La Ville de Montréal doit clairement établir, preuves à l’appui, qu’aucune autre option n’est disponible

Montréal, le 6 octobre 2015 – La Fondation David Suzuki demande la suspension immédiate de la décision de la ville de Montréal de déverser 8 milliards de litres d’eaux usées non traitées dans le Saint-Laurent. Devant l’inquiétude de la population et en l’absence d’une démonstration convaincante qu’un tel déversement ne puisse être évité, la Fondation considère que la ville doit retourner à sa table à dessin.

Pour Karel Mayrand, directeur général pour le Québec à la Fondation David Suzuki : « Un déversement d’une telle envergure dans le fleuve ne serait justifiable qu’en situation d’urgence ou si aucune alternative n’existait. Aucune de ces deux justifications n’a été apportée de manière convaincante. » Pour la Fondation, la protection de l’intégrité du fleuve Saint-Laurent et de ses écosystèmes passe par le rehaussement des exigences à cet égard. « En 2015, il est inconcevable qu’une ville de l’envergure de Montréal puisse obtenir aussi facilement l’autorisation de rejeter ses eaux usées non traitées dans le fleuve » a conclu M. Mayrand.

La Fondation déplore le manque de transparence ayant mené à cette décision. Le choix de déverser les eaux usées directement dans le fleuve a été fait il y a plusieurs mois sans consulter les citoyens. Ce choix semble avoir été guidé par des préoccupations financières et techniques sans égard à son acceptabilité pour les Montréalais. Une pétition ayant recueilli 70 000 noms témoigne de l’indignation des citoyens à cet égard. La Ville de Montréal, Québec et Ottawa doivent prendre acte de la volonté des citoyens. Rappelons que 43 % des Québécois boivent l’eau du fleuve Saint-Laurent chaque jour.

La Fondation souhaite rappeler que les égouts montréalais se déversent régulièrement dans les eaux du fleuve et de la rivière des Prairies lors de fortes précipitations. Selon Jean-Patrick Toussaint, Chef des projets scientifiques à la Fondation David Suzuki : « Bien que ces surverses de moindre envergure soient fréquentes, elles ne sont pas sans impact sur l’écosystème puisqu’elles permettent à plusieurs contaminants d’être directement rejetés dans le fleuve. » Les changements climatiques risquent d’aggraver ce phénomène en augmentant la fréquence des scénarios de fortes pluies dans les décennies à venir. « La Ville de Montréal doit entreprendre une réflexion sur les moyens à mettre en place pour réduire ces surverses. Des investissements doivent être faits dans les infrastructures vertes pour réduire la pression sur nos bassins et égouts collecteurs » a conclu M. Toussaint.

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Source :
Andrée-Lise Therrien, Fondation David Suzuki
514 758-3618, altherrien@hotmail.com