« Avant, on travaillait pour s’acheter ce dont on avait besoin. Aujourd’hui, on travaille pour s’acheter ce que l’on veut ». Voici les mots de David Suzuki prononcés lors d’un événement que Cascades avait organisé avec la Fondation David Suzuki à Toronto.
Avec la venue du temps des Fêtes, je trouvais cette phrase à propos parce que soudainement, on veut plein de choses, ou soudainement, on se crée plein de besoins pour répondre aux impératifs que cette période de l’année entraîne avec elle : donner et recevoir des cadeaux! On s’entend pour dire que donner et recevoir, c’est génial, ça fait partie de la magie de cette période de l’année, mais a-t-on vraiment besoin de se créer autant de besoins? Même les enfants sont embarqués dans la frénésie de la consommation, ou plutôt, de la surconsommation; nous le faisons souvent sans nous en rendre compte.
Partage de tranches de vie : faire des choix et viser la réduction de la consommation
À la maison, depuis l’arrivée de nos enfants, nous avons beaucoup de discussions sur l’éducation liée à la consommation. Quel héritage voulons-nous leur laisser? La réduction de la consommation s’est naturellement imposée. Ainsi, le matin du 25 décembre, nos enfants trouvent sous le sapin UN SEUL cadeau à leur nom. Ils ont au préalable fait leur devoir d’envoyer une lettre au pôle Nord (je préfère les méthodes traditionnelles au Père Noël virtuel et je remercie Postes Canada d’envoyer un accusé de réception!) et reçoivent assurément un article de la liste, mais un seul. Nous leur avons appris que le Père Noël doit faire des choix s’il veut être en mesure de gâter tous les enfants de façon équitable!
Parlant de l’importance de faire des choix, je me suis rappelée d’une anciennce publicité. Inspirée par le propos de celle-ci, je suis allée faire une expérience dans la classe de 3e année de ma fille. Je remercie d’ailleurs Madame Lyne Bourbeau, professeure à l’école Plein Cœur de Richmond, en Estrie, qui m’a accueillie. J’ai demandé aux élèves de préparer deux listes de souhaits : la première, énumérant tout ce qu’ils souhaitent avoir sous le sapin venant du Père Noël, la seconde, détaillant ce qu’ils aimeraient recevoir de leurs parents, en précisant que les deux listes pouvaient être pareilles ou différentes. Dans l’ensemble des premières listes, nous trouvions des cadeaux classiques : des objets électroniques, des jouets, des animaux de compagnie. Dans la deuxième liste, la moitié des élèves ont retranscrit les choix de la première, et l’autre moitié ont fait des demandes moins conventionnelles, souvent immatérielles : une sortie au cinéma, une sortie aux quilles, un séjour à l’hôtel, des vacances en famille. Il y a la demande de Jeanne qui m’a particulièrement touchée : « j’aimerais dormir dans le lit de maman le jour de Noël ». Adorable! Connaissant la maman, je lui ai partagé l’information!
Je les ai ensuite fait voter, yeux fermés : s’ils avaient un seul cadeau à demander, est-ce qu’ils opteraient pour un item de la liste 1 ou de la liste 2? Eh bien, ceux et celles qui ont inscrit des choses intangibles ont préféré cette option. S’en est suivi une discussion sur les cadeaux reçus l’an dernier (pour la plupart tombés dans les oubliettes), sur les besoins réels, sur les petits plaisirs de la vie.
Penser avant de consommer!
En conclusion, deux noms ont été pigés au hasard pour partager leur compréhension de l’exercice. Du côté des filles, Mérédith a mentionné : « je retiens qu’il est important de se demander si on en a vraiment besoin ». Chez les garçons, Émile, songeur, a dit : « je retiens que le bonheur peut aussi se retrouver dans les moments et pas seulement dans les objets ». Dans le mile, cher Émile.
Comme parents, nous avons le rôle d’éduquer nos enfants sur une multitude d’enjeux. La consommation en fait partie. L’argent est difficile à gagner, mais si facile à dépenser. Aussi bien s’attarder à réfléchir à nos besoins!
À ce propos, j’ai une suggestion de cadeau à offrir ou à demander : le livre En as-tu vraiment besoin? de Pierre-Yves McSween. Cet ouvrage devrait être une lecture obligatoire pour toutes et tous!
Joyeuses Fêtes, sans excès de consommation!
N.B. Ma fille, c’est la petite avec un chandail rayé en bas à droite. Elle a voté pour la deuxième lettre. Elle veut aller aux glissades d’eau de Jay Peak!