MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET NON CÉDÉ DE LA PREMIÈRE NATION KANIEN’KEHