Montréal – La Fondation David Suzuki accueille avec enthousiasme l’annonce de la création d’une nouvelle aire marine protégée (AMP) d’un millier de kilomètres carrés dans le golfe du Saint-Laurent, à l’est de la Gaspésie, grâce à une entente entre Québec et Ottawa.

Ce secteur communément appelé «Banc-des-Américains» est une zone de protection marine (ZPM) qui vise à préserver la biodiversité et l’ensemble de l’écosystème. On y retrouve plusieurs espèces à valeur commerciale, des poissons de fonds comme la morue et le loup atlantique dont les stocks sont en déclin, plusieurs des baleines «en voie de disparition» et une grande diversité de mollusques et de crustacés.

«Nous saluons l’application de ce niveau de protection plus stricte que les autres refuges marins créés ailleurs au Canada cette année, qui n’interdisaient pas l’exploration pétrolière. Il faut cependant comprendre que les grands mammifères qui transitent par cet espace protégé pourraient se voir menacées ailleurs dans leur habitat naturel, alors il est essentiel de rapidement agrandir le réseau d’aires marines protégées», a expliqué Louise Hénault-Ethier, chef de projets scientifiques à la Fondation.

Tandis que le Québec et le Canada se sont engagés à protéger 10% du Saint-Laurent d’ici 2020, seul 1% du fleuve était jusqu’ici protégé. En effet, on célèbre cette année les 20 ans du Parc marin du Saguenay Saint-Laurent, la première et –jusqu’ici– seule aire marine protégée de la province. Mais l’ajout du Banc-des-Américains est loin de suffire pour atteindre les cibles fixées et créer un véritable réseau d’AMP dans le Saint-Laurent. Il reste des sites d’intérêt de 17 000 km2 aux Îles-de-la-Madeleine et de 6 000 km2 dans l’Estuaire dont la transformation en véritables AMP est à l’étude depuis plusieurs années.

«La communauté internationale a pris l’engagement d’atteindre 10% d’aires marines protégées d’ici 2020, et on se réjouit de voir que notre gouvernement travaille à l’atteinte de ces objectifs. On constate cependant qu’à plusieurs endroits, les communautés locales s’inquiètent de la lenteur dans l’évolution des dossiers», a précisé Karel Mayrand, directeur de la Fondation David Suzuki pour le Québec et l’Atlantique.

«La communauté scientifique internationale met aussi en garde que 10% n’est qu’un premier pas vers la conservation de nos écosystèmes, et qu’il faudra à terme protéger beaucoup plus d’habitats pour assurer la pérennité des ressources halieutiques et le rétablissement des espèces menacées», a conclu Louise Hénault-Ethier.

–30–

Pour plus d’information :
Diego Creimer, communications dcreimer@davidsuzuki.org 514-999-6743