MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL KANIEN’KEHÁ:KA NON-CÉDÉ, le lundi 5 décembre 2022 – À l’approche de la COP15 de l’ONU (COP sur la biodiversité), qui aura lieu à Montréal, dix-sept organisations environnementales du Canada demandent aux dirigeants canadiens et mondiaux d’assurer l’avenir des êtres humains et de la planète en concluant un nouvel accord international visant à sauver la nature et en s’engageant à mettre en place des plans d’action nationaux pour y parvenir chez eux.

La nature est en crise en raison de la destruction massive et continue des écosystèmes terrestres et océaniques, ainsi que des effets catastrophiques des changements climatiques.

La destruction de la nature est un problème environnemental et social qui menace la santé des personnes et de la planète. Les populations mondiales d’espèces sauvages ont chuté de près de 70 % au cours des 50 dernières années, principalement en raison de la dégradation des habitats. De plus, l’accès des communautés aux ressources vitales que sont la nourriture, l’air pur et l’eau potable continue de se dégrader.

Dans la foulée de la COP27 (COP Climat) en Égypte, le lien entre les changements climatiques et la perte de biodiversité – deux des plus grandes crises auxquelles nous sommes actuellement confrontés – a enfin été reconnu. Les changements climatiques représentent l’un des trois principaux facteurs de perte de biodiversité, une perte qui à son tour rend les écosystèmes de plus en plus vulnérables aux changements climatiques. Chaque crise exacerbant l’autre, nous devons trouver des solutions pour les résoudre simultanément et rapidement, avant qu’il ne soit trop tard.

L’adoption d’un ambitieux Cadre mondial pour la biodiversité et d’un rigoureux Plan d’action canadien pour la biodiversité peut transformer le monde, stopper et inverser la dégradation de la nature d’ici 2030. Nous devons adopter une approche pangouvernementale et sociétale si nous souhaitons que ces deux initiatives apportent les changements transformationnels requis pour vivre en harmonie avec la nature et remédier aux injustices environnementales qui nuisent à la nature et aux personnes.

Les peuples autochtones sont à l’origine d’un grand nombre des initiatives de protection des terres et des océans au Canada, et le soutien à la conservation menée par les Autochtones constitue un élément essentiel de la réconciliation. Le respect de la souveraineté et du leadership des peuples autochtones et le soutien de la conservation menée par les Autochtones doivent être au cœur de tout plan visant à sauver la nature.

Nous devons immédiatement stopper et inverser la détérioration de la nature afin d’assurer l’avenir des êtres humains et de la planète. Il n’y a plus de temps à perdre. La COP sur la biodiversité est un moment historique où les leaders mondiaux doivent s’entendre sur un nouveau plan pour assurer le rétablissement complet de la nature et le maintien de sociétés saines à perpétuité. Le Canada doit prendre des mesures chez lui pour faire sa part.

À ces fins, le Cadre mondial pour la biodiversité et le Plan d’action canadien doivent inclure des exigences visant à:

  • Reconnaître et respecter les droits, les connaissances et le leadership des peuples autochtones en matière de conservation;
  • Protéger efficacement au moins 30 % des terres et des océans d’ici 2030 au moyen de réseaux d’aires protégées bien connectés et d’autres mesures de conservation efficaces et ciblées, en veillant au respect des droits des populations autochtones;
  • Renforcer les actions visant à rétablir les espèces en danger et à restaurer les écosystèmes dégradés;
  • Gérer durablement les industries basées sur les ressources et les industries extractives, notamment l’agriculture, la sylviculture, la pêche et l’exploitation minière, sur l’ensemble du paysage terrestre et marin;
  • Placer la biodiversité au premier plan des décisions prises par les gouvernements et les sociétés;
  • Renforcer les mesures de responsabilisation pour soutenir la mise en œuvre, notamment en créant des lois plus contraignantes au Canada;
  • Investir des ressources financières adéquates et réaffecter les subventions préjudiciables à la nature;
  • Promouvoir un accès équitable à la nature pour toutes les personnes.

Le gouvernement du Canada a déjà pris des engagements ambitieux pour stopper et inverser la perte de biodiversité au pays, notamment ceux de protéger 30 % des terres et des océans d’ici 2030 et de soutenir le leadership autochtone en matière de conservation. Nous avons maintenant besoin d’un engagement envers un plan d’action ambitieux de la part de tous les ordres de gouvernement au Canada si nous souhaitons atteindre ces objectifs.

Des groupes environnementaux canadiens demandent au gouvernement du Canada de saisir ce moment historique à la COP sur la biodiversité et de faire preuve de leadership au pays et dans le monde en s’engageant à mettre en place un nouveau plan d’action ambitieux et à prendre des mesures visant à stopper la détérioration de la nature et à soutenir un environnement sain et durable dans toute notre société.

