Une pétition déposée auprès du gouvernement fédéral questionne l’application d’une interdiction sur les substances ostrogéniques dans les produits de beauté

Ottawa – Une pétition déposée aujourd’hui par la Fondation David Suzuki et le Réseau des femmes en environnement met en question la mise en application, par le gouvernement, d’une interdiction réglementaire sur les substances qui agissent comme des œstrogènes dans les produits d’hygiène et de beauté tels que le shampooing, les crèmes, les déodorants et le maquillage.

Ces substances chimiques, perturbateurs endocriniens, se retrouvent fréquemment dans les produits d’hygiène personnelle à la grandeur du pays. La pétition pose série de questions à Monsieur Scott Vaughan, commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada. Le gouvernement a 120 jours pour y répondre.

« Le règlement sur les cosmétiques du Canada est clair : les produits qui contiennent des substances œstrogéniques ne devraient pas être en vente, a déclaré Lisa Gue, chercheuse pour la Fondation David Suzuki. Alors pourquoi ces substances chimiques sont-elles présentes dans nos cosmétiques? »

La pétition souligne que même si le Règlement sur les cosmétiques du Canada interdit la vente de produits de beauté contenant des substances œstrogéniques, le parabens, les siloxanes, les phtalates et le BHA sont souvent présents dans ces produits. On a trouvé des traces d’activité œstrogénique dans ces quatre ingrédients que l’Union européenne a classés comme étant des substances pouvant être des perturbateurs endocriniens. La pétition demande ce que Santé Canada a l’intention de faire contre les fabricants ou les importateurs de produits de beauté contenant de telles substances ainsi que d’autres perturbateurs endocriniens qui agissent comme des œstrogènes.

« Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques omniprésentes, et il est logique de s’y exposer le moins possible, a poursuivi Madame Gue. Santé Canada a reconnu cela par le biais de décisions récentes visant à interdire l’utilisation de bisphénol A dans les biberons et de six sortes de phtalates dans des jouets mous en vinyle. Nous espérons que notre pétition motivera le gouvernement à faire appliquer l’interdiction réglementaire sur les substances œstrogéniques dans les produits de beauté. »

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui agissent comme des hormones ou qui ont d’autres effets sur le système endocrinien dont le rôle est de réguler diverses fonctions du corps. Les substances œstrogéniques sont des perturbateurs endocriniens capables d’agir comme les œstrogènes — les hormones sexuelles femelles de base. Un nombre croissant de preuves scientifiques fait le rapprochement entre l’exposition à des perturbateurs endocriniens et certains effets néfastes sur la nature et la santé humaine. On a remarqué que ces substances chimiques ont des effets variés, allant d’une baisse du nombre de spermatozoïdes, à une hausse des cas de malformations génitales chez les hommes, à l’augmentation de certains types de cancer.

Le Danemark a annoncé récemment qu’une interdiction sur le parabens dans les produits de soins pour enfants va être mise en vigueur en raison des inquiétudes qui existent autour des effets néfastes de ces perturbateurs endocriniens chimiques. La pétition demande si le Canada prévoit d’en faire autant.

L’année dernière, dans un sondage en ligne, la Fondation David Suzuki a demandé aux Canadiens et aux Canadiennes de vérifier si leurs produits d’hygiène et de beauté contenaient un ou plusieurs des « douze ingrédients à éviter ». Au final, quatre produits sur cinq en moyenne contenaient au moins l’un de ces ingrédients pouvant causer des problèmes environnementaux ou de santé — dont le cancer, des problèmes de reproduction, de l’asthme et des allergies graves.

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Téléchargez une copie de la pétition sur le site Web de la Fondation David Suzuki.

Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :
Lisa Gue, Fondation David Suzuki, au 613-594-5428.