MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA NATION KANIEN’KEHÁ:KA, le jeudi 12 décembre 2024 — La nouvelle cible climatique du Canada est insuffisante pour éviter les pires impacts de la crise climatique, déplore la Fondation David Suzuki. L’objectif annoncé aujourd’hui, soit de réduire les émissions de 45 à 50 % d’ici 2035, par rapport au niveau de 2005, représente un progrès minime par rapport à la cible actuelle de 40 à 45 % d’ici 2030.

En tant que plus grand émetteur de gaz à effet de serre du G7 et quatrième producteur mondial de pétrole, le Canada doit intensifier ses efforts climatiques. Selon la Fondation David Suzuki, il est impératif de concrétiser cette réduction d’au moins 50 % dès que possible, grâce à des mesures ambitieuses et concrètes.

« Le Canada doit réduire sa dépendance aux énergies fossiles et cesser de se montrer complaisant à l’égard de l’industrie pétrolière et gazière en adoptant des objectifs nationaux qui manquent d’ambition », affirme la Fondation David Suzuki.

Sabaa Khan, directrice Solutions climatiques et directrice générale pour le Québec et l’Atlantique de la Fondation David Suzuki, a déclaré :

« Nous sommes dans une véritable course contre la montre pour réduire considérablement la pollution et prévenir les effets catastrophiques des changements climatiques. Pourtant, tous les secteurs et toutes les provinces ne contribuent pas équitablement à cet effort. La nouvelle cible inadéquate du Canada reflète l’influence démesurée de l’industrie des énergies fossiles sur notre action climatique. »

« Des cibles nationales ambitieuses sont nécessaires pour propulser le changement transformationnel dont nous avons besoin dans tous les secteurs, tous les marchés et toutes les institutions. En tant qu’économie fortement dépendante de l’exportation et face aux défis posés par la transition énergétique de la nouvelle administration américaine, le Canada doit repenser d’urgence son approche en matière de commerce afin de soutenir la transition vers une économie décarbonée. »

« La pollution due aux énergies fossiles et l’influence politique de cette industrie constituent toujours les principaux obstacles à l’atteinte de nos objectifs climatiques. Nous avons besoin que les gouvernements fédéraux et provinciaux travaillent ensemble pour contrer les mensonges, la désinformation et le déni scientifique du secteur des énergies fossiles afin d’assurer un avenir viable aux collectivités du Canada. Nous devons mettre un terme à l’expansion néfaste de l’industrie pétrolière et gazière et veiller à ce que sa pollution alarmante soit réglementée dès que possible. Le fait que des milliards de dollars de financement public pour de nouveaux actifs pétroliers, gaziers, charbonniers et d’oléoducs soient poursuivis jusqu’en 2024 est manifestement contraire à la volonté d’assurer un avenir prospère pour les Canadien.ne.s. »

« La production de masse et l’hyperconsommation que l’on observe au Canada aggravent la pollution et renforcent notre dépendance aux énergies fossiles. Elles compromettent également la santé humaine, le travail décent et la prospérité à long terme, qui sont pourtant les piliers essentiels de collectivités résilientes et respectueuses du climat. »

« Les Canadien.ne.s perçoivent la lutte contre les changements climatiques comme une priorité non partisane, nécessitant une collaboration constructive entre tous les acteurs, publics comme privés. Cette mobilisation commune est essentielle pour renforcer la confiance sociale en période d’insécurité mondiale et préserver la qualité de vie des générations actuelles et futures. »

« La nouvelle cible climatique du Canada est désormais notre responsabilité collective. Chaque parti politique et chaque province doit contribuer activement au changement transformateur nécessaire pour accélérer la réduction des émissions, aller au-delà de cette cible et placer le Canada sur une trajectoire immédiate et durable vers la résilience climatique dont nous avons besoin. »

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Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Laurence Bolduc (lbolduc@davidsuzuki.org)

Contexte :

  • Conformément à la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique devait fixer un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2035 avant le 1er décembre 2024. Le Plan de réduction des émissions du gouvernement fédéral doit également être mis à jour d’ici 2029 pour atteindre cette nouvelle cible.
  • L’Accord de Paris exige que les pays soumettent des objectifs actualisés pour 2035 (contributions déterminées au niveau national, ou CDN) au plus tard en février 2025.
  • Les dernières données scientifiques, notamment celles issues du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), soulignent l’urgence d’adopter des objectifs nationaux ambitieux, conformes à l’Accord de Paris, pour éviter les impacts catastrophiques de la crise climatique à court terme.
  • Le Secrétaire général des Nations Unies a exhorté les pays développés à viser la carboneutralité aussi près que possible de 2040.
  • Une analyse récente indique que la « juste part » du Canada dans l’effort mondial pour lutter contre les changements climatiques nécessiterait une réduction des émissions de 80 % d’ici 2035.
  • Lors de la COP29, le Royaume-Uni, un autre membre du G7, a annoncé un objectif de réduction des émissions de 81 % d’ici 2035, conformément aux recommandations de son Comité sur les changements climatiques.
  • Le Groupe consultatif pour la carboneutralité du Canada recommande un objectif de réduction des émissions de 50 à 55 % d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 2005.