Montréal — L’annonce par le gouvernement fédéral de l’imposition d’un prix aux émissions de carbone à partir de 2018 marque le commencement d’une stratégie climatique nationale qui se fait attendre depuis longtemps. Malgré le fait que la plus grande partie de l’économie canadienne se fait déjà imposer un prix pour ses émissions de CO2, la mesure annoncée par le fédéral garantira que l’ensemble des provinces et territoires avanceront vers une économie sobre en carbone tout en assurant l’équité et la flexibilité entre les provinces. Malgré le retrait de trois provinces et un territoire de la rencontre des ministres de l’environnement à Montréal, le Canada doit aller de l’avant.

Le gouvernement fédéral devra également mettre en œuvre des mesures additionnelles pour atteindre ses objectifs de réduction des GES pour 2030, vu le prix relativement bas imposé au carbone. Les efforts additionnels pour réduire les émissions devraient aussi contempler la fermeture totale des centrales au charbon d’ici dix ans, l’obligation pour les fabricants automobiles de commercialiser des véhicules zéro émissions partout au pays, des investissements dans les énergies renouvelables et le transport en commun, ainsi que l’élimination des subventions au secteur des énergies fossiles, qui œuvrent délibérément contre l’imposition d’un prix au carbone.

« L’imposition d’un prix plancher pour le carbone est l’un des fondements de toute stratégie climatique efficace au Canada, mais des mesures additionnelles seront nécessaires pour respecter les engagements internationaux du Canada sur le climat », a affirmé Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David Suzuki. « Nous saluons l’appui du gouvernement du Québec à cette initiative et déplorons le retrait de plusieurs provinces de la rencontre des ministres de l’Environnement à Montréal. Le Canada ne peut plus se permettre d’attendre l’unanimité pour agir. Ceci équivaudrait à accorder un droit de véto à tous ceux qui veulent stopper notre transition énergétique. »

L’annonce spécifie que les fonds récoltés grâce à l’imposition d’un prix au carbone resteront dans les provinces et territoires où ils sont perçus, et que le système n’aura pas d’incidence sur les recettes du gouvernement fédéral. « Pour que cette mesure soit réellement efficace, une partie de l’argent perçu doit être réinvestie dans les technologies propres, des projets d’infrastructures et dans les énergies renouvelables », a conclu Karel Mayrand.

« Le prix plancher pour le carbone envoie un signal clair aux marchés : les technologies propres seront plus abordables et les technologies polluantes, plus coûteuses », explique Karel Mayrand. « Mais pour accélérer le passage à une économie décarbonisée, il est primordial de réinvestir dans des projets qui contribuent à réduire davantage nos émissions et qui solidifient les fondations d’une croissance propre pour le reste de ce siècle. »

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Pour plus d’information :
Diego Creimer, Fondation David Suzuki,
514-999-6743, dcreimer@davidsuzuki.org