Pour la plupart des Canadiens, une taxe sur le carbone similaire à celle de la Colombie-Britannique est une réponse au problème.

Vancouver, 27 novembre 2014 — Alors que, cette semaine, la ministre de l’Environnement du Canada se rend au Sommet de l’ONU sur les changements climatiques, une enquête sur l’opinion de la population canadienne révèle qu’un très grand pourcentage de personnes (88 %) demande au Canada de s’engager à prendre de nouvelles mesures tangibles en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

L’enquête publiée aujourd’hui par l’Environics Institute for Survey Research en partenariat avec la Fondation David Suzuki, indique que ce sont les répercussions éventuelles des changements climatiques sur leurs enfants et les générations futures qui inquiètent le plus de Canadiens (78 %). La pénurie d’eau et la hausse du nombre de périodes de sécheresse, l’augmentation du nombre de phénomènes météorologiques extrêmes comme les tempêtes et les inondations et la disparition de la faune sont aussi des préoccupations pour une majorité de Canadiens.

« Même si les changements climatiques n’ont pas été l’un des principaux enjeux politiques discutés par les médias pendant les élections, cette enquête nous rappelle que les Canadiens sont de plus en plus nombreux à avoir la certitude que les changements climatiques sont un problème grave sur lequel doit se pencher sérieusement le gouvernement, » affirme Keith Neuman, directeur général de l’Environics Institute.

L’enquête indique aussi que l’idée d’imposer, à l’échelle nationale, une taxe sur les combustibles à base de carbone jouit d’un grand appui auprès de la population. Près de six habitants de la Colombie-Britannique sur dix (57 ) soutiennent la taxe sur le carbone de leur province et, ailleurs au pays, 56 des Canadiens affirment qu’ils seraient en faveur de l’imposition d’une taxe sur le carbone similaire dans leur propre province.

« Une taxe sur le carbone est l’une des mesures les plus efficaces grâce auxquelles le gouvernement peut inciter les entreprises et les collectivités à moins polluer » mentionne Karel Mayrand, directeur générale pour le Québec de la Fondation David Suzuki. « C’est encourageant de voir que l’appui de la population canadienne reflète la tendance mondiale quant à la taxation sur la pollution au carbone. Jusqu’à maintenant, 73 pays, 22 états, provinces et villes et plus de 1 000 entreprises ont déclaré leur engagement. » « Les Canadiens peuvent maintenant voir les avantages qu’apporte chez eux une taxe sur le carbone; l’expérience de la Colombie-Britannique leur démontre qu’il est possible de diminuer la pollution au carbone tout en ayant une meilleure performance économique que la plupart des autres provinces » ajoute M. Mayrand.

D’après d’imminents experts et organismes internationaux, comme la Banque mondiale, le Forum économique mondial, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et l’Organisation de coopération et de développement économique, fixer un prix sur la pollution au carbone grâce à une taxe sur le carbone ou un système de plafonnement réglementaire est le meilleur fondement d’un plan sur les changements climatiques.

Plus tôt cette année, les principaux scientifiques internationaux composant le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ont conclu, avec plus de certitude que jamais, que les changements climatiques sont une réalité causée en grande partie par l’activité humaine. Selon l’enquête de l’Environics Institute et de la Fondation David Suzuki, un nombre croissant de Canadiens sont en accord avec la conclusion des scientifiques; 63 % de la population est convaincue que les recherches scientifiques ont raison.

Même si la population reconnaît que les changements climatiques sont une réalité et que plus de mesures doivent être prises, l’enquête a toutefois révélé que les Canadiens ne sont pas conscients des critiques internationales à l’encontre de leur pays, perçu comme un retardataire. Les rapports publiés par le Climate Action Network Europe, Germanwatch et le Center for Global Development de Washington ont classé la performance environnementale du Canada parmi les pires de tous les pays industrialisés, alors que l’enquête démontre que la plupart des Canadiens croient que leur pays fait aussi bien, sinon mieux, que les autres.

L’enquête a examiné l’opinion publique sur les changements climatiques recueillie dans le cadre du programme de recherche en opinion publique de Focus Canada, ce qui a permis de mettre à jour l’information générée par les enquêtes annuelles menées sur les changements climatiques et datant de 2007. Cette année, l’enquête a pris la forme d’entretiens téléphoniques réalisés, du 16 au 19 octobre 2014, auprès de 2 020 personnes. Un échantillon de cette taille, tiré de la population, produit des résultats précis à plus ou moins 2,2 pour cent, 19 fois sur 20.

Téléchargez les résultats complets de l’enquête

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Personnes-ressources pour les médias :
Andrée-Lise Therrien, Fondation David Suzuki
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