Nouveau rapport: Le fédéral manque à sa promesse de garantir l’accès à l’eau potable aux communautés autochtones
OTTAWA – Selon le rapport Verre à moitié vide? Première année des progrès réalisés pour résoudre le problème des avis concernant la qualité de l’eau potable dans neuf communautés des Premières Nations en Ontario dévoilé ce matin, le gouvernement fédéral ne remplira pas son engagement d’en finir avec tous les avis concernant la qualité de l’eau potable touchant les communautés autochtones d’ici 2020 si des changements considérables ne sont pas apportés aux processus actuels.
Diffusé par la Fondation David Suzuki et le Conseil des Canadiens, avec l’aide d’Amnistie internationale et Human Rights Watch, le rapport mesure le progrès du gouvernement fédéral dans neuf communautés autochtones en Ontario. Cette province, qui compte 81 avis en cours concernant la qualité de l’eau potable, soit plus que n’importe où ailleurs au pays, présente un aperçu de la crise de l’eau dans les communautés autochtones du Canada.
« Nous demandons au gouvernement de collaborer avec les communautés autochtones pour apporter les changements nécessaires à la façon dont il finance les réparations et l’entretien des infrastructures d’eau potable dans ces communautés, a déclaré Sylvain Perron, analyste de politiques publiques à la Fondation David Suzuki au Québec. Faute de quoi, il est presque certain que trop de gens continueront de vivre sans accès à de l’eau salubre pendant des années encore. »
L’automne dernier, au Canada, il y avait 156 avis concernant la qualité de l’eau potable touchant 110 communautés autochtones. Bon nombre de ces avis sont récurrents ou permanents et certains sont même en place depuis plus de 20 ans. Le budget fédéral de 2016 prévoyait 1,8 milliard de dollars pour aider à résoudre cette crise d’ici 2020, et ce, outre les fonds déjà investis dans les infrastructures, le traitement et la gestion de l’eau.
Voici les faits relevés dans le rapport sur les neuf communautés examinées : les avis ont été levés, ou sont en voie de l’être, dans trois de ces communautés; des efforts sont en cours dans trois autres communautés, mais l’incertitude règne toujours à savoir si les AEP seront levés à temps; et il est improbable que pour trois autres de ces communautés les AEP soient levés d’ici 2020, à moins que les processus et les procédures actuels ne soient modifiés.
Le rapport dévoile les lacunes fondamentales sur la façon dont le gouvernement fédéral s’acquitte de sa responsabilité pour assurer la salubrité de l’eau dans les communautés autochtones. Parmi ces lacunes, on compte un processus de financement très complexe bourré de failles, d’écarts et de retards; un manque de transparence et d’imputabilité quant à la surveillance du progrès du gouvernement fédéral; et l’absence d’un cadre règlementaire afin de gérer l’eau potable pour les Premières Nations.
Le rapport présente une série de 12 recommandations que le gouvernement doit mettre en place afin de rétablir la situation.
« Affaires autochtones et du Nord Canada a non seulement besoin d’un nouveau système pour réparer les infrastructures de l’eau de façon efficace, mais également d’un nouveau système d’imputabilité qui informera les Premières Nations et le grand public sur les dépenses budgétaires et le progrès accompli », a souligné Sylvain Perron.
« Le gouvernement canadien doit mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et reconnaître le droit fondamental de tous les humains à de l’eau potable et à des services d’assainissement. Toutefois, rien n’a encore été fait pour garantir ces droits, a affirmé Brent Patterson, directeur politique du Conseil des Canadiens. Les recommandations contenues dans ce rapport représentent des mesures qui auraient dû être prises il y a longtemps. Le gouvernement doit agir pour s’assurer que tous les citoyens canadiens puissent jouir de ces droits fondamentaux. »
« Ce rapport souligne le besoin de mettre en place un processus plus transparent pour les avis concernant la qualité de l’eau potable à long terme, de manière à ce que les communautés autochtones et l’ensemble de la population puissent vérifier les progrès accomplis, ou non, par le gouvernement et en fin de compte, faire respecter le droit humain fondamental qui constitue l’accès à l’eau potable dans les communautés autochtones », a déclaré Amanda Klasing de Human Rights Watch.
La version complète du rapport Verre à moitié vide ? est disponible sur https://bit.ly/RapportEauPotable
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Pour obtenir davantage de renseignements ou une entrevue, veuillez communiquer avec :
Diego Creimer
Communications et affaires publiques, Fondation David Suzuki
Cell. : 514 999-6743, dcreimer@davidsuzuki.org
Note aux rédacteurs :
En plus du communiqué de presse, voici les documents disponibles en français pour les médias :
Résumé du rapport et fiche d’information
À noter que le rapport complet est disponible en anglais seulement, à la page Web suivante : www.davidsuzuki.org/water