OTTAWA | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DU PEUPLE ALGONQUIN ANISHINAABEG, le lundi 27 mai 2024 – Le rapport commandité aujourd’hui par l’industrie pétrolière et gazière (en anglais), qui affirme que le prochain plafonnement des émissions au niveau fédéral entraînera des pertes d’emplois et un ralentissement du PIB, repose sur une méthodologie profondément erronée. Il ignore les nombreux avantages de la réglementation et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), et le fait que l’essor des énergies renouvelables réduit la demande mondiale de pétrole et de gaz.

L’inventaire national des émissions de GES le plus récent montre que la pollution due au pétrole et au gaz a augmenté et reste la plus grande source d’émissions au Canada. À l’heure actuelle, aucune limite n’est imposée à la pollution du secteur pétrolier et gazier.

Une nouvelle étude (en anglais) publiée dans la revue Nature conclut que le coût des dommages environnementaux sera six fois plus élevé que le coût de la limitation du réchauffement planétaire à 2°C.

Thomas Green, conseiller principal en matière de politique climatique à la Fondation David Suzuki, a déclaré :

« L’industrie pétrolière et gazière n’a pas réussi à réduire ses propres émissions qui sont en hausse. Pire encore, elle veut empêcher la mise en place de réglementations — telles qu’un plafond d’émissions — qui l’obligeraient à rendre compte de sa pollution et qui promettent d’être l’une des réponses les plus efficaces à la crise climatique.

« Des organisations telles que l’Agence internationale de l’énergie s’accordent à dire que le monde doit renoncer au pétrole et au gaz pour réduire le risque d’aggravation des dommages climatiques. Au Canada, le risque élevé de dommages graves et irréversibles liés à l’utilisation du pétrole et du gaz dans un avenir immédiat, notamment la perte de biodiversité et des catastrophes climatiques extrêmes telles que les ouragans et les incendies de forêt que nous connaissons actuellement, justifie un plafond d’émissions ambitieux.

« En luttant contre un plafond d’émissions élevé et en ignorant que la réglementation sur le méthane permettra de réaliser 75 % des réductions prévues par le plafond d’émissions à un coût extrêmement faible, l’industrie pétrolière et gazière démontre que ses affirmations selon lesquelles elle s’engage sur la voie d’émissions nettes nulles ne sont que de l’écoblanchiment malhonnête visant à maintenir les profits excessifs des entreprises.

« Sur le plan juridique, l’industrie pétrolière et gazière est de plus en plus poussée à réduire ses émissions. Une nouvelle décision judiciaire internationale vient de souligner qu’un pays qui n’a pas réglementé les émissions du secteur privé peut être tenu responsable de la pollution qui en résulte.

« D’un point de vue économique, la demande mondiale de pétrole à forte teneur en carbone, comme celui des sables bitumineux, diminuera au fur et à mesure que le monde se décarbonisera. Un plafond d’émissions efficace permet de maintenir l’accès au marché, car les acheteurs recherchent des énergies à moindre intensité de carbone. Il incite également l’industrie à créer des emplois en investissant dans les technologies de dépollution, plutôt que de reverser les bénéfices excédentaires aux actionnaires. Un nouveau sondage (en anglais) réalisé par Iron and Earth montre que 60 % des travailleur.euse.s du secteur pétrolier et gazier craignent d’être laissé.e.s pour compte dans le cadre d’une transition vers des sources d’énergie plus vertes. »

La Fondation demande que le secteur du pétrole et du gaz soit soumis sans plus tarder à un plafond d’émissions strict.

– 30 –

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Cyrielle Maison, responsable des communications pour le Québec
514 871-4932 | cmaison@davidsuzuki.org