MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA NATION KANIEN’KEHÁ:KA, le jeudi 23 janvier 2025– Les organisations environnementales, de santé, et du développement appellent le gouvernement du Québec à s’aligner sur son Comité consultatif sur les changements climatiques. Celui-ci lui demande instamment de « continuer de s’appuyer sur les faits scientifiques pour guider la prise de décision et l’élaboration des politiques publiques » au lieu de faire marche arrière quant à nos ambitions face aux changements climatiques.
Les déclarations du ministre de l’Environnement, Benoit Charette – selon lesquelles les contraintes environnementales pourraient être assouplies pour « ne pas pénaliser l’économie québécoise » – envoient un message préoccupant alors que la crise climatique frappe déjà et plus fréquemment nos communautés et notre économie.
Un recul des politiques environnementales serait tout à fait contraire à ce que la science nous réitère mais aussi aux souhaits des Québécois.es. En effet, un sondage Léger réalisé pour Équiterre en décembre dernier a montré que 83 % des Québécois.es veulent une action plus ambitieuse pour lutter contre les changements climatiques.
Dans un contexte d’incertitude politique à Ottawa, le leadership des provinces est plus que jamais nécessaire. Ce rôle crucial des États fédérés se manifeste déjà de l’autre côté de la frontière, où une alliance bipartisane d’États américains a réaffirmé lundi que l’action climatique se poursuivra, quelles que soient les décisions de la nouvelle administration. À travers le monde, plusieurs États signataires de l’Accord de Paris ont eux aussi réitéré leur ambition de respecter celui-ci. Il nous faut également au Québec des leaders qui continuent à aller de l’avant et qui osent agir avec ambition et vision.
Le gouvernement du Québec s’est toujours dit fier de son ambition en matière de lutte contre les changements climatiques, de ses initiatives telles que son système de plafonnement et d’échange de droits d’émission (SPEDE) et de son énergie propre. Les incertitudes politiques sont une occasion pour le Québec de jouer un rôle clé dans la transformation mondiale en cours :
- en maintenant et en rehaussant les cibles climatiques conformément aux données probantes et aux engagements internationaux de l’Accord de Paris;
- en augmentant ses efforts en adaptation;
- et en renforçant les partenariats avec des États fédérés, des villes et des organisations partageant des ambitions pour résoudre la crise climatique pour créer un front commun face aux crises climatiques et géopolitiques.
Citations :
Leïla Cantave, Responsable pour le Québec, Réseau action climat Canada :
« Reculer sur les engagements environnementaux, c’est retarder encore davantage l’adaptation de notre économie aux défis du 21ᵉ siècle. Le Québec a ce qu’il faut – les capacités, le talent et l’innovation – pour se positionner comme un leader mondial de la transition énergétique. Ce qu’il nous manque, c’est la volonté et le courage de nos décideurs et décideuses. »
Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques, Québec, Fondation David Suzuki :
« Le Québec est à l’heure des choix. Allons-nous reculer sur nos décisions courageuses et pragmatiques ou nous rallier du côté des États, des villes et des organisations les plus ambitieuses sur le continent? Allons-nous gouverner sur la base de la science ou laisserons-nous la désinformation l’emporter? Les chemins à prendre sont clairs pour assurer un avenir sécuritaire, abordable et prospère aux générations actuelles et futures. Notre cible climatique pour 2035 à venir et la prochaine mise à jour du Plan pour une économie verte 2030 seront deux jalons révélateurs de la voie que le gouvernement prendra. Choisissons le bon côté de l’Histoire. »
Patricia Clermont, organisatrice et porte-parole, Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) :
« Le gouvernement québécois doit faire preuve de réalisme à la fois environnemental et économique, et il doit garder ses ambitions afin de veiller à la meilleure protection de la santé environnementale possible – et donc humaine -, qui n’est pas contraire à la santé économique du Québec. Au contraire : assurer la santé environnementale contribue à diminuer les coûts pour notre système de santé, et donc à améliorer la santé économique du Québec. Il n’y a absolument pas lieu d’opposer santé et environnement d’une part, et économie d’autre part. »
Anne-Céline Guyon, analyste climat-Énergie, Nature Québec :
« Le Québec a toutes les cartes en main pour faire de la transition écologique et sociale son meilleur atout dans le contexte géopolitique actuel. C’est une grande force qui nous assurera de traverser les multiples turbulences que nous allons avoir à traverser. Ayons le courage de faire ce qui doit être fait. C’est le meilleur moyen pour faire du Québec un endroit sûr et résilient pour le futur. »
Rébecca Pétrin, directrice générale, Eau Secours :
« Un assouplissement des contraintes environnementales engendrera une contamination et une surconsommation accrue de notre ressource en eau ainsi qu’une destruction accélérée de nos milieux humides. Le gouvernement du Québec doit continuer d’assumer pleinement son rôle de protecteur de cette ressource collective vitale pour le vivant, mais aussi essentielle pour l’économie. »
Aussi appuyé par :
David Roy, directeur général, Ateliers pour la biodiversité
Michèle Asselin, directrice générale, Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI)
Geneviève Paul, directrice générale, Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE)
France Pomminville, Directrice générale, Réalité Climatique Canada
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Pour planifier une entrevue ou obtenir plus d’informations, veuillez contacter :
Cyrielle Maison, codirectrice des communications par intérim à la Fondation David Suzuki
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