Montréal – Un grand nombre d’organisations ayant à cœur le développement durable ainsi que la protection de la zone agricole et de sa vocation nourricière dénoncent aujourd’hui l’administration de Mascouche qui souhaite déménager son aéroport sur des terres agricoles voisines.

Rappelons que Mascouche entend vendre les terrains sur lesquels est situé son aéroport pour y créer une zone commerciale. Ce choix lui appartient, mais là où le bât blesse, c’est qu’elle entend construire un nouvel aéroport sur des terres agricoles voisines, et ce, peu importe ce qu’en pense la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ). La construction d’un aéroport est, en effet, de juridiction fédérale (Transport Canada), ce qui permet à la municipalité de se soustraire aux exigences de la Commission.

« La Commission n’accepterait jamais le dézonage des terres agricoles visées qui sont parmi les meilleures au Québec. Par le jeu du déplacement de l’aéroport, Mascouche tente donc de faire indirectement ce qu’elle ne peut faire directement afin d’élargir sa zone commerciale. Il s’agit là d’un geste tout à fait inacceptable », a déclaré le président général de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, précisant que la nécessité de protéger le territoire agricole fait l’objet d’un large consensus auprès des Québécois, mais qu’il existe encore des écarts importants entre la parole et les actes.

Le projet va non seulement à l’encontre du plan de développement de la zone agricole (PDZA) actuellement en développement dans la MRC des Moulins, mais il est aussi en contradiction avec le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la CMM qui reconnaît la zone agricole comme une composante essentielle au développement économique, social et environnemental du Grand Montréal, tout comme les boisés, les milieux humides et aquatiques », a ajouté Jean-Patrick Toussaint, chef des projets scientifiques à la Fondation David Suzuki et membre du Mouvement Ceinture verte, rappelant que le PMAD propose notamment d’augmenter de 6 % les superficies cultivables sur le territoire de la CMM, une composante essentielle de la trame verte pour le territoire métropolitain.

« Le nouvel aéroport requiert une centaine d’hectares. Il y a certainement, dans les 28 km2 non agricoles à Mascouche et 118 km2 non agricoles dans la MRC des Moulins, un site pour relocaliser l’aéroport. Mais il y a surtout lieu de se demander si l’existence d’un aéroport de plaisance à Mascouche est à ce point nécessaire qu’il doit se faire au détriment de nos meilleures terres agricoles », a indiqué Claude Marois, professeur titulaire au département Géographie, de l’Université de Montréal, ajoutant qu’il faut absolument cesser de voir la zone verte comme un territoire en attente d’urbanisation.

Soulignons que les organisations suivantes appuient la sortie d’aujourd’hui : l’Association des détaillants en alimentation du Québec, l’Association québécoise des spécialistes en sciences du sol, La Coop fédérée, le Conseil régional de l’environnement de Montréal, Nature Québec, l’Ordre des agronomes du Québec, l’Ordre des architectes du Québec et Vivre en Ville, regroupement québécois pour les développements urbain, rural et villageois viable.

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Information :
Patrice Juneau, conseiller aux affaires publiques
Union des producteurs agricoles
450 679-0540, poste 8591, ou 514 702-8591