Des règlements environnementaux rigoureux sont dans l’intérêt national du Canada, mais le gouvernement fédéral et l’Alberta prévoient décimer neuf mesures de protection dans un recul historique des politiques climatiques.
MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA NATION KANIEN’KEHÁ:KA, le jeudi 27 novembre 2025 – Le premier ministre du Canada et la première ministre de l’Alberta ont porté un autre coup dévastateur au climat et à la nature en annonçant leur soutien à un nouvel oléoduc de bitume entre l’Alberta et la Colombie-Britannique et en détruisant encore plus de politiques environnementales. La Fondation s’oppose avec véhémence à ce projet d’oléoduc et demande plutôt au gouvernement fédéral de maintenir les normes environnementales et d’accélérer la transition du Canada vers l’énergie propre.
« La construction d’un nouvel oléoduc en 2025 est totalement incompatible avec l’opinion de la Cour internationale de Justice indiquant que les États sont dans l’obligation d’éviter tout dommage supplémentaire causé par les changements climatiques », déclare Sabaa Khan, directrice Climat à la Fondation David Suzuki. « Le gouvernement fédéral ne peut pas dire qu’il respecte ses engagements climatiques en vertu de la loi internationale tout en permettant l’expansion des combustibles fossiles au Canada, qui entraînera des émissions, autrement évitables, pendant des dizaines d’années. Il ne s’agit pas que d’une aberration morale et légale; il s’agit d’un énorme risque financier. »
La Fondation dénonce le commentaire trompeur du premier ministre selon lequel cet oléoduc fait partie de la « transition énergétique », alors qu’il vise plutôt à anéantir des protections environnementales obtenues à l’arraché. « L’idée selon laquelle le Canada peut s’engager réellement sur la voie de la durabilité tout en créant des infrastructures de combustibles fossiles est tout simplement irréaliste, affirme Sabaa Khan. Une véritable transition énergétique ne peut pas être fondée sur l’expansion des oléoducs, l’exportation de gaz naturel liquéfié ou l’augmentation de la production de combustibles fossiles, même si on y ajoute le “captage du carbone”, qui n’a d’ailleurs pas encore fait ses preuves. »
Chaque dollar investi aujourd’hui dans les nouvelles infrastructures pétrolières et gazières est un actif irrécupérable demain, en plus de créer de la pollution qui devra être nettoyée par les Canadiennes et Canadiens bien après que les profits auront été exportés à l’extérieur du pays. « La combustion de combustibles fossiles est la principale cause des changements climatiques. Les personnes vivant au Canada méritent un gouvernement qui les protège contre les risques climatiques, et non un gouvernement qui sacrifie les normes environnementales afin de stimuler une industrie polluante et agonisante. Ce pipeline est légalement injustifiable », déclare Sabaa Khan.
Les communautés autochtones sont les plus vulnérables aux changements climatiques en raison de leurs liens étroits avec l’environnement naturel, des injustices et des fardeaux causés par le colonialisme et des effets de l’extraction industrielle des ressources. « Ce projet d’oléoduc constitue une importante menace économique et sanitaire qui nous éloigne encore plus d’une véritable réconciliation », déclare Sabaa Khan.
« La côte nord de la Colombie-Britannique est sauvage et inestimable. Ses eaux, qui abritent des espèces emblématiques et des écosystèmes sensibles, sont réputées pour leurs tempêtes violentes et leurs passages dangereux », déclare Erin Roger, directrice Nature à la Fondation David Suzuki. « Un nouvel oléoduc détruira les habitats, entraînera le déplacement des espèces et augmentera le risque de déversements d’hydrocarbures qui seraient catastrophiques pour la région. L’affaiblissement du moratoire sur les navires pétroliers en apportant des “modifications appropriées” qui permettent l’augmentation du trafic de ces navires va à l’encontre de l’objectif du moratoire. Nous avons besoin que nos leaders politiques se concentrent sur des projets qui protègent et restaurent les espaces naturels, et non sur l’affaiblissement des mesures de protection de l’environnement. »
La Fondation soutient que le Canada devrait profiter de ce moment politique pour se concentrer sur des projets qui sont réellement d’intérêt national.
« En plus de gaspiller du temps et de l’argent précieux pour un oléoduc qui ne sera jamais construit, ce protocole d’entente est un coup fatal au Règlement sur l’électricité propre du Canada, le tout amplifiant l’abandon massif de l’action climatique par gouvernement fédéral », déclare Stephen Thomas, responsable Énergie propre à la Fondation David Suzuki. « L’énergie renouvelable à faible coût et le renforcement du réseau est-ouest font partie des meilleures avenues qui pourraient permettre de réduire les coûts énergétiques pour les Canadiennes et Canadiens, de créer de bons emplois et de positionner le Canada pour l’avenir. Notre gouvernement fédéral a simplement besoin de changer ses habitudes et de commencer à bâtir l’avenir que nous savons possible. »
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Alexandre St-Amant, astamant@davidsuzuki.org, 438 494-8214