Avez-vous pris des résolutions du Nouvel An? L’une d’entre elles est-elle de participer à l’abolition du capitalisme consumériste?
Si nous unissons nos forces et faisons vœu cette année de mieux prendre soin des autres et de notre planète, une nouvelle voie s’ouvrira devant nous. La tâche s’avèrerait plus aisée si les industries du pétrole, du charbon et du gaz – et leurs partisans – s’engageaient à assainir leurs pratiques. Mais la Conférence des parties sur les changements climatiques (COP28), tenue aux Émirats arabes unis à la fin de 2023, nous a clairement démontré leur véritable intérêt : faire le moins possible, sans cesser de baigner dans les profits à la tonne et de mettre de l’huile sur le feu des crises du climat et de l’abordabilité.
Plusieurs tentent d’embrouiller le public avec une propagande malhonnête sur la capture du carbone, à coups de promesses de réduction d’émissions. Ce faisant, on s’engage uniquement à agir sur les émissions issues de l’extraction et de la production, plutôt qu’à s’attaquer, comme prévu, au réel danger, soit celles provenant de la combustion. Le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier, tel que promis par le gouvernement canadien, revêt de l’importance, mais ne représente que le premier pas. Les combustibles fossiles doivent rester dans le sol!
Impossible de nier les preuves du dérèglement climatique et de ses contrecoups catastrophiques : elles sautent aux yeux de quiconque porte attention au nombre grandissant de phénomènes météorologiques extrêmes, d’inondations, de sécheresses, de dômes de chaleur, parmi tant d’autres signes. De la même façon, impossible de nier les avantages considérables de délaisser la combustion fossile pour une transition vers des énergies plus vertes, qu’elles soient éoliennes, solaires ou géothermiques.
Qui dirait non à de l’air et de l’eau propre, à des horizons meilleurs, à une amélioration de l’égalité et de la stabilité sociale?
Le bienfait le plus évident réside dans la stabilisation du climat et le ralentissement de très coûteuses conséquences, qu’il s’agisse des frais de soins de santé croissants, des dommages aux infrastructures ou des répercussions sur l’agriculture. De surcroît, la conservation de l’énergie, et le recours à des sources plus vertes, augmenteront le nombre d’emplois de bonne qualité et de possibilités économiques, en plus d’agir sur les millions de décès et de maladies qui pourraient être évitées. De plus, cette transition ralentirait la crise migratoire grandissante, alors que tant de gens fuient des coins du monde de plus en plus inhospitaliers. Menée de la bonne façon, elle engendrera même une égalité importante.
Qui dirait non à de l’air et de l’eau propre, à des horizons meilleurs, à une amélioration de l’égalité et de la stabilité sociale? Apparemment, les cadres de l’industrie pétrolière et leurs allié.e.s, qui priorisent le profit et le pouvoir par-dessus tout, même au détriment d’une planète habitable!
Il est temps de prendre les choses au sérieux. Nous ne pouvons continuer de vivre dans le déni. Les bouleversements climatiques de source humaine constituent le plus grand obstacle de notre histoire. Ce problème n’est pas sans solutions, pourtant. Nous savons à quelle vitesse se développe la technologie lorsque l’être humain y met du sien. Pensons simplement à la progression phénoménale du pouvoir informatique : de nos jours, presque tout le monde transporte dans sa poche des mini-ordinateurs d’une puissance supérieure à celle des systèmes massifs qui ont amené des gens sur la Lune!
Les bouleversements climatiques de source humaine constituent le plus grand obstacle de notre histoire. Ce problème n’est pas sans solutions, pourtant.
Une avancée similaire s’observe dans le domaine de l’énergie et des technologies de stockage. Même en considérant les frais de stockage, l’énergie éolienne et solaire coûte maintenant moins cher que celle issue du gaz, du pétrole et du charbon. Sans compter qu’elles s’avèrent beaucoup plus efficaces et écoénergétiques! Elles échappent également à la volatilité des marchés et au mercantilisme de ce secteur.
Mais quelles sont les possibilités d’action? Comment se mesurer à cette industrie, à sa mainmise sur l’économie mondiale et à son influence si forte sur la classe politique?
D’abord, il faut se renseigner. Ce ne sont pas les données qui manquent, mais, face à cette pléthore d’informations disponibles, la tâche peut sembler intimidante. Si l’on exerce son esprit critique et l’on apprend à évaluer les sources pour déterminer leur crédibilité, un portrait plus complet émergera.
Surtout, nous devons unir nos voix pour nous faire entendre.
Il faudra aussi nous libérer de la prison de consommation que nous avons créée. Les longues journées de travail et l’endettement pour acheter toujours plus de biens matériels ne nous mèneront pas au bonheur. Notamment, un plaidoyer pour des options de transport s’avère nécessaire. L’idée de posséder une voiture privée n’a aucun sens. Le recours à des machines composées de tonnes de métal, de plastique et d’autres matériaux pour déplacer des personnes de moins de cent kilogrammes, en brûlant des quantités massives de combustibles fossiles, ne sert qu’à enrichir l’industrie pétrolière et automobile.
Surtout, nous devons unir nos voix pour nous faire entendre : par des manifestations, des lettres et des pétitions, des conversations avec nos proches, des actions pour dire à la classe politique que notre appui est conditionnel au sérieux qu’elle accordera à la crise climatique… Peu importe les gestes choisis, c’est ensemble que nous changerons les choses. Avant tout, prenons comme résolution de nous traiter les un.e.s les autres avec gentillesse.
Pour une nouvelle année heureuse!