Donald Trump

Les déclarations du président entrant portent à croire que, de toute évidence, il ne comprend pas le climat ou la science et qu’il privilégie les milliardaires du charbon, du pétrole et du gaz aux dépens de l’électorat qu’il devrait représenter. (Photo : Gage Skidmore via Flickr)

Dire que les élections états-uniennes ont porté un coup aux politiques climatiques constitue un euphémisme majeur. Les conséquences pourraient se faire sentir sur les économies du monde entier, incluant celle des États-Unis. Existe-t-il une lueur d’espoir?

Après avoir remporté ses premières élections en 2016, Donald Trump s’était immédiatement retiré de l’Accord de Paris sur le climat. Son gouvernement avait également annulé plus d’une centaine de règlements environnementaux notamment en ce qui concerne les émissions, le forage, l’extraction, la pollution de l’air et de l’eau ou encore la protection de la vie sauvage (source en anglais). Cette fois-ci, le président élu a fait le serment de faire une marche arrière encore plus radicale en matière de progrès climatique et de « forer, bébé, forer ».

Les déclarations du président entrant portent à croire que, de toute évidence, il ne comprend pas le climat ou la science et qu’il privilégie les milliardaires du charbon, du pétrole et du gaz aux dépens de l’électorat qu’il devrait représenter.

Cette fois-ci, le président élu a fait le serment de faire une marche arrière encore plus radicale en matière de progrès climatique et de « forer, bébé, forer ».

C’est indéniable : il risque d’entraver sérieusement les mesures déjà insuffisantes pour combattre le réchauffement planétaire catastrophique.

Toutefois, le climat n’est pas le seul problème que son parti et lui semblent vouloir exacerber à tout prix. S’il parvient à exécuter ne serait-ce qu’une fraction de ses promesses électorales, il va aggraver la qualité de vie des femmes, des personnes racisées, des immigrant.e.s, des travailleur.euse.s, des personnes non hétérosexuelles, de la communauté internationale et bien d’autres.

Entretemps, les pays se réunissent pour la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan. Les climatologues annoncent que cette année sera la plus chaude jamais enregistrée (article en anglais). Les répercussions seront coûteuses : augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, sécheresses, inondations, dômes de chaleur, feux de forêt, tempêtes intensifiées, augmentation de la migration humaine, extinctions d’espèces animales et végétales, pénuries d’eau et changements potentiels des courants océaniques et aériens.

C’en est absurde de voir toutes ces personnes au pouvoir nier des preuves scientifiques indéniables et qui, en plus, ferment les yeux sur des preuves qui leur passent sous le nez. Depuis des dizaines d’années, des chercheur.euse.s de partout dans le monde – dont certain.e.s travaillant pour l’industrie des combustibles fossiles (source en anglais) – nous mettent en garde contre la crise existentielle sans précédent que nous traversons. Comme prédit, les conséquences coûteuses et visibles se font sentir davantage chaque jour.

Quel espoir nous reste-t-il?

C’en est absurde de voir toutes ces personnes au pouvoir nier des preuves scientifiques indéniables et qui, en plus, ferment les yeux sur des preuves qui leur passent sous le nez.

Il faut dire que, dans le meilleur des cas, les gouvernements agissent lentement : ils suivent des cycles électoraux brefs et des solutions économiques à courte vue. Les changements électoraux constants donnent souvent l’impression que nous ne progressons pas, ou pire, que nous reculons.

Nous ne pouvons pas ignorer la responsabilité des gouvernements, et bien que plusieurs travaillent à résoudre la crise climatique et d’autres problématiques d’actualité, ils sont peu à reconnaître l’urgence de la situation. Aux États-Unis, comme au Canada, les gouvernements actuels ont adopté de nombreuses politiques climatiques solides qui, tout en bénéficiant à l’économie, augmentent simultanément la production de combustibles fossiles (article en anglais). Ces politiques se trouvent toutefois sous la menace constante de différents paliers gouvernementaux et de partis d’opposition plus enclins à protéger les énormes profits générés par les industries pétrolières et gazières au détriment des citoyen.ne.s.

Il existe toutefois des raisons de rester optimiste. Aux États-Unis, l’essor des énergies propres a encore plus favorisé les états « rouges » (républicains) que les « bleus » (démocrates) par la création d’emplois et de perspectives. Des études récentes (en anglais) démontrent que revenir sur certaines des nouvelles politiques en matière de climat et d’énergie propre pourrait détourner des investissements de 80 milliards $ US vers des pays comme la Chine, occasionnant ainsi des pertes d’exportations pour les États-Unis s’élevant à 50 milliards $ US. Annuler des politiques qui aident autant de personnes sera ardu. À l’échelle mondiale, l’essor des énergies renouvelables est imparable.

Alors que les prochaines quelques années s’annoncent sombres, les efforts que nous déploierons deviendront plus importants que jamais.

Pendant que certaines personnes de la classe politique provinciale et régionale s’opposent à des politiques climatiques raisonnables et efficaces, d’autres vont de l’avant. La Californie, avec son économie au 5e rang des plus importantes du monde, représente 15 % de l’économie états-unienne. L’État a assuré qu’il poursuivrait ses projets de protection des populations et de la planète.

Même au Texas, où le sol regorge de pétrole, les énergies renouvelables sont en plein essor. Ainsi, Environment Texas rapporte que « depuis 2014, il y a 70 fois plus d’électricité d’origine solaire et les batteries ont une capacité de 95 fois supérieure ». L’organisation ajoute que « l’an dernier, les énergies éoliennes et solaires ont produit 31 % de l’énergie de l’État » et « qu’on retrouve 40 fois plus de véhicules électriques immatriculés ».

Cela dit, nous ne pouvons pas compter uniquement sur les gouvernements pour nous sortir de notre pétrin collectif. C’est notre responsabilité à tous et toutes d’exiger des progrès, d’apprendre et de sensibiliser davantage autour de nous, parmi nos amitiés, nos collègues, nos familles et les personnes qui aspirent à nous représenter au gouvernement.

Je ne baisserai jamais les bras et j’espère qu’il en va de même pour vous. Alors que les prochaines quelques années s’annoncent sombres, les efforts que nous déploierons deviendront plus importants que jamais.