Chaque année, le Mois de l’histoire des Noir.e.s se tient au mois de février à travers le monde. Il souligne la poursuite de la lutte des communautés noires pour la libération, l’équité et la justice sociale. Il permet également de reconnaître leurs contributions à notre histoire commune, ainsi qu’à l’essor économique, culturel et social. Il est célébré par plusieurs institutions publiques, privées et communautaires.
Origines du Mois de l’histoire des Noir.e.s
L’année 1926 marque la genèse de la Semaine de l’histoire des Noir.e.s aux États-Unis, grâce à l’historien Afro‑américain Carter G. Woodson. Le but ? Honorer les accomplissements des Afro‑américain.e.s et accroître la connaissance de l’histoire des Noir.e.s à travers le pays. Cette période devient en 1976 le Mois de l’histoire des Noir.e.s durant les festivités du bicentenaire américain.
Le mois de février est choisi car il correspond au mois d’anniversaire de naissance de deux grands abolitionnistes de l’esclavage : Frederick Douglas et Abraham Lincoln. Ainsi, cette période offre l’occasion de s’informer sur l’histoire de l’esclavagisme, de la discrimination et de la criminalisation des personnes d’ascendance africaine.
Au Canada, la Ontario Black History Society (OBHS) est créée en 1978 et ses fondateurs présentent une pétition à la ville de Toronto pour que le mois de février soit officiellement proclamé Mois de l’histoire des Noir.e.s.
Par la suite, Jean Augustine, première Canadienne noire élue au Parlement initie une première motion en 1995. La Chambre des communes considère alors officiellement le mois de février comme étant le Mois de l’histoire des Noir.e.s.
Le Mois de l’histoire des Noir.e.s souligne la poursuite de la lutte des communautés noires pour la libération, l’équité et la justice sociale.
Une seconde motion reconnaît en 2008 les contributions des Canadien.ne.s noir.e.s et le mois de février comme le Mois de l’histoire des Noirs.e., suite à l’initiative du sénateur Donald Oliver, premier Canadien noir nommé au Sénat.
Au Québec, on célèbre le Mois de l’histoire des Noir.e.s depuis 2007. Cette occasion valorise la contribution historique des communautés noires dans toutes les branches d’activités de la société québécoise et leur apport dans la mémoire collective.
Dans ce cadre, La Table ronde du Mois de l’histoire des Noir.e.s dresse une programmation spécifique chaque année. Elle vise à souligner les enjeux sociaux, économiques, culturels, éducatifs et institutionnels qui touchent les communautés noires à travers la tenue d’événements variés.
Injustices environnementales et engagement des citoyen.ne.s noir.e.s dans la lutte contre les changements climatiques
Les enjeux mis de l’avant en février sont cependant des problématiques vécues quotidiennement le restant de l’année par les communautés noires. Le milieu environnemental n’en est pas exempté, comme en témoignent les injustices environnementales existantes.
Ainsi, on parle de racisme environnemental au Canada lorsque les communautés noires, autochtones et racialisées sont injustement exposées à la pollution et aux changements climatiques.
Au Québec, les communautés établies à Montréal-Nord sont par exemple soumises aux îlots de chaleur et à l’absence d’espaces verts. Quant aux habitant.e.s de Limoilou à Québec, iels sont impacté.e.s par un taux croissant du niveau de nickel.
Une seconde motion reconnaît en 2008 les contributions des Canadien.ne.s noir.e.s et le mois de février comme le Mois de l’histoire des Noir.e.s.
Ces derniers mois, des vagues de protestation ont néanmoins déferlé dans le monde entier en faveur de la justice raciale et au sujet des questions portant sur les droits civils, ainsi que sur la justice sociale et environnementale. Dans ce cadre, les négociations internationales menées à la COP27 ont conduit à la création d’un fonds destiné aux pays vulnérables frappés par les pertes et les préjudices liés aux catastrophes climatiques.
Au Canada, le projet Black Environnemental Initiative est dédié à l’implication des communautés racisées dans le secteur environnemental. Il vise notamment à bâtir un avenir où règne la justice environnementale par le biais de programmes de sensibilisation, de promotion de la diversité et de soutien à l’entrepreneuriat.
Les questions de justice environnementale ainsi que le manque de représentation et de voix noires sont également des éléments soulevés par la Black Environmentalist Alliance, qui regroupe des professionnel.le.s issus du domaine de l’environnement.
De son côté, le groupe Diversity in Sustainability entend outiller et créer un espace inclusif pour les Noir. e.s, autochtones et personnes de couleur. Quels sont les enjeux auquels sont confrontés les individu.e.s noir.e.s travaillant dans le secteur environnemental?