Des membres de la Coop La Charrette.

Des membres de la Coop La Charrette. (Photo : Coop La Charrette)

En cette rentrée douce et ensoleillée, nous avons saisi l’occasion pour partir à la rencontre de la ferme et Coop La Charrette, une initiative d’agriculture biologique et locale, située à Saint-Élie-de-Caxton en Mauricie.

Ici, pas moins d’une soixantaine de légumes, fines herbes et fleurs sont récoltées chaque semaine par une douzaine d’employé.e.s! Le tout est ensuite distribué sous la forme de paniers biologiques, dans des restaurants et des épiceries, ainsi que dans des kiosques en libre-service.

Échange avec Maxime Tremblay, membre fondateur.

Maxime Tremblay, membre fondateur de la Coop La Charrette. (Photo : Lisandre St-Cyr Lamothe)

Maxime Tremblay, membre fondateur de la Coop La Charrette. (Photo : Lisandre St-Cyr Lamothe)

Quelle est l’histoire de la Coop La Charrette?

On était au départ quatre ami.e.s ayant étudié à l’UQAM en biologie et en histoire, à la même époque de la sortie du livre de Jean-Martin Fortier, Le jardinier-maraîcher : manuel d’agriculture biologique sur petite surface. Son modèle nous a interpellé.e.s et à partir de ça, on s’est formé.e dans plusieurs fermes. On a appris le métier comme ça. On désirait exercer un travail qui soit en adéquation avec nos valeurs et travailler entre ami.e.s à l’extérieur.

La Coop La Charrette a été fondée en 2017 et la première année de production a eu lieu en 2018. On était d’abord locataires d’une terre durant cinq ans, puis on a acheté un terrain vierge en 2020. Il a fallu amener l’eau et l’électricité, construire des serres et des bâtiments durant deux ans, pour être finalement établi.e.s depuis 2023.

Pourquoi avoir choisi la voie de l’agriculture biologique?

On était préoccupé.e par les crises écologiques et climatiques. De plus, on souhaitait faire quelque chose qui soit lié à nos valeurs et qui résonne par rapport à ces crises. Puis, nous aussi, on mange nos légumes et on est content.e.s de consommer des aliments dans lesquels il n’y a pas de produits chimiques.

Notre modèle est un modèle de vente directe aux consommateur.rice.s. 350 familles sont abonnées aux paniers biologiques de juin à novembre, par exemple. Un écosystème s’est créé, autour duquel beaucoup de monde gravite à présent.

Quels sont les produits que vous proposez?

Les quatre premières années, on proposait des paniers biologiques, avec quelques ventes aux restaurants. Lisandre, qui s’occupe des fleurs, s’est ensuite jointe à l’équipe en 2022. On a donc commencé les abonnements floraux et les ventes chez des fleuristes.

[…] lorsqu’on apporte les bouquets à leurs points de chute toutes les deux semaines, on dirait que toutes les personnes qui y sont abonnées les voudraient à ce moment-là. C’est magnifique!

[…] lorsqu’on apporte les bouquets à leurs points de chute toutes les deux semaines, on dirait que toutes les personnes qui y sont abonnées les voudraient à ce moment-là. C’est magnifique!

Photo : Coop La Charrette

Photo : Coop La Charrette

Puis, Anne-Cécile est arrivée en 2023 et a développé un volet de ventes aux restaurants. Cette année, Félix s’est ajouté à l’équipe; il s’occupe de la mécanique et des travaux dans les champs.

Pourquoi avoir choisi la structure d’une coopérative?

Ses valeurs nous correspondaient [l’entraide, la responsabilité, la démocratie, l’égalité, l’équité et la solidarité]. On a aussi entendu parler de l’économie sociale dans laquelle les coopératives opèrent. Ça a été une révélation de comprendre le lien entre les deux et comment une entreprise en économie sociale s’inscrit à la fois dans l’économie et la communauté.

Au niveau de la forme de la coopérative, on pense que le point le plus intéressant est qu’elle survit à ses membres. L’entreprise est pérenne dans le temps. Elle est autoportante, c’est-à-dire qu’elle ne dépend pas de nous, mais appartient à elle-même.

Au départ, on faisait tout ensemble, mais on s’est rapidement rendu compte que chacun.e de nous devait développer sa spécialité. Ça a été une heureuse surprise de voir que bien que nous sommes des ami.e.s, on incarne aussi des pôles différents et faisons évoluer l’entreprise avec des connaissances, des compétences et des intérêts pluriels. D’ailleurs, l’intégration de nouveaux membres, qui ont leurs propres bagages, continue de compléter ce volet d’expertises.

Les entreprises en économie sociale qui prospèrent sont celles qui ont des membres qui portent le chapeau de l’économie et d’autres le chapeau social. De cette façon, les deux arrivent à s’élever mutuellement.

Quelles sont les valeurs au cœur de votre travail?

On sent qu’on est une des solutions à la crise climatique. Sentir que notre travail est cohérent avec nos valeurs nous nourrit. L’aspect de la communauté est aussi important. Saint-Élie-de-Caxton est un petit village, mais les abonné.e.s sont nombreux.ses. Le soutien de la collectivité est fort et les bénévoles apportent beaucoup.

On sent qu’on est une des solutions à la crise climatique. Sentir que notre travail est cohérent avec nos valeurs nous nourrit. L’aspect de la communauté est aussi important.

L’aspect du tissu social en région fait son chemin et on trouve ça super! Cette année, on a organisé une campagne de sociofinancement pour avoir un four à pain communautaire qui sera géré par des personnes externes à la ferme, afin de pouvoir faire des fournées collectives. On est agréablement surpris.e.s de ce qui se manifeste de ce côté.

Enfin, on travaille entre ami.e.s et à l’extérieur durant tout l’été, ce qui est plaisant à vivre. De plus, beaucoup d’entre nous ont de jeunes enfants, donc il y a un aspect familial qui se développe.