Des groupes environnementaux et du secteur de la santé, ainsi que des fabricants/distributeurs de produits esthétiques non-toxiques demandent une réforme immédiate de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement.

Ottawa – Le Parlement doit donner la priorité à la réforme de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE) qui a besoin d’une mise à jour majeure, affirme une coalition de groupes de défense de l’environnement, de la santé des femmes, de producteurs/distributeurs de produits cosmétiques non-toxiques et de médecins. Ces groupes organisent cette semaine les « journées virtuelles sur la colline pour un environnement non toxique et sain » (Virtual Days on the Hill for a Toxic-Free and Healthy Environment). Des centaines de citoyens inquiets unissent leurs forces pour demander au gouvernement fédéral de tenir sa promesse de réformer la loi sur la prévention de la pollution et les produits chimiques toxiques, vieille de deux décennies.

Depuis bon nombre d’années, les citoyen.ne.s partout au pays réclament des mesures gouvernementales concrètes pour protéger les collectivités vulnérables et marginalisées contre l’exposition aux produits toxiques, interdire les produits chimiques causant le cancer et des perturbations endocriniennes, reconnaître notre droit à un environnement sain et exiger une meilleure divulgation des ingrédients toxiques contenus dans les parfums utilisés dans les produits de beauté et autres produits.

La plateforme électorale du gouvernement et le récent discours du Trône comportaient un engagement à moderniser la LCPE, sans toutefois présenter un calendrier précis. La modernisation de la LCPE était l’une des deux priorités législatives environnementales soulignées dans le discours du Trône.

En 2017, à la suite de nombreuses audiences, le Comité permanent de l’environnement et du développement durable de la Chambre des communes a formulé 87 recommandations pour renforcer la LCPE. Durant les « jours virtuels sur la colline », les groupes exhorteront le gouvernement fédéral à mettre en œuvre ces recommandations sans plus tarder.

Une Pétition à la Chambre des communes pour renforcer la LCPE, signée par plus de 8 000 membres de la population canadienne, a été présentée la semaine dernière. Le gouvernement doit y donner suite dans les 45 jours.

Les organismes suivants participent aux « journées virtuelles sur la colline pour un environnement non toxique et sain » :

Action cancer du sein du Québec, l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (CAPE/AQME), Beautycounter, Canadian Environmental Law Association, Ecojustice, Environmental Defence, Fondation David Suzuki, Fondation pour la Santé Résiliente, Nature Canada, Women’s Healthy Environments Network

« Il ne fait plus aucun doute que les produits chimiques toxiques, y compris les perturbateurs endocriniens, contribuent au cancer du sein. Ils sont également responsables d’une myriade d’autres problèmes de santé croissants, notamment des troubles neurologiques et reproductifs. Les femmes, en particulier celles qui font partie des populations vulnérables, supportent un fardeau beaucoup plus lourd d’expositions aux produits chimiques et se trouvent dans l’impossibilité de se protéger, elles et leur famille, contre l’exposition aux produits chimiques toxiques. Ce gouvernement doit entreprendre une réforme sérieuse de la LCPE s’il veut être à la hauteur des principes féministes qu’il prétend défendre. » – Jennifer Beeman, Directrice générale, Action cancer du sein du Québec

« L’exposition aux substances toxiques est liée à plusieurs maladies chroniques, comme les maladies cardiaques, le diabète et les maladies respiratoires. Le fardeau de ces substances toxiques est porté de façon inéquitable par certaines populations, souvent celles vivant dans les quartiers de niveaux socio-économiques défavorisés. À l’amorce d’une relance économique post-covid, les principes de justice et d’équité devraient être au centre des décisions gouvernementales. La réforme de la loi canadienne sur la protection de l’environnement apparaît donc nécessaire. » – Dre. Claudel Pétrin-Desrosiers, Présidente de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (CAPE/AQME)

« La LCPE est la pierre angulaire du droit environnemental canadien, mais elle est dépassée et ne protège pas suffisamment les Canadiens et les Canadiennes contre la pollution et les produits chimiques toxiques du XXIe siècle. De bonnes lois protègent la santé et le bien-être de toute la population, et c’est le rôle des élus de veiller à ce que ces lois fonctionnent. Tout en poursuivant la lutte contre la pandémie de COVID-19 au Canada, il est plus important que jamais que la LCPE soit modernisée pour protéger la santé publique contre la pollution et les substances nocives. » – Elaine MacDonald, directrice du programme des collectivités saines – Ecojustice

« La réforme de notre loi sur la protection de l’environnement ne représente pas seulement une étape importante de la réduction du fardeau lié aux maladies chroniques, il s’agit également d’un grand pas dans la lutte contre l’injustice environnementale et raciale en ce qui a trait à l’exposition à la pollution. Le gouvernement fédéral doit agir rapidement pour présenter un projet de loi qui protégera de façon réelle les collectivités vulnérables et marginalisées contre les produits chimiques toxiques présents dans l’air, l’eau et les produits de consommation. » – Muhannad Malas, responsable de programme – Produits toxiques, Environmental Defence

« La Loi canadienne sur la protection de l’environnement établira les paramètres d’une relance verte post COVID-19. C’est pourquoi les mesures visant à la renforcer ne doivent pas être retardées. La LCPE procure un cadre législatif pour la création de mesures fédérales relatives aux gaz à effet de serre, aux plastiques, aux émissions industrielles et plus encore. L’intégration d’une perspective des droits de la personne – notamment le droit à un environnement sain – fera en sorte que toute la population canadienne pourra bénéficier de la protection de l’environnement. » – Lisa Gue, chercheuse et analyste principale, Fondation David Suzuki

« Le gouvernement fédéral n’envisage que des changements mineurs ou d’ordre administratif à la partie 6 de la LCPE qui réglemente les animaux génétiquement modifiés. Une révision administrative n’est pas ce qui est le plus nécessaire face aux développements majeurs du génie génétique et au risque que ces nouvelles technologies représentent pour la nature et les droits des peuples autochtones. » – Mark Butler, conseiller principal, Nature Canada

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