Montréal – Avant même que le ministre de l’Environnement du Québec, Benoît Charette, ne puisse faire une annonce officielle au sujet de la modernisation de l’industrie de la récupération et du recyclage en s’appropriant les recommandations du comité qui avait été mandaté pour étudier la question, les recommandations dudit comité ont été publiées par Radio-Canada, tout en laissant entendre un certain laxisme de la part des membres du comité quant aux revendications sur l’efficacité de la consigne.

La Fondation David Suzuki tient à se distancer immédiatement de cette interprétation.

Les recommandations du comité ne représentent aucunement un appui au lobby anti-consigne. D’ailleurs, le comité n’a jamais été mandaté pour se prononcer sur la consigne, ces travaux étant menés en parallèle par d’autres intervenants. La Fondation David Suzuki appuie les conclusions du comité quant au besoin de responsabilisation accrue des industriels qui mettent en marché des emballages, contenants, imprimés et journaux destinés à la collecte sélective – et donc autres que les contenants de boissons soumis à la consigne.

Nous nous inscrivons en faux par rapport aux conclusions tirées par l’Association canadienne des boissons voulant que les recommandations du comité auquel nous avons pris part puissent servir à « régler le problème de ces fameux débats entre doit-on consigner tel produit ou tel autre. »

Selon des sondages menés cette année, la consigne est souhaitée par une écrasante majorité de la population québécoise et a grandement besoin de modernisation. L’efficacité de ce système de collecte a fait ses preuves : la consigne permet de récupérer plus efficacement certaines matières et d’améliorer le recyclage du flux de matières propres triées à la source.

Il ne faut pas chercher à briser un système qui fonctionne et qui a la confiance du public. Le mandat du comité de la modernisation et de l’industrie du recyclage était de s’intéresser aux solutions pour s’attaquer aux défaillances de l’actuel système de collecte pêle-mêle.

Pendant trop longtemps, nous avons misé sur la maximisation de la récupération et maintenant, presque tous les Québécois ont accès à un service de collecte sélective municipal. Les citoyens prennent part à ce système, mais leurs efforts sont limités par la complexité des matières mises en marché par l’industrie, souvent des contenants multi-matières ou utilisant des plastiques carrément non recyclables.

Avec la crise du recyclage, notre société a ouvert les yeux sur l’importance de recycler efficacement et localement les matières récupérées. C’est à cette problématique que s’attaquent les recommandations du comité qui ont été adoptées à l’unanimité. En signant un chèque à Éco-Entreprise pour payer les factures de la collecte sélective, les industriels se dédouanent de la responsabilité qu’ils ont de mettre des matières éco-conçues en marché, des emballages minimaux et facilement recyclables.

La refonte du système, avec la responsabilisation des industriels du berceau au tombeau pour leurs matières et des exigences de contenus recyclés, réduira la quantité totale de matières résiduelles générées, améliorera la prévisibilité des marchés locaux pour les recycleurs et les manufacturiers et favorisera les investissements à long terme.

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Contact : Diego Creimer, affaires publiques et communications, dcreimer@davidsuzuki.org 514-999-6743