La Fondation David Suzuki demande au gouvernement fédéral d’accélérer l’échéancier proposé pour mettre fin à tout financement public de cette industrie
MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA PREMIÈRE NATION KANIEN’KEHÁ:KA, le lundi 24 juillet 2023 – Selon la Fondation David Suzuki, l’annonce d’aujourd’hui visant à mettre fin à la plupart des subventions fédérales accordées à l’industrie des combustibles fossiles constitue une étape cruciale et attendue depuis longtemps pour que les investissements publics du Canada soient enfin cohérents avec ses engagements climatiques.
Le cadre d’évaluation et les lignes directrices annoncés offrent une base solide et une certaine transparence pour poursuivre la mise en œuvre de mesures qui mettront entièrement fin au financement public du secteur des hydrocarbures.
La Fondation David Suzuki s’inquiète toutefois des lacunes de cet outil et estime qu’il ne devrait y avoir aucun soutien public aux industries fossiles. Elle prévient que le cadre et ses lignes directrices doivent garantir la transition vers les énergies renouvelables tout en limitant les exceptions qui pourraient être accordées.
Le gouvernement a également annoncé l’élaboration d’un plan visant à supprimer progressivement le financement public du secteur des combustibles fossiles d’ici 2024, au-delà des subventions visées par le nouveau cadre – un engagement qu’il avait pris dans son programme électoral de 2021. La Fondation demande toutefois une accélération de cet échéancier.
« Pendant trop longtemps, les taxes payées par les contribuables servant à financer l’industrie des hydrocarbures ont contribué à alimenter la crise climatique et à retarder la transition vers les énergies renouvelables. Enfin, le Canada tient sa promesse de 2009 visant à mettre fin à la plupart de ces subventions. Arrêter le financement public de cette industrie polluante est la bonne chose à faire. Or, il est décevant de constater que certaines échappatoires existent, telles que l’octroi de subventions qui favorisent une « décarbonisation importante » de l’industrie, comme la technologie de capture du carbone. Les contribuables ne devraient pas payer la facture des compagnies pétrolières et gazières pour qu’elles fassent le ménage, considérant surtout que ces compagnies réalisent des profits records et contribuent à l’inflation. »
« Nous ne pouvons pas attendre 18 mois de plus pour un plan visant à supprimer progressivement le financement public des industries fossiles, prévu d’ici 2024. Nous demandons au ministre de l’Environnement et du Changement climatique de faire avancer ce plan d’ici la fin de l’année et d’ancrer sa mise en œuvre dans le prochain budget fédéral. Les fonds publics ne devraient pas être utilisés pour remplir les poches des entreprises pétrolières et gazières. Nous savons que nous devons abandonner progressivement les hydrocarbures pour limiter le réchauffement planétaire. Les subventions et financements qui permettent l’expansion des énergies fossiles sont clairement incompatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris. », a déclaré Lisa Gue, responsable des politiques nationales à la Fondation David Suzuki.
« Le nouveau cadre est censé garantir que tout soutien gouvernemental au secteur ne retardera pas la transition vers les énergies renouvelables et sera conforme aux objectifs de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement à 1,5 C. Mettre en œuvre cet engagement avec intégrité signifie qu’il ne peut plus y avoir de subvention pour de nouveaux projets d’exploitation de combustibles fossiles, tels que les usines controversées de GNL en Colombie-Britannique. Comme l’indique clairement notre récent rapport sur le GNL le gaz naturel liquéfié empêche de diminuer nos émissions de GES et accapare des investissements cruciaux qui pourraient être consacrés aux énergies renouvelables. » affirme John Young, stratège sur la transition énergétique à la Fondation David Suzuki.
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Contexte:
- L’industrie des combustibles fossiles réalise plus de 3 milliards de dollars américains de bénéfices par jour. Tandis que de nombreux.euses Canadien.ne.s sont confronté.e.s à des difficultés financières, il est inapproprié de permettre que des fonds publics – qu’il s’agisse de subventions actives ou d’autres formes de financement public – soient dirigés vers l’industrie des combustibles fossiles.
- Une étude de référence réalisée en 2021 par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a conclu qu’il n’était pas nécessaire d’investir dans de nouvelles sources d’approvisionnement en combustibles fossiles pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, avait déclaré : « Si les gouvernements prennent au sérieux la crise climatique, il ne peut y avoir de nouveaux investissements dans le pétrole, le gaz et le charbon, à partir de maintenant – à partir de cette année. »
- Dans son programme électoral de 2021, le gouvernement fédéral s’est engagé à « élaborer un plan pour éliminer progressivement le financement public du secteur des combustibles fossiles, y compris le financement par les sociétés d’État ».
- Le Canada est également tenu d’éliminer progressivement les subventions qui menacent la biodiversité, conformément au nouveau cadre mondial pour la biodiversité adopté à Montréal l’année dernière.
Pour plus d’informations :
Charles Bonhomme, Responsable affaires publiques et communications, Fondation David Suzuki
438 883-8348 | cbonhomme@davidsuzuki.org