La lutte contre la crise climatique nécessitera un soutien indéfectible de la part du premier ministre et du nouveau cabinet

OTTAWA | LE TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DU PEUPLE ALGONQUIN ANISHNAABEG — La Fondation David Suzuki félicite le premier ministre pour la formation d’un cabinet composé de ministres clés qui sont en bonne position pour accélérer les mesures de lutte aux deux crises environnementales qui sévissent, c’est-à-dire l’urgence climatique et la perte de la biodiversité. En nommant Steven Guilbeault, Jonathan Wilkinson et Joyce Murray à la tête des ministères Environnement et Changement climatique Canada, Ressources naturelles Canada et Pêches et Océans Canada, respectivement, le gouvernement a mis sur pied une équipe solide. Avec le soutien du premier ministre et de tous les membres du cabinet, ces nouveaux ministres doivent mener une véritable intervention d’urgence pour placer le Canada sur la voie de la restauration du climat et de la nature.

Les trois ministres chargés des portefeuilles environnementaux ne sont pas des nouveaux venus dans le domaine. Forts de leur expérience, ils pourront se mettre au travail sans tarder. Il faut espérer que ces nouveaux ministres auront le « feu vert » du premier ministre pour faire avancer sans tarder le programme environnemental et l’assortir de grandes ambitions¹.

Le gouvernement fédéral a promis que le climat serait la priorité de la présente session parlementaire. La plateforme électorale comprenait d’importants engagements en matière d’environnement, et ce gouvernement n’aura que deux ans pour les mettre en œuvre. Nous sommes enthousiastes à l’idée que Steven Guilbeault, un leader respecté du mouvement environnemental, joue un rôle crucial dans la mise en œuvre de ce programme. Nous espérons que le ministre Guilbeault agira rapidement et qu’il pourra compter sur le soutien de ses collègues du cabinet.

Lors de la COP26, qui aura lieu la semaine prochaine, nous pourrons voir dans quelle mesure le Canada est disposé à affirmer concrètement son leadership. Le Canada se joindra-t-il à la Beyond Oil and Gas Alliance, menée par le Danemark et le Costa Rica, pour s’engager sur la voie d’une transition équitable et gérée vers l’abandon de la production de pétrole et de gaz afin de maintenir la stabilité du climat? Est-ce que le Canada augmentera son soutien aux pays en développement pour les aider à relever le défi des changements climatiques? Les nouveaux ministres annonceront-ils un échéancier clair et ambitieux de mesures de réduction des émissions nationales comme celui annoncé dans la plateforme électorale du gouvernement ainsi qu’un modèle permettant de rehausser les ambitions climatiques du Canada comme le demandent les scientifiques?

Nous espérons que Jonathan Wilkinson, fort de ses connaissances et de son leadership reconnu en matière de climat et de préservation de la nature, sera capable de détourner Ressources naturelles Canada de son attrait pour la production de pétrole et de gaz naturel ainsi que pour l’exploitation industrielle des forêts afin de favoriser la transition vers un monde carboneutre propice à la préservation de la nature. Ressources naturelles Canada joue un rôle dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour l’adaptation climatique et a mis en place des consultations sur la question de la transition équitable, afin de soutenir les travailleurs et les collectivités alors que le monde se tourne vers une économie carboneutre. Le gouvernement doit adopter rapidement un projet de loi sur la transition équitable, comme l’ont fait d’autres pays de premier plan. Le ministre Wilkinson occupe une position de choix pour mener ce processus, qui permettra au Canada de lutter avec succès contre la crise climatique.

Avec sa nomination au poste de ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joyce Murray s’amène forte d’une longue expérience des questions environnementales, de l’engagement communautaire et du développement durable dans les secteurs gouvernemental et privé. Elle héritera d’un dossier complexe portant sur les pratiques durables de l’économie océanique et les questions urgentes des droits, des titres de l’accès et de la gouvernance des pêches des peuples autochtones. Ce ministère est essentiel à la restauration et à la gestion du territoire et des habitats aquatiques qui soutiennent les pêches, les espèces en péril, la lutte aux tempêtes de plus en plus fréquentes et le stockage à long terme de carbone.

Le retour au cabinet de nombreuses voix favorables à l’environnement est encourageant, car nous avons besoin d’un travail d’équipe pour mettre le Canada sur la voie d’un avenir résilient et durable au climat stable, et faire de ce pays un leader mondial dans une nouvelle économie propre en plein essor.

Nous avons besoin du soutien de tout le cabinet et de tous les députés pour lutter contre ce qui est devenu une véritable urgence climatique et agir en conséquence. Les 20 derniers mois de la pandémie ont montré que les gouvernements sont capables de déplacer des montagnes. Nos dirigeants politiques doivent maintenant agir de la même façon pour sauver la planète.

¹ Les conclusions du dernier Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat sont sans équivoque : Sans des réductions immédiates, rapides et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, il sera impossible de limiter le réchauffement de la planète à des niveaux sécuritaires (1,5°C ou 2°C tout au plus). Le temps presse pour mettre en œuvre les transformations nécessaires pour réduire de manière importante les émissions et limiter les effets catastrophiques des changements climatiques.

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Pour plus d’informations : 

Charles Bonhomme, Spécialiste communications et affaires publiques, Fondation David Suzuki
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