
Quel que soit le parti pour lequel vous voterez le 28 avril, ou avant, assurez-vous qu’il est engagé en faveur d’un environnement sain et d’un pays fort et libre.
Le Canada est sur le point de passer aux urnes. Toutes les élections sont importantes, mais celles du 28 avril arrivent à un moment crucial de l’histoire. Nous faisons face à une multitude de défis : l’accélération de la crise climatique, de plus en plus coûteuse, les extinctions quotidiennes d’espèces végétales et animales, l’aggravation de la crise de l’abordabilité, l’accentuation des inégalités et la montée d’autoritarismes antidémocratiques dans divers coins du monde.
Le Canada se trouve pris entre deux superpuissances, les États-Unis et la Russie. Cependant, peu de gens auraient imaginé que nous aurions à nous défendre contre notre voisin du sud. En effet, ce dernier impose des tarifs déroutants qui vont et viennent, menace de faire du Canada le 51e État et convoite nos ressources hydriques et naturelles. Il semble déterminé à affaiblir notre économie et à nous soumettre à sa volonté.
Malgré les nombreux liens nous unissant aux États-Unis sur les plans culturel, géographique, historique, familial et économique, nous restons néanmoins distincts. Bien entendu, ce n’est pas parfait chez nous, mais nous comptons tout de même sur un système de soins de santé universel ainsi que sur d’autres avantages, notamment un niveau de vie élevé, une population diversifiée, qualifiée et éduquée ainsi qu’un respect des libertés civiles fondamentales, telles que la liberté d’expression et de réunion. Bien qu’il nous reste un long chemin à parcourir, nous avons accompli des progrès significatifs vers une justice sociale et une protection environnementale accrues.
Nous avons également besoin d’un gouvernement qui respecte les titres, les droits et la gouvernance autochtones.
Nous avons besoin de leaders politiques qui sauront protéger nos atouts – acquis au cours de notre histoire mouvementée – tout en les développant. Ces dirigeant.e.s devront également prendre au sérieux les crises du climat et de la biodiversité, renforcer les mesures visant à réduire les émissions et la pollution, mais aussi s’assurer qu’aucun groupe n’est laissé pour compte dans la transition énergétique. Nous avons également besoin d’un gouvernement qui respecte les titres, les droits et la gouvernance autochtones.
Plusieurs des questions abordées plus tôt ne devraient même pas faire l’objet de discussions politiques. Je me souviens du moment où les changements climatiques ont commencé à attirer l’attention du public, dans les années 80. À l’époque, certain.e.s leaders politiques, notamment le premier ministre canadien Brian Mulroney, le président états-unien George H. W. Bush, le président de l’Union soviétique Mikhail Gorbachev et la première ministre Margaret Thatcher, recommandaient vivement de plus grandes protections environnementales et des mesures rigoureuses pour réduire la menace climatique.
Or, l’industrie des combustibles fossiles n’est pas prête à renoncer à ses profits colossaux et indécents, peu importe les dommages générés par ses produits. Sa richesse lui permet d’influencer la classe politique et les gouvernements, notamment par le biais du lobbying et du financement des campagnes. Grâce à ses liens avec les médias et à ses fausses organisations de base, ou de « similitantisme » (astroturf, en anglais), cette industrie parvient également à modifier les politiques et l’opinion publiques.
Notre scène politique est aujourd’hui trop divisée sur des questions qui ne devraient pas l’être, en particulier sur les thèmes de l’air pur, de l’eau potable, des aliments exempts de produits toxiques et d’un climat stable.
Ainsi, le réseau fortuné de la famille Koch, qui détient des intérêts mondiaux dans les secteurs du pétrole, du plastique et de l’industrie forestière, est le moteur derrière le Catho Institute, la Federalist Society, l’American Entreprise Institute, l’Institut Fraser du Canada et la Heritage Foundation (source en anglais). Cette dernière est d’ailleurs responsable du Project 2025, la feuille de route d’extrême droite de l’actuel gouvernement états-unien (article en anglais).
Nous ne pouvons pas laisser des milliardaires et des oligarques dicter notre avenir, et encore moins que ce qui se passe aux États-Unis se reproduise au Canada. Nous devons protéger et renforcer notre démocratie et les valeurs communes qui la sous-tendent.
Notre scène politique est aujourd’hui trop divisée sur des questions qui ne devraient pas l’être, en particulier sur les thèmes de l’air pur, de l’eau potable, des aliments exempts de produits toxiques et d’un climat stable. Nous faisons face à de graves menaces, des bouleversements climatiques à l’agression stupéfiante des États-Unis. Il est évident que la diversité d’opinions politiques est positive, mais certaines questions ne devraient pas être sujettes à controverse, comme l’urgence d’agir contre la crise climatique et la nécessité de résister à l’intimidation du gouvernement états-unien.
Il est temps que toute la population canadienne s’unisse.
Nous désirons aussi préserver les atouts qui font de nous une nation distincte : notre diversité, nos programmes sociaux, nos systèmes d’éducation et de santé ainsi que nos libertés.
Bien que certains partis et membres de la classe politique semblent accorder une plus grande importance aux milliardaires qu’à la population, leur rôle est de nous représenter. Il est donc de notre responsabilité de communiquer nos attentes à nos dirigeant.e.s. Au Canada, nous souhaitons pour la plupart des avancées constantes en matière de changements climatiques, de préservation et de restauration de la nature, entre autres. Nous désirons aussi préserver les atouts qui font de nous une nation distincte : notre diversité, nos programmes sociaux, nos systèmes d’éducation et de santé ainsi que nos libertés.
Comme adulte, voter constitue le geste le plus important que nous puissions faire. Cependant, si nous voulons vraiment contribuer, il est essentiel de discuter avec les candidat.e.s de tous les partis pour s’assurer que chacun.e s’engage à protéger et à améliorer l’environnement, nos programmes sociaux, notre économie et notre indépendance. C’est le moment de vous renseigner, de vous rendre à la mairie, de parler à vos proches et à votre voisinage, d’écrire à vos médias locaux ou encore de prendre part à des campagnes.
Quel que soit le parti pour lequel vous voterez le 28 avril, ou avant, assurez-vous qu’il est engagé en faveur d’un environnement sain et d’un pays fort et libre.
Votre implication est plus nécessaire que jamais. Merci de voter!