Quarante organismes environnementaux canadiens se regroupent et énoncent leurs attentes à l’égard de la stratégie nationale du Canada en matière de pollution par les plastiques

Montréal – Aujourd’hui, plus que 40 des principaux organismes environnementaux et groupes de la société civile au Canada ont émis conjointement une Déclaration sur les plastiques, et pressent le gouvernement fédéral de profiter de sa présidence du G7 pour adopter des mesures aussi concrètes que porteuses pour lutter contre la pollution par les plastiques.

Le regroupement Vers un Canada sans déchets plastiques unit les voix de groupes environnementaux à travers le pays pour lancer au gouvernement fédéral le défi de faire du Canada une zone de zéro déchet plastique d’ici 2025. La déclaration dresse la voie vers un avenir sans déchets plastiques, et appelle à l’interdiction des plastiques nocifs et non recyclables, et à l’obligation pour les producteurs d’adopter une procédure responsable en matière d’emballage afin de récupérer et recycler leurs propres produits.

La pollution par les plastiques sera un thème central du prochain sommet du G7 les 8 et 9 juin prochain. Le premier ministre Justin Trudeau et la ministre de l’Environnement Catherine McKenna ont laissé entendre qu’ils prendraient position en faveur d’une charte internationale sur les plastiques, inspirée du modèle de l’accord de Paris. Les 40 groupes signataires de la Déclaration pressent le gouvernement fédéral de s’engager à adopter au pays des mesures fermes en matière de lutte contre la pollution par les plastiques, tout en mettant à profit sa position de président du G7 pour faire avancer le dossier et favoriser l’action à l’échelle internationale.

«À l’heure actuelle, le Canada recycle moins de 11 pour cent de ses déchets de plastique, déclare Ashley Wallis, directrice de programme de l’organisme Environmental Defence. Tout le reste aboutit dans nos sites d’enfouissement et nos rivières, lacs et océans. Et ce ne sont pas les programmes volontaires, les projets mis en place par les entreprises et les promesses creuses des manufacturiers qui viendront à bout du problème. Par cette Déclaration, nous mettons le gouvernement fédéral au défi : le monde entier attend du Canada qu’il fasse preuve de leadership dans la lutte contre la pollution par les plastiques, et il est plus que temps d’agir. Le Canada doit présenter dès cet automne un projet de stratégie en ce sens.»

La Déclaration demande des cibles nationales ambitieuses de recyclage et d’utilisation des matières recyclées. Actuellement, les provinces fixent elles-mêmes leurs propres objectifs et les services de recyclage varient énormément d’une municipalité à l’autre. Les 40 groupes et organismes signataires estiment cependant qu’il est temps que le gouvernement fédéral en fasse davantage pour réduire les déchets et promouvoir la réutilisation, et demandent que soit adoptée une cible nationale harmonisée de recyclage d’au moins 85 pour cent des matières plastiques d’ici 2025.

«Il y a trop longtemps que les fabricants de plastiques ont le loisir de créer tous les nouveaux matériaux bon marché qu’ils désirent sans avoir la moindre responsabilité quant à la suite des choses », affirme Mark Butler, directeur des politiques à l’Ecology Action Centre en Nouvelle-Écosse. « Si l’on adopte à l’échelle nationale des normes élevées de recyclage et d’utilisation des matières recyclées et si l’on rend les fabricants responsables des produits qu’ils mettent en circulation, nous pourrons modifier en profondeur les incitatifs qui régissent l’industrie du plastique. Voilà les outils dont nous avons besoin pour réduire drastiquement la quantité de nouveaux plastiques produits et arriver à faire du Canada une zone de zéro déchet plastique. »

À quelques jours du sommet du G7 dans Charlevoix, les groupes ont également en tête la portée internationale de cet important enjeu. Ils attendent du Canada qu’il mène la charge et amorce la démarche qui mènera à l’élimination des déchets plastiques au Canada et dans le monde d’ici 2030, en proposant un traité inspiré du Traité de Montréal.

«Le Canada a l’occasion de faire preuve de leadership sur la scène internationale pour régler la crise mondiale du plastique, déclare pour sa part Yannick Beaudoin, directeur général pour l’Ontario et le Nord canadien à la Fondation David Suzuki. On décharge l’équivalent d’une benne à ordures de matières plastiques dans les océans du monde chaque minute, et il faut s’attaquer à ce problème sur tous les fronts. Le Canada préside le G7 cette année, c’est donc le moment idéal de prendre les devants et de promouvoir l’adoption d’un traité mondial fixant des cibles ambitieuses pour l’élimination des déchets plastiques de la planète. »

Pour la liste complète des signataires, veuillez consulter la déclaration Vers un Canada sans déchets plastiques.

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Pour plus d’information :
En français : Diego Creimer, Fondation David Suzuki, dcreimer@davidsuzuki.org 514-999-6743
En anglais : Rachel Kitchin, Environmental Defence, rkitchin@environmentaldefence.ca 416-805-0026

À propos du CENTRE D’ACTION ÉCOLOGIQUE (ecologyaction.ca). Le Centre d’action écologique, un organisme environnemental de type associatif de la Nouvelle-Écosse, prend position et action à l’égard des grands enjeux environnementaux, de la biodiversité aux changements climatiques et à la justice environnementale.

À propos d’ENVIRONMENTAL DEFENCE (environmentaldefence.ca). Environmental Defence est le plus important organisme d’action environnementale au Canada. L’organisme invite à se questionner les gouvernements, les entreprises et les citoyens afin de provoquer l’action qui mènera à un mode de vie durable, sain et prospère pour tous.