Montréal, 28 septembre 2015 — Les Canadiens sont de plus en plus nombreux à souhaiter la conclusion d’un accord international sur la réduction des émissions issues des combustibles fossiles. C’est ce que révèle un sondage réalisé auprès de la population canadienne, qui élira le 19 octobre prochain le gouvernement qui les représentera à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra en décembre à Paris.

Le sondage, publié aujourd’hui par Environics Institute for Survey Research en partenariat avec la Fondation David Suzuki, révèle que si l’opposition est forte à l’adhésion par le Canada à un accord international, l’appui à une participation canadienne est d’autant plus massif — la marge est ici de plus de trois contre un. Selon une majorité croissante de citoyens — 61 % de la population — le gouvernement canadien doit absolument joindre les rangs de la communauté internationale afin de réduire les émissions de GES et limiter les changements climatiques, et ce, même si une telle action doit entraîner certaines pertes d’emplois et une hausse du prix de certains produits et services. Une faible minorité — 12 % — de Canadiens affirment ne pas souhaiter que le Canada signe un tel accord.

L’appui de la population à des politiques nationales de réduction des émissions de GES est également à la hausse. En Colombie-Britannique, par exemple, l’appui de la population à la taxe sur le carbone n’a jamais été aussi élevé depuis l’instauration de cette mesure en 2008 — six personnes sur dix se déclarent fortement (25 pour cent) en faveur ou modérément (35 %) en faveur de la taxe. Hors Colombie-Britannique, 58 pour cent des Canadiens appuieraient l’instauration dans leur province d’une mesure semblable à celle de la taxe britanno-colombienne. C’est en Alberta que le soutien à une telle mesure est le moins fort, mais partisans et opposants sont néanmoins au coude à coude — 48 % des Albertains appuient l’idée d’une taxe tandis que 47 % sont contre.

« Ces résultats indiquent que même si la question des changements climatiques est loin d’être un enjeu important de cette campagne électorale, la population canadienne est de plus en plus sensible à la nécessité de s’engager concrètement à réduire les émissions issues des combustibles fossiles », déclare Keith Neuman, directeur général de l’institut Environics. « De ce fait, quatre citoyens sur dix sont d’avis que le Canada doit absolument faire partie d’un accord international et affirment qu’ils seraient très déçus si le Canada ne se joignait pas à un tel accord. »

La population canadienne croit de plus en plus au potentiel du secteur des énergies renouvelables, à preuve 74 % des Canadiens estiment que leur province devrait se tourner vers les énergies propres et de source renouvelable telles que l’éolien, le solaire et les biocarburants pour combler l’essentiel de ses besoins énergétiques. En outre, des citoyens de partout au pays partagent cette position, plus particulièrement en Colombie-Britannique — 82 % de la population -, et au Québec — 81 %. Depuis 2013, cette position connaît une croissance particulièrement forte dans les provinces de l’Ouest.

« Il ressort de ce sondage que les Canadiens sont très optimistes en ce qui touche à l’avenir des énergies propres au Canada et du leadership que peut assumer leur pays sur la scène internationale », affirme pour sa part Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki. « Or cet optimisme s’accompagne de très fortes attentes à l’égard du gouvernement et de l’action qu’il doit entreprendre pour réduire la pollution par le carbone. Ce sera bien intéressant de voir comment ces attentes se traduiront le jour du vote. »

Comme l’avaient déjà révélé des sondages antérieurs, les opinions entourant les changements climatiques varient considérablement d’une extrémité à l’autre du spectre politique. Les partisans des principaux partis d’opposition au fédéral affichent les positions les plus tranchées en ce qui touche à la gravité de la situation sur le plan climatique et à l’urgence d’agir, notamment en s’engageant dans le cadre d’un accord international — l’appui est de 75 % chez les partisans du NPD, de 72 % chez les Libéraux, et de 70 % chez les Verts, contre 42 % chez les Conservateurs. Soulignons que cet écart est bien inférieur à celui que l’on observe aux États-Unis entre les Démocrates et les Républicains.

Le sondage s’intéressait à l’opinion publique au sujet des changements climatiques et a été réalisé dans le cadre du programme Focus Canada de recherche continue en opinion publique de l’Institut Environics, qui mène chaque année depuis 2007 des sondages sur les changements climatiques. Cette année le sondage a été réalisé par téléphone auprès de 2 004 Canadiens, entre le 4 et le 16 août 2015. Un échantillon de population de cette taille produit des résultats exacts à plus ou moins 2,2 %, 19 fois sur 20.

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Personnes-ressources :
Environics Institute for Survey Research, Keith Neuman : 416-969-2457 ou 416-272-6628
Fondation David Suzuki, Andrée-Lise Therrien, 514-758-3618