MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA PREMIÈRE NATION KANIEN’KEHÁ:KA, le mardi 12 mars 2024 – Aujourd’hui, le gouvernement du Québec avait l’occasion de présenter un budget qui incarne les objectifs ambitieux en environnement que le Québec s’est fixé afin de bâtir une société durable et résiliente. Mais, cette année encore, l’intégration de la perspective environnementale a été négligée dans le processus budgétaire.  

Investir en santé et en éducation est primordial. Or, il faut avoir une vision holistique pour obtenir des résultats positifs à long terme. La préservation et la qualité de notre environnement, ainsi que la réduction des émissions polluantes sont au cœur des enjeux de santé. Investir pour prendre soin de notre planète, c’est également investir en santé. Il faut des systèmes de santé et d’éducation robustes pour équiper nos communautés afin de faire face aux menaces environnementales. La dimension environnementale doit être prise en compte, et ce n’est pas le cas dans ce budget. 

1% du budget alloué à l’environnement  

Il est décevant de constater qu’uniquement 1% du budget 2024-2025 est alloué à l’environnement, alors que nous sommes en pleine crise climatique et que le dernier bilan de nos émissions de GES démontre qu’elles ont rebondi. Pour l’année 2024-2025, on prévoit 20,8 millions sur un total de 1,9 milliard pour la protection de l’environnement et l’adaptation aux changements climatiques, ce qui démontre qu’ils ne font malheureusement pas partie des priorités gouvernementales. 

Les implications environnementales liées à l’investissement de 1,9 milliard sur 5 ans pour agir sur les priorités économiques – comme les laboratoires industriels au sein des zones d’innovation – devraient être identifiées et évaluées par rapport à des indicateurs de performance spécifiques, dans le but de mieux comprendre leur alignement avec les objectifs environnementaux. Ce niveau de transparence est essentiel pour protéger l’intérêt public. 

Transports collectifs : le gouvernement continue d’ignorer ses engagements  

À l’heure où les transports publics sont en crise et que 43% des émissions sont attribuables au transport routier, ce budget était une bonne occasion pour le gouvernement du Québec de rassurer la population et les sociétés de transport en annonçant de nouveaux investissements dans les transports collectifs et actifs. En priorisant le financement du réseau routier plutôt que celui du transport collectif, le gouvernement s’éloigne de ses cibles dans la Politique de mobilité durable 2030 et le Plan pour une économie verte 2030 (PEV) et place les sociétés de transport et ses usagers et usagères dans une situation précaire. 

Investir dans le transport collectif ne devrait pas être perçu comme une dépense, mais bien comme une mesure clé d’atténuation des émissions de GES et un investissement rentable permettant de combattre les crises du coût de la vie et de l’habitation, en plus de de renforcer l’équité sociale et territoriale. Le transport collectif est une solution incontournable pour soulager durablement les finances personnelles et les finances publiques des ménages québécois.

Adaptation aux changements climatiques : une vision holistique à long terme est nécessaire  

Les événements climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et le seront encore plus à l’avenir, affectant profondément les communautés à travers le Québec. Afin de bien s’adapter, les villes et les villages du Québec ont besoin d’aide financière. Le gouvernement du Québec a une responsabilité et doit participer aux efforts d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs impacts sur l’ensemble de la province. Pour ce faire, il doit réaliser des investissements qui assureront une résilience durable du territoire, sans quoi ce sera la population qui en payera plus tard le prix. Dans ce budget, le gouvernement met de l’avant des mesures qui manquent de vision à long terme et expose un manque d’ambition à cet effet.  

Miser sur le bien-être de la population du Québec 

Pour déployer le Québec que nous souhaitons, avoir des indicateurs de progression de notre essor économique, social et environnemental est essentiel. Plusieurs indicateurs restent inexistants, particulièrement en matière sociale et environnementale. En effet, encore aujourd’hui, il est impossible de mesurer un grand nombre de signes vitaux du Québec de manière fiable, robuste et fréquente. Il aurait été judicieux de voir des investissements en ce sens afin de remédier au déficit majeur en matière de production et de collecte de données environnementales et sociales au Québec. 

CITATION :  

« Le gouvernement devrait suivre l’exemple d’autres juridictions progressistes et s’engager dans un véritable processus de budgétisation vert pour montrer la cohérence de ses investissements avec ses engagements en matière d’environnement. Notre santé économique repose sur la santé de nos écosystèmes. Malheureusement, nous ne connaissons même pas l’état d’évolution de la biodiversité ni notre capacité d’adaptation aux changements climatiques. Ce sont des lacunes importantes à ne pas ignorer dans le cadre du prochain budget. » affirme Sabaa Khan, directrice générale pour le Québec et l’Atlantique à la Fondation David Suzuki 

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Pour plus d’informations : 

Charles Bonhomme, Responsable affaires publiques et communications, Fondation David Suzuki 
438 883-8348 | cbonhomme@davidsuzuki.org