Land Back est un mouvement dirigé par les communautés Autochtones qui a une signification riche et complexe. Pour reprendre les mots d’Isaac Murdoch, « Land Back signifie que les gens reviennent sur les terres ancestrales et trouvent leur place dans nos systèmes de vie ».
Selon le journaliste et président du Conseil des Arts du Canada, Jesse Wente, Land Back est « une question de pouvoir décisionnel. Pour nos peuples, c’est une question d’autodétermination qui devrait comprendre un certain accès aux territoires et aux ressources d’une manière plus équitable, et pour que nous ayons un contrôle sur la façon dont les choses se présentent réellement. »
Les systèmes de gouvernance des terres de nos gouvernements provinciaux et fédéral actuels excluent non seulement les peuples autochtones des tables décisionnelles où des choix sont faits au sujet de l’utilisation des terres, mais ils n’établissent pas non plus de limites pour les activités industrielles et le développement, entraînant le déclin de la faune et la dégradation de l’écosystème.
La Fondation David Suzuki croit que la gouvernance des terres au Canada doit changer pour reconnaître et respecter les droits et les responsabilités des Autochtones, et pour restaurer les écosystèmes de la nature autrefois abondants.
Le mouvement Land Back soulève vraiment une question de pouvoir décisionnel. Pour nos peuples, c’est une question d’autodétermination qui devrait comprendre un certain accès aux territoires et aux ressources d’une manière plus équitable, et pour que nous ayons un contrôle sur la façon dont les choses se présentent réellement.
Jesse Wente, président, Conseil des Arts du Canada
Photo : Ian Maracle
Qu’est-il advenu des traités?
Tout au long de l’histoire du Canada, les peuples autochtones ont été arrachés aux terres qui les faisaient vivre et relocalisés dans des réserves de plus en plus petites.
Dans certains territoires, le Canada et les peuples autochtones ont signé des traités pour partager les terres et les eaux. Dans presque tous les cas, ces traités n’ont pas été honorés par le Canada.
Dans d’autres territoires, les peuples autochtones n’ont pas signé de traités et n’ont donc conclu aucune entente juridique avec le Canada pour partager la responsabilité des terres et des eaux. En substance, le Canada a pris la gouvernance de ces terres et de ces ressources sans le consentement de ces peuples.
Nous pouvons voir [le défi] sur les images des défenseurs de la terre se heurtant à la police d’État. Les deux sont légitimes — les deux utilisent leur propre système de droit. Voilà deux autorités légales légitimes qui se disent deux choses différentes.
Aimée Craft, professeure agrégée, Université d’Ottawa
Photo : KC Adams
Compréhension autochtone de la gouvernance
Les peuples autochtones avaient des lois et des systèmes de gouvernance bien avant que les Européen.ne.s ne débarquent sur ce qu’on appelle aujourd’hui le Canada et n’imposent leurs propres lois coloniales. Les colonialistes considéraient la nature comme un bien à posséder ou des ressources à commercialiser. En revanche, de nombreuses communautés autochtones parlent de droits inhérents accompagnés de responsabilités inhérentes à l’égard de la nature. Par exemple, Beverly Jacobs, professeure agrégée et doyenne associée de la faculté de droit de l’Université de Windsor, déclare : « Nos lois portent toujours sur cette responsabilité; nos relations et la réciprocité. »
Comme l’explique Aimée Craft, professeure associée à l’Université d’Ottawa : « Nous pouvons voir [le défi] sur les images des défenseurs de la terre se heurtant à la police d’État. Les deux sont légitimes — les deux utilisent leur propre système de droit. Voilà deux autorités légales légitimes qui se disent deux choses différentes. »
Les conflits qui en résultent concernant les décisions relatives à l’utilisation des terres montrent que les gens de partout au pays dont les allochtones doivent avoir des conversations, parfois difficiles, sur ce qui doit changer pour garantir des systèmes de gouvernance foncière plus justes.
Nos lois portent toujours sur cette responsabilité – nos relations, la réciprocité.
Beverly Jacobs, Faculté de droit, Université de Windsor
Photo : Ian Maracle
Passé, présent et avenir de la gouvernance des terres
Le paysage juridique et politique de l’histoire coloniale du Canada a créé les conditions propices aux crises environnementales et sociales d’aujourd’hui, tout en explorant les droits et les responsabilités des peuples autochtones.
Aujourd’hui, la crise actuelle de la gestion des terres au pays a motivé le mouvement Land Back dirigé par les Autochtones. Deux systèmes de droit et de gouvernance s’affrontent et soulignent la nécessité de mener des conversations difficiles et des initiatives militantes.
À l’échelle mondiale, les peuples autochtones représentent moins de 5 % de la population mondiale, mais ils protègent 80 % de la biodiversité de la planète. Les connaissances autochtones sur les terres et les eaux ayant évolué au fil de milliers d’années, nombreux sont ceux qui se tournent vers les modèles de gouvernance autochtones pour aider à résoudre les crises mondiales du climat et de la biodiversité.
Quel avenir? Les voies possibles vers des systèmes justes de gestion des terres qui respectent les droits et les responsabilités des Autochtones comprennent :
- la mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones;
- l’inclusion des systèmes autochtones de gouvernance et d’intendance;
- l’élaboration des mécanismes de reconnaissance de la propriété des terres autochtones;
- la nécessité de créer des relations significatives comme fondement pour aller de l’avant.
Pour en savoir plus, visionnez le fim « Ruse ou traité? » gratuitement!
Ressources supplémentaires ici : https://nctr.ca/?lang=fr
https://www.mikana.ca/ressources/
Comment puis-je soutenir le mouvement Land Back?
Au cours des dernières années, la Fondation David Suzuki a soutenu la conservation dirigée par les Autochtones en soutenant l’établissement d’aires protégées et de conservation autochtones et en favorisant des travaux de restauration et de rétablissement des espèces dirigés par les Autochtones.
Toutefois, la gouvernance des terres autochtones dépasse les limites des aires protégées.
Les alliés des peuples autochtones doivent également comprendre que les systèmes coloniaux de gouvernance qui ont créé ces conditions pour les peuples autochtones sont également les causes profondes des crises environnementales.
Comme le souligne Jesse Wente, les alliés des peuples autochtones devraient s’éduquer et apprendre les uns des autres sur ce plan. Aidez-le dans cette mission de sensibilisation en regardant les vidéos en haut de la page, qui visent à entamer des conversations élargies sur la gouvernance des terres au Canada.
Trois choses que vous pouvez faire
Voici trois choses que vous pouvez faire aujourd’hui pour soutenir le mouvement Land Back :
- Faites preuve de compréhension envers vos amis et collègues autochtones en vous éduquant sur les questions autochtones touchant la gouvernance des terres au Canada. Visionnez et partagez ces vidéos et ces ressources sur la gouvernance des terres au Canada, mettant en vedette certains leaders d’opinion, militants et alliés des peuples autochtones les plus éminents du Canada.
- Des initiatives de restitution des terres vous intéressent? Découvrez sur quels territoires traditionnels vous vous trouvez et entamez la conversation.
- Tenez les dirigeants publics responsables des politiques. Communiquez avec les gouvernements municipaux, provinciaux et fédéral pour exiger l’inclusion des voix autochtones touchées aux tables de décision. Vous pouvez commencer par signer cette lettre à l’intention du premier ministre et de votre premier ministre.
Créons un avenir plus sain pour chacun-e
Nous avons besoin de lois et de politiques solides pour protéger et rétablir la gouvernance autochtone sur les territoires traditionnels partout au pays.
Agissez maintenant pour aider à protéger la nature et à promouvoir les droits des autochtones!