Citations

« Les paysages naturels vitaux et vulnérables du Canada doivent être gérés au moyen d’efforts de conservation communautaires, tels que les fiducies foncières, qui offrent d’importantes solutions climatiques naturelles par le biais de la protection et de la restauration d’habitats riches en carbone. Le Canada doit également créer un réseau d’espaces protégés dotés de corridors afin de sauvegarder les habitats essentiels pour les espèces en péril et d’avancer de façon significative vers son objectif de conservation de 30 % des terres d’ici 2030. »
Renata Woodward, directrice générale par intérim, Alliance canadienne des organismes de conservation

« Les oiseaux, la biodiversité et notre planète traversent actuellement un moment charnière. Le Canada peut faire preuve de leadership en adoptant une ambitieuse stratégie de protection de la biodiversité qui mobilise les gens partout au Canada. Nous devons protéger les habitats des oiseaux afin de mettre fin au déclin des espèces et d’assurer un environnement sain pour tous les habitants du Canada. »
Patrick Nadeau, directeur général, Oiseaux Canada

« La COP15 à Montréal est un moment où il faudra faire des choix. Nous pouvons soit accepter de restaurer notre relation brisée avec la nature, soit continuer sur la voie suicidaire qui détruit la vie sauvage et laisse la pollution tuer des millions de personnes chaque année. L’héritage de cette COP15 doit être de convenir d’un cadre mondial pour la biodiversité qui rende les pollueurs et les gouvernements responsables et contribue à guérir une planète brisée. »
Eddy Pérez, directeur de la diplomatie climatique internationale, Réseau Action Climat Canada

« La protection d’au moins 30 % des terres et des océans à l’échelle mondiale et au Canada constitue une étape essentielle et réalisable pour stopper et inverser la perte de biodiversité d’ici 2030. Le Canada peut atteindre cet objectif important et faire preuve d’un véritable leadership mondial si les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux reconnaissent et priorisent tous le soutien à la conservation menée par les Autochtones d’un bout à l’autre du pays. »
Sandra Schwartz, directrice générale nationale, Société pour la nature et les parcs du Canada

« Le Canada doit conserver et valoriser la nature dans les paysages où les gens vivent, travaillent et se divertissent. Les gouvernements ne peuvent y parvenir seuls. Tous les habitants du Canada doivent faire leur part pour stopper et inverser la perte de biodiversité par le biais d’un nouvel ensemble d’actions fortes. »
Rick Bates, directeur général, Fédération canadienne de la faune

« La COP sur la biodiversité est un moment historique où nous avons l’occasion de stopper et d’inverser la détérioration de la nature maintenant, pour les êtres humains et pour la planète. Afin d’assurer la santé des sociétés à l’avenir, les dirigeants mondiaux doivent s’entendre pour soutenir le rétablissement complet de la nature. Le Canada doit également créer un plan ambitieux et s’assurer que tous les ordres de gouvernement font leur part pour l’adopter. »
Jay Ritchlin, directeur général, Ouest canadien, Fondation David Suzuki

« Pour que les objectifs du Canada en matière de biodiversité soient significatifs, nous avons besoin d’une législation nationale capable de fixer des échéances et de rendre le gouvernement responsable de leur réalisation. Il est tout aussi essentiel que la législation favorise les droits des communautés autochtones et reconnaisse leur compétence en matière de protection de la nature. »
Joshua Ginsberg, avocat, Ecojustice

« La richesse de la biodiversité du Canada lui confère une responsabilité particulière en matière de protection et d’intendance de la nature. Notre pays possède le plus long littoral de la planète, 20 % des forêts sauvages de la Terre, 24 % de ses zones humides et près d’un tiers du carbone stocké dans la terre. Les écosystèmes des forêts, de la toundra et des zones humides du Canada abritent la plus grande migration naturelle de mammifères terrestres – à savoir, celle du caribou – et servent d’habitat à des milliards d’oiseaux nicheurs. Le Canada doit protéger la biodiversité des pollueurs et remédier aux pertes et aux dommages subis par les peuples autochtones partout sur la planète et sur ces terres. »
Cassie Barker, directrice principale du programme Toxics, Environmental Defence

« La crise de l’extinction est arrivée. Nous n’avons plus de temps à perdre avec des demi-mesures. Nous avons besoin d’actions fortes et de meilleures lois sur la protection de la nature et de la faune, et nous devons mettre fin à l’approche coloniale du Canada en matière d’intendance des terres. »
Reykia Fick, responsable de la campagne Nature et alimentation, Greenpeace Canada

« Le Canada a pris des engagements ambitieux pour étendre les aires protégées, promouvoir des solutions climatiques fondées sur la nature et stopper et inverser la détérioration de la nature. C’est le genre de vision dont le monde a besoin. La COP15 est l’occasion pour le Canada de contribuer à la dynamique d’un nouvel accord mondial pour la biodiversité et de montrer l’exemple chez lui. Nous avons besoin d’un plan d’action national exhaustif pour mettre fin à la dégradation de la nature, qui comprend non seulement la protection des terres et des océans, mais aussi la restauration des écosystèmes et des populations sauvages menacés, et la fin des subventions gouvernementales qui nuisent à la nature. »
Graham Saul, directeur général, Nature Canada

« Nous voulons tous un avenir qui inclut la nature. À cette fin, le Canada doit faire preuve de leadership à la COP15. Nous devons nous engager à financer des solutions clés telles que la mise en œuvre de la résolution 30X30, le renforcement de la connectivité des paysages et le soutien à la conservation menée par les Autochtones. Le Canada compte déjà des modèles qui fonctionnent, notamment la vision des grands paysages dans la région s’étalant de Yellowstone au Yukon. Nous avons besoin de plus de projets ambitieux de ce type. »
Jodi Hilty, présidente et scientifique en chef, Yellowstone to Yukon Conservation Initiative

« La double crise de la perte de biodiversité et des changements climatiques est enfermée dans des boucles de rétroaction qui s’accélèrent, et l’une des meilleures façons de briser ce cycle est d’inverser la perte de nature. Avec une grande partie de la nature intacte restante ici au Canada, nous avons la responsabilité mondiale de la protéger, de la restaurer et de la gérer – et la responsabilité nationale de veiller à ce que cela soit fait d’une manière axée sur les droits qui reconnaît et soutient les connaissances, la gouvernance et les priorités autochtones. »
James Snider, vice-président Science, savoir et innovation, WWF-Canada

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