Il n’est pas exagéré de dire que l’industrie des combustibles fossiles règne en maître dans le monde. Dès ses débuts, elle a engendré une culture centrée sur la voiture et la consommation, donné lieu à la prolifération du plastique et causé une pollution qui nous empoisonne. Elle a pris en otage les gouvernements, les médias et les établissements d’enseignement. Elle exerce sa mainmise sur les économies mondiales et génère conflits et guerres. De bien des façons, elle a aussi rendu la vie de bien des gens infiniment plus facile… mais à court terme seulement.
Si nous avions été plus sages, nous aurions peut-être trouvé de meilleures manières d’utiliser cet immense trésor d’énergie accumulé au fil des millénaires, au lieu de le brûler sans réfléchir pour nous remplir les poches en vitesse. Maintenant, devant l’accumulation des coûts liés à la pollution et aux bouleversements climatiques, l’industrie met tout en œuvre pour s’agripper au pouvoir.
On ne peut pas rester sans rien faire!
On observe aujourd’hui les effets de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz dont nous avertissent les scientifiques (même celleux de l’industrie!) depuis des décennies : dômes de chaleur, inondations, sécheresses, intensification des incendies de forêt, fonte des glaciers et des calottes polaires, extinction d’espèces animales et végétales, hausse du nombre de personnes désespérées devant fuir des régions inhospitalières.
Pendant ce temps, la crise climatique et la cupidité de l’industrie des combustibles fossiles font grimper le coût de la vie aux quatre coins du monde : en effet, le prix des assurances augmente en raison des incidents climatiques, du bouleversement de l’agriculture et des chaînes d’approvisionnement et de la volatilité des marchés énergétique.
Selon une nouvelle étude (en anglais), le Groenland perd 30 millions de tonnes de glace par heure, soit 20 % de plus que ce qui était antérieurement estimé. Le déversement de toute cette eau douce dans les océans pourrait entraîner l’effondrement des courants majeurs qui constituent la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (ou AMOC, pour Atlantic meridional overturning circulation). Les scientifiques préviennent que ce chamboulement pourrait à son tour dérégler la météo, les écosystèmes et la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale.
Pendant ce temps, la crise climatique et la cupidité de l’industrie des combustibles fossiles font grimper le coût de la vie aux quatre coins du monde : en effet, le prix des assurances augmente en raison des incidents climatiques, du bouleversement de l’agriculture et des chaînes d’approvisionnement et de la volatilité des marchés énergétiques (article en anglais).
Certes, la crise climatique représente un défi, mais il faut se rappeler que les solutions ne manquent pas. À mesure que les technologies s’améliorent, le coût des énergies renouvelables ne cesse de baisser. L’énergie solaire et éolienne est aujourd’hui plus abordable et plus stable que l’énergie produite par le pétrole, le gaz et le charbon.
La protection et la restauration des espaces verts, comme les forêts, les milieux humides et les prairies, contribueront aussi à nous protéger des bouleversements climatiques en augmentant la capacité de stockage de carbone de la planète. La réduction de notre appétit pour les produits de consommation et l’énergie, surtout en Occident, s’avérera aussi utile et pourrait faire comprendre aux gens que le bonheur véritable ne vient pas de l’accumulation de biens matériels.
La protection et la restauration des espaces verts, comme les forêts, les milieux humides et les prairies, contribueront aussi à nous protéger des bouleversements climatiques en augmentant la capacité de stockage de carbone de la planète.
La transition vers une alimentation à base de plantes et la réforme des pratiques agricoles auront pour effet de réduire les émissions de dioxyde de carbone et de méthane, de favoriser la santé de la population et de prévenir l’érosion et la perte de précieuses terres arables.
En réalité, il n’y a pas de limite aux solutions et aux voies prometteuses qui s’offrent à nous si nous unissons nos forces pour récupérer nos vies – de même que nos gouvernements et nos médias – des griffes de l’industrie.
Mais comme toute entreprise profitable dont l’activité cause plus de mal que de bien (pensons notamment à l’industrie du tabac), les pétrotrafiquants continuent, comme depuis des décennies, à cacher des informations, à semer le doute et la confusion quant aux connaissances scientifiques et à promouvoir leurs produits comme s’ils étaient indispensables.
L’industrie sait depuis longtemps que l’utilisation prévue de ses produits risque de mener l’humanité au désastre – ses propres scientifiques l’ont annoncé! Et pourtant, elle s’oppose plus que jamais aux mesures qui mettent en danger ses profits obscènes. Comme l’a écrit Geoff Dembicki dans The Petroleum Papers, « c’est dans les moments riches de possibilités que le rugissement de la désinformation se fait le plus fort ». Maintenant que nous voyons bien comment il est possible de créer un monde meilleur, moins pollué, plus équitable et rempli de possibilités, l’industrie et ses alliés redoublent d’efforts pour promouvoir des combustibles létaux en minimisant leurs dangers.
Pour le salut de notre espèce et de toutes les autres qui hériteront de notre belle planète, nous devons nous tenir debout.
Aux États-Unis, le lobby pétrolier a récemment investi une somme à huit chiffres pour lancer une campagne médiatique visant à convaincre les gens que ses produits sont essentiels à la sécurité énergétique mondiale (article en anglais). Au Canada, nous en avons aussi vu de toutes les couleurs, qu’il s’agisse des campagnes faisant la promotion éhontée du gaz fossile en tant que solution pour le climat ou de l’opposition des gouvernements provinciaux aux solutions climatiques pratiques, efficaces et abordables.
Même les conférences annuelles des Nations Unies sur les changements climatiques semblent avoir été détournées par l’industrie : les cadres de grandes pétrolières président les conférences, et des hordes de lobbyistes et de partisan.e.s des gouvernements en place éclipsent les personnes les plus touchées par la crise climatique.
En parallèle, les cadres de l’industrie fossile se remplissent les poches tandis que la plupart des gens luttent pour survivre à la hausse du coût de la vie ou, pire encore, perdent leur toit et leur gagne-pain en raison de catastrophes climatiques et de conflits alimentés par le mercantilisme énergétique.
Pour le salut de notre espèce et de toutes les autres qui hériteront de notre belle planète, nous devons nous tenir debout. L’heure est venue de laisser les combustibles fossiles sous terre, pour nous assurer un avenir meilleur.