La Journée internationale des réserves de biosphère (RB) est célébrée le 3 novembre de chaque année. Véritables « lieux d’apprentissage pour le développement durable », ces 738 territoires à travers le monde ont été désignés par les gouvernements nationaux. Ils présentent une valeur et un potentiel de conservation élevés, et sont reconnus par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
En outre, les RB allient la conservation de la biodiversité avec des activités de développement durable, en intégrant la recherche, l’éducation et la sensibilisation, dans le cadre du Programme sur l’Homme et la biosphère (Programme MAB).
Dix-neuf d’entre elles se trouvent à ce jour au Canada et témoignent de la diversité géographique, climatique, écologique, économique et culturelle du pays. Parmi elles, quatre se situent au Québec : le mont Saint-Hilaire, Manicouagan-Uapishka, Charlevoix et le lac Saint-Pierre.
Historique et fonctionnement
Les RB sont des zones reconnues par l’UNESCO à travers le monde, qui unissent des écosystèmes terrestres, côtiers et marins. Elles visent à préserver la biodiversité qui s’y trouve et assurer leur pérennité.
Pour ce faire, le Programme MAB a été lancé en 1971. Il promeut des dynamiques de développement collectives et respectueuses des ressources naturelles, qui combinent les savoirs anciens et la science moderne dans le but de restaurer les écosystèmes et de revitaliser les cultures. Les 57 premières RB sont ainsi désignées en 1976.
Par la suite, de nouveaux principes et critères sont établis lors de la conférence de Séville en 1995. Dans ce cadre, une place centrale est octroyée à la consultation et à la participation des communautés locales, afin qu’elles partagent collectivement un mode de vie en harmonie avec la nature.
Les RB sont des zones reconnues par l’UNESCO à travers le monde, qui unissent des écosystèmes terrestres, côtiers et marins. Elles visent à préserver la biodiversité qui s’y trouve et assurer leur pérennité.
La conférence de Lima en 2016 marque toutefois un tournant majeur, puisque des actions en faveur d’un développement durable sont peu à peu mises sur pieds, s’inscrivant au-delà de la protection de la nature et de la recherche scientifique. Sur chaque site, une organisation développe, applique, gère et coordonne désormais différents projets.
Par ailleurs, les RB s’organisent autour de trois zones interdépendantes. La ou les aire(s) centrale(s) sont dédiée(s) à la conservation de la biodiversité, la zone tampon se consacre à des activités qui sont compatibles avec de saines pratiques écologiques, telles que la randonnée ou le tourisme, et la zone de transition est vouée à des pratiques économiques et humaines, qui impliquent la population locale.
Québec
La RB du mont Saint-Hilaire, en Montérégie, est la première désignée en tant que telle au Canada. Créée en 1978, elle comporte l’un des derniers vestiges de forêts anciennes de feuillus du sud du Québec, qui abrite environ 1235 espèces rares et menacées de plantes, de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens et de reptiles. À présent, pas moins de huit municipalités coexistent sur ce territoire et longent la rivière Richelieu.
Plusieurs secteurs sont conservés, tels que la Réserve naturelle Gault, la Réserve naturelle du Piémont du mont Saint-Hilaire et la Réserve naturelle du Bois-des-Patriotes. De plus, l’ensemble des projets engagés permettent de protéger le piémont boisé et les corridors forestiers, de planifier une urbanisation responsable, ainsi que de soutenir l’agrotourisme et l’agriculture locale, telle que la pomiculture.
En 1988, c’est au tour de Charlevoix d’être désignée comme une RB par l’UNESCO. Elle se caractérise par un relief montagneux et combine un climat maritime à une végétation de toundra en ses plus hauts points. Plusieurs aires sont dédiées à la conservation de la biodiversité, telles que le Parc national des Grands-Jardins, le Parc National des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie et le Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent.
Le Centre écologique de Port-au-Saumon propose quant à lui des activités éducatives et récréatives respectueuses de l’environnement, qui se destinent aux jeunes et aux moins jeunes. Il est possible de prendre part à des randonnées commentées, des camps d’été en sciences naturelles ou des classes-nature, par exemple.
La région du lac Saint-Pierre, qui chevauche les régions de Lanaudière, de la Mauricie, du Centre-du-Québec et de la Montérégie, est quant à elle reconnue comme une RB depuis 2000. Ses caractéristiques naturelles sont ainsi liées à la multitude d’activités qui s’y déroulent, telles que la pêche, la villégiature et l’agriculture.
Elle mêle à la fois des zones urbanisées, des milieux humides et des plaines inondables, la rendant propice à l’étude des enjeux et des interactions entre la nature et les êtres humains qui s’y trouvent.
Le Mont-Saint-Hilaire, en Montérégie, est la première réserve de biosphère désignée en tant que telle au Canada. Créée en 1978, elle comporte l’un des derniers vestiges de forêts anciennes de feuillus du sud du Québec.
Près de 143 aires sont protégées et d’importants gestes de conservation des habitats fauniques ont été posés. De surcroît, pas moins de 50 % des milieux humides du fleuve Saint-Laurent se trouvent sur ce territoire demeuré à 90 % naturel et 288 espèces d’oiseaux y ont été observées!
Enfin, la région de Manicouagan-Uapishka, située sur la Côte-Nord, devient, elle aussi, une RB en 2007. Elle se distingue en intégrant au projet de grandes industries de papier, d’aluminium et d’hydroélectricité, du fait de l’abondance des ressources naturelles de la région.
L’ensemble de la Manicouagan, incluant la ville de Baie-Comeau et les villages longeant le fleuve Saint-Laurent de Pessamit jusqu’à Baie-Trinité, fait partie de la RB. « Uapishka » désigne quant à elle, en Innu-aimun, les monts Groulx, ce qui signifie « sommets blancs ».
Plusieurs aires terrestres et marines sont protégées, telles que la Réserve de biodiversité Uapishka et la Réserve aquatique projetée de Manicouagan. Des habitats riches et diversifiés s’y trouvent, comme des pessières à mousses et une toundra arctique alpine. De plus, des espèces fauniques emblématiques du Québec cohabitent ensemble, comme le caribou des bois, le saumon atlantique et le rorqual.
Plus récemment, la ville de Québec a entamé des démarches pour obtenir la désignation internationale de l’UNESCO, une situation unique en Amérique du Nord pour un milieu urbain. À suivre… En attendant, vous pouvez passer à l’action juste ici!
Aidons la nature à prospérer
Il nous appartient à toutes et à tous de faire en sorte que le gouvernement du Canada sache que nous devons respecter, protéger et restaurer la nature pour le bien de toutes les formes de vie.