être basées sur les dernières données scientifiques sur le climat. Si la coopération internationale en matière de changement climatique est essentielle, ce mécanisme volontaire et flexible ne suffit manifestement pas à produire des résultats conformes à ce que l’urgence climatique exige. L’accord de Paris ne contraint pas à lui seul les États à s’attaquer aux causes profondes de la crise climatique. La survie de l’humanité dépend d’un moratoire sur toute production de pétrole et de gaz. »

« Le manque persistant de financement mondial pour le climat a été un échec cuisant pour la justice climatique. Les pays les plus vulnérables ont vu peu de réponses à leurs appels à un financement adéquat ou à une reconnaissance des droits internationaux des autochtones. Les divisions entre pays riches et pays pauvres, entre la société civile et les intérêts des entreprises se sont accrues, aggravant la situation de ceux qui perdent leur vie, leur maison et leurs moyens de subsistance à cause des impacts des changements climatiques. »

« La capacité à limiter le réchauffement à 1,5°C a été mise sur la glace et les engagements à limiter les subventions aux énergies fossiles ont été dilués, contredisant ainsi ce que le rapport spécial intitulé « code rouge » du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et l’Agence internationale de l’énergie considèrent comme nécessaire d’un point de vue scientifique. Il est toutefois encourageant de constater que de nombreux pays se sont engagés à réduire ou à éliminer leurs émissions de méthane, ainsi que la production et les subventions des combustibles fossiles à l’étranger. »

« Nous demanderons une reddition de comptes au Canada pour qu’il profite de l’élan de ce sommet afin de respecter ses engagements nationaux. Le Canada doit travailler rapidement à la mise à jour de son plan climatique, au plafonnement et à la réduction des émissions de pétrole et de gaz, ainsi qu’à l’élaboration d’un plan de gestion du déclin de la production de ce secteur. Pour confirmer un véritable changement de cap, le Canada doit adhérer à l’alliance « Beyond Oil and Gas » et respecter l’engagement de mettre fin au financement public des subventions pétrolières et gazières à l’étranger d’ici 2022. Le Canada doit également adopter sans tarder une législation pour une transition juste. »

« Bien qu’il y ait beaucoup de choses à critiquer, nous avons également vu le pouvoir de la société civile à provoquer des changements. Nous continuerons à appeler à plus d’ambition en matière de climat l’année prochaine, lorsque les pays se réuniront à nouveau. »

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Pour plus d’informations :

Charles Bonhomme, Spécialiste communications et affaires publiques, Fondation David Suzuki
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