Tandis que les émissions mondiales de gaz à effet de serre augmentent, la planète se réchauffe, ce qui entraîne des phénomènes météorologiques imprévisibles et extrêmes, en plus de faire gonfler les prix de tout, des aliments jusqu’aux soins de santé. Pourtant, l’industrie des combustibles fossiles – principale responsable de la pire crise qu’aura connue l’humanité – empoche encore des profits record.
Les cadres des pétrolières ne veulent pas que ça change.
Depuis des décennies, l’industrie ment, cherche à nous tromper et cache les preuves des conséquences associées à l’utilisation prévue de ses produits. Depuis aussi loin que 1954, les scientifiques affilié.e.s aux pétrolières prédisent correctement les effets de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz sur le climat. Qu’ont fait les entreprises des résultats? Elles investissent des sommes colossales afin de semer le doute et la confusion quant à leur responsabilité (article en anglais).
Les conséquences annoncées par les scientifiques il y a des dizaines d’années sautent désormais aux yeux – sécheresses, inondations, dômes de chaleur, feux incontrôlés, problèmes de santé induits par la pollution, fonte des glaciers et des calottes polaires, pénuries d’eau, disparition d’espèces, nombre grandissant de populations sans recours fuyant des régions hostiles… Et pendant ce temps, les grandes pétrolières innovent afin d’alimenter notre dépendance à leurs produits.
L’industrie néglige aussi le fait que l’énergie renouvelable, en plus d’être propre, est aujourd’hui bien plus rentable qu’elle ne l’était par le passé. En substituant le gaz naturel au charbon, on ne fait que ralentir l’incontournable transition vers les énergies renouvelables.
Une des publicités les plus éhontées fait la promotion du gaz comme une « solution climatique ». Vous n’avez sans doute pas manqué l’omniprésent contenu publicitaire commandité des gazières comme Fortis vantant le gaz naturel liquéfié « vert » et le gaz naturel « renouvelable » (article en anglais). Depuis longtemps, l’industrie soutient que le méthane, qu’elle nomme à tort « gaz naturel » ou « gaz naturel liquéfié », peut servir de carburant de transition afin de délaisser le charbon et le pétrole, dont la combustion génère plus de CO2.
Les pétrolières et leurs groupes de façade omettent d’importants éléments. La composante principale de leur « gaz naturel », le méthane, emmagasine à court terme bien plus de chaleur que le dioxyde de carbone (source en anglais). Même si sa durée de vie est relativement courte comparativement à celle du CO2, il peut emmagasiner jusqu’à 80 fois plus de chaleur sur quelques dizaines d’années. Les concentrations de méthane dans l’atmosphère ont plus que doublé dans les 200 dernières années et sont responsables d’environ 30 % du réchauffement planétaire.
Si le méthane provient parfois de sources naturelles, il est généralement attribuable aux activités humaines (agriculture, combustion d’énergie fossile et décomposition dans les sites d’enfouissement). Du méthane est relâché dans l’atmosphère tout au long du cycle d’exploitation des combustibles fossiles, principalement par des fuites, intentionnelles ou non, ou par brûlage à la torche (opération visant à brûler les surplus de gaz).
Puisque les énergies renouvelables ne permettent pas aux pétrolières d’installer leur monopole et de dégager des profits aussi colossaux qu’avec les combustibles fossiles, ces entreprises sont nombreuses à réduire leurs dépenses déjà limitées dans les options renouvelables.
L’Agence internationale de l’énergie prévient que si les pétrolières ne réduisent pas leurs émissions, il sera impossible d’atteindre les cibles climatiques. Bien sûr, le mieux serait de nous défaire au plus vite des énergies fossiles.
L’industrie néglige aussi le fait que l’énergie renouvelable, en plus d’être propre, est aujourd’hui bien plus rentable qu’elle ne l’était par le passé. En substituant le gaz naturel au charbon, on ne fait que ralentir l’incontournable transition vers les énergies renouvelables.
Des études montrent en outre que les émissions de méthane sont depuis longtemps sous-estimées, tout comme les conséquences sur la santé. Selon l’expert en toxicologie et en santé publique Tim Takaro, qui est également professeur émérite à la faculté des sciences de la vie de l’Université Simon-Fraser et membre de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement, des études récentes (en anglais) révèlent que la proximité de sites de torchage et de fracturation est associée à des naissances prématurées et à un faible poids à la naissance, ce qui « entraîne une mortalité infantile plus élevée et davantage de maladies chroniques plus tard, et est associé à des problèmes pulmonaires ».
Puisque les énergies renouvelables ne permettent pas aux pétrolières d’installer leur monopole et de dégager des profits aussi colossaux qu’avec les combustibles fossiles, ces entreprises sont nombreuses à réduire leurs dépenses déjà limitées dans les options renouvelables.
L’avidité des grandes pétrolières n’a pas de limites. Elles feront tout pour nous soutirer un maximum d’argent malgré toutes les conséquences que cela peut avoir sur le climat et la montée du coût de la vie, alimentée par le marché volatil du pétrole et du gaz.
« En fin de compte, Exxon travaille avec des molécules et non des électrons », a récemment avoué Darren Woods, PDG de ExxonMobil. Dans un entretien (en anglais) qu’il a accordé à Fortune, M. Woods a aussi dit de la transition énergétique que « personne n’ose parler des coûts pharaoniques qu’elle engendrera ni de qui s’acquittera de la facture ». Exxon a engrangé des profits de 36 milliards de dollars américains en 2023, et M. Woods a lui-même empoché plus de 35 millions de dollars américains (source en anglais).
L’industrie a également acheté l’aval de chefs des Premières Nations dans le but de semer la zizanie, de poursuivre la fracturation, la production et l’exportation de gaz au Canada et de s’opposer aux nécessaires mesures climatiques (article en anglais).
L’avidité des grandes pétrolières n’a pas de limites. Elles feront tout pour nous soutirer un maximum d’argent malgré toutes les conséquences que cela peut avoir sur le climat et la montée du coût de la vie, alimentée par le marché volatil du pétrole et du gaz. Pour le bien de l’humanité et de la planète, il faut que ça cesse!