L’expansion des énergies fossiles est contraire à l’intérêt national, affirme la Fondation David Suzuki

VANCOUVER — TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DES NATIONS xʷməθkʷəy̓əm (MUSQUEAM), Sḵwx̱wú7mesh (SQUAMISH) ET səlilwətaɬ (TSLEIL-WAUTUTH), le jeudi 13 novembre 2025 — Le premier ministre Mark Carney n’a pas assisté au Sommet des cheffes et chefs d’État avant la COP30 à Belém, au Brésil, mais porte un autre coup au climat en annonçant que le gouvernement fédéral accélérera le projet américain de gaz naturel liquéfié Ksi Lisims en Colombie-Britannique.

« Ces grands projets sont censés contribuer à l’édification de la nation, mais les énergies fossiles ne sont pas dans l’intérêt national si elles contribuent de manière considérable à la détérioration de la santé des gens vivant au Canada et aux changements climatiques sous forme de feux de forêt, de fumée et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes », déclare Pierre Iachetti, directeur général de la Fondation David Suzuki. « Le fait de favoriser ces projets nuisibles plutôt que des projets qui feraient progresser la résilience climatique du Canada, tout en les étiquetant comme « projet d’édification de la nation », est une insulte à toutes les personnes vivant au Canada. »

La Fondation souligne l’occasion et la nécessité réelles pour le gouvernement fédéral de soutenir un réseau est-ouest basé sur l’énergie renouvelable. Aujourd’hui, le premier ministre a indiqué qu’une aide fédérale serait disponible pour relier les réseaux provinciaux, mais la ligne de transmission de la côte nord en Colombie-Britannique passe à côté du problème en étant principalement destinée à desservir le terminal de gaz naturel liquéfié Ksi Lisims, et en n’utilisant pas cette capacité d’électricité propre pour fournir de l’électricité propre et abordable pour chauffer et climatiser les maisons et alimenter les entreprises en Colombie-Britannique.

L’annonce d’aujourd’hui fait suite au budget fédéral annoncé la semaine dernière, qui augmente les subventions pour le gaz naturel liquéfié, reculant ainsi sur l’engagement du Canada visant à éliminer progressivement les subventions aux énergies fossiles. Tout cela au moment même où des représentantes et représentants du monde entier se réunissent à Belém, au Brésil, pour la COP30, afin de discuter des moyens à adopter pour respecter l’engagement mondial à abandonner les combustibles fossiles.

« Le fait que le Canada continue d’autoriser des projets d’énergies fossiles mine non seulement notre influence à la COP30, mais cela risque également d’enfreindre la décision de la Cour internationale de Justice confirmant que les États sont légalement tenus d’éviter les activités qui aggravent les changements climatiques. C’est aussi une violation du consentement libre, préalable et éclairé des Nations autochtones », déclare Janelle Lapointe, conseillère principale en stratégie autochtone. « La ministre Dabrusin a déclaré qu’elle était impatiente de transformer les ambitions climatiques en mesures concrètes pour un avenir faible en carbone. L’annonce faite aujourd’hui concernant les projets d’intérêt national contredit totalement cette déclaration. »

En octobre, la Fondation a publié un rapport intitulé « L’industrie du GNL à bout de souffle : des promesses surmédiatisées, un avenir incertain et des coûts pour les contribuables en Colombie-Britannique », qui a révélé la vérité derrière les promesses associées à l’expansion du gaz naturel liquéfié. Celles-ci comprennent notamment des profits délocalisés, peu d’emplois, des coûts énergétiques plus élevés et des dommages environnementaux ignorés.

« Les projets d’expansion du gaz naturel liquéfié sont conçus pour profiter aux intérêts étrangers alors que les collectivités locales souffrent », indique Janelle Lapointe. « Une véritable réconciliation se traduit par la restitution des terres, les énergies renouvelables et l’autonomie énergétique des communautés, et ce n’est pas ce que nous constatons ici. Investir dans le gaz naturel liquéfié, c’est investir dans le passé, alors que nous devrions créer un avenir climatique sûr pour toutes et tous. Contrairement à ce que prétend l’industrie, le GNL n’est pas un combustible à faibles émissions ou à zéro émission nette, même si les terminaux sont électrifiés. C’est un combustible fossile, et la combustion des combustibles fossiles est la principale cause des changements climatiques. »

Le premier ministre a annoncé l’accélération de sept autres projets, dont un projet hydroélectrique à Iqaluit le projet North Coast Transmission Line de BC Hydro, le Corridor essentiel de conservation du Nord-Ouest et trois projets miniers.

« Comment le gouvernement s’assurera-t-il que la nature ne paiera pas le prix des projets centrés sur l’extraction de ressources? Dans la foulée d’un budget fédéral qui a laissé le financement pour la nature pour compte et de lois comme la Loi visant à bâtir le Canada qui permettent de contourner les protections environnementales, les engagements du Canada en matière de protection de la nature devraient être très présents à l’esprit de nos dirigeants et dirigeants. Couper les coins ronds en matière de protection de l’environnement est une erreur coûteuse », déclare Erin Roger, directrice nature à la Fondation David Suzuki.

« C’est une bonne chose qu’un projet local d’énergie propre à Iqaluit ait été retenu, mais miser davantage sur les combustibles fossiles est une distraction dangereuse. Nous avons besoin que le gouvernement fédéral soutienne un réseau électrique est-ouest et cesse de gaspiller l’argent des contribuables dans des projets sans avenir liés aux énergies fossiles », a déclaré M. Iachetti.

Alors que l’élan mondial vers l’électricité renouvelable et l’électrification s’intensifie, et que l’Agence internationale de l’énergie reconnaît une surabondance mondiale de gaz naturel liquéfié, le gouvernement fédéral devrait se concentrer sur des projets qui placent le Canada dans la course vers la carboneutralité et mettent le pays sur la voie de la prospérité économique. Cela ne passe pas par l’expansion des énergies fossiles. Cela ne signifie pas pour autant développer les énergies fossiles ou les pipelines, comme l’a proposé le gouvernement de l’Alberta. La construction d’un réseau électrique est-ouest, l’accélération de l’électrification de l’économie et l’amélioration de l’efficacité rendront l’électricité plus abordable pour les personnes vivant au Canada, mais elle créera aussi des dizaines de milliers de bons emplois et soutiendra des secteurs clés comme l’aluminium et l’acier.

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Cyrielle Maison, responsable principale des communications à la Fondation David Suzuki
514 871-4932 | cmaison@davidsuzuki.org

À propos du méthane :

Le méthane, un gaz à effet de serre invisible, mais puissant, est le principal composant du gaz naturel liquéfié. Des fuites de ce gaz surviennent à chaque étape du processus d’extraction. Des images récentes obtenues par la Fondation ont révélé des rejets continus et importants de méthane et de pollution par hydrocarbures dans l’atmosphère provenant de l’industrie des combustibles fossiles. Cette vidéo confirme que les émissions des compagnies pétrolières et gazières demeurent incontrôlées et courantes. Pour demander l’accès aux séquences vidéo, veuillez contacter Cyrielle Maison à l’adresse cmaison@davidsuzuki.org.