Le groupe de travail affirme que l’adaptation aux effets déjà engagés représentera notre plus grand défi
MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA PREMIÈRE NATION KANIEN’KEHÁ:KA, 28 février 2022 — Le rapport publié aujourd’hui par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est sans équivoque : les pays comme le Canada doivent prendre des mesures beaucoup plus ambitieuses pour atténuer la crise climatique et s’y adapter. La Fondation David Suzuki exhorte le gouvernement fédéral à accorder la priorité au climat et à la biodiversité dans son prochain budget devant être déposé en mars.
« Les conclusions du rapport du GIEC sont d’une clarté consternante », a déclaré Severn Cullis-Suzuki, cheffe de la direction à la Fondation David Suzuki. « Nous avons atteint un point où nous devons tout mettre en œuvre pour éviter les pires effets d’une planète qui se réchauffe rapidement, mais nous devons aussi trouver des façons de nous adapter aux effets aggravants déjà engagés et clairement manifestes : dômes de chaleur, sécheresses, inondations, feux de forêt et plus encore. »
Le rapport, « Conséquences, adaptation et vulnérabilité », est le deuxième de trois groupes de travail. Les trois rapports, ainsi que trois rapports spéciaux et un rapport de synthèse, constituent le sixième rapport d’évaluation du GIEC (RE6). Publié en août 2021, le premier rapport a examiné la science physique et a montré que les changements climatiques sont répandus, rapides et en hausse. Prévu en mars, le troisième rapport portera sur l’atténuation des changements climatiques.
Les conclusions du rapport sur l’adaptation étaient si critiques que certains membres des groupes de travail en ont divulgué une ébauche pendant l’été de peur qu’elles soient diluées au cours du processus d’approbation par 195 pays et administrations membres. L’ébauche indiquait que pour prévenir le dérèglement du climat, les émissions doivent plafonner d’ici les quatre prochaines années, les centrales au charbon et au gaz doivent être fermées d’ici 10 ans et nous devons modifier notre comportement et notre mode de vie.
« Les combustibles fossiles étouffent la santé planétaire et humaine. Une réduction rapide des émissions est cruciale et représente la seule voie vers un monde plus en santé et plus sécuritaire financièrement. », a déclaré Sabaa Khan, responsable de l’équipe climat et directrice générale pour le Québec et l’Atlantique à la Fondation David Suzuki. « Si nous réduisons considérablement et rapidement nos émissions, nous constaterions une amélioration de la qualité de l’air d’ici quelques années, et des températures mondiales d’ici quelques décennies. »
Le rapport souligne que la fenêtre d’opportunité pour déployer des actions climatiques ambitieuses et un programme résilient pour faire face à la crise climatique se rétrécit rapidement. Les gouvernements, la société civile et le secteur privé doivent faire des choix de développement inclusifs qui privilégient la réduction des risques, l’équité et la justice. Il est prouvé que l’association des connaissances scientifiques, autochtones et locales permet de mener des actions plus efficaces et plus équitables.
« Plus nous tardons, plus l’adaptation sera difficile et coûteuse », a déclaré Sabaa Khan, avant d’ajouter que l’équité est primordiale dans le processus décisionnel. « Les injustices climatiques se multiplient. La participation significative des populations les plus vulnérables et marginalisées favorisera des changements transformateurs. Les plans d’adaptation doivent également reconnaître les droits et les titres des peuples autochtones, ainsi que leur consentement. »
« Ce rapport montre une fois de plus que la réimagination de nos villes est une action clé à court terme pour nous aider à nous adapter à notre climat changeant – une action qui apporte également des avantages à d’autres parties de notre société », a déclaré Julius Lindsay, directeur, collectivités durables à la Fondation David Suzuki. « Nous devons intégrer l’adaptation au climat dans la conception et la planification de nos communautés, et ramener la nature comme partie intégrante de la composition des villes. »
Les pays privilégiés comme le Canada ont un rôle important à jouer, car nos émissions par habitant sont parmi les plus élevées au monde. De 2014 à 2019, les ménages dont les revenus se situent dans les 10 % les plus élevés ont contribué à près de 36 à 45 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, alors que ceux dont les revenus se situent dans les 50 % les plus bas y ont contribué à près de 15 %.
« Si nous prenons des mesures climatiques sans tarder, nous pourrons nous attaquer à l’effet domino des changements climatiques d’une manière rentable et équitable. Si nous ne le faisons pas, nos enfants en paieront chèrement le prix plus tard », a déclaré Severn Cullis-Suzuki.
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Pour plus d’informations :
Charles Bonhomme, Spécialiste communications et affaires publiques, Fondation David Suzuki
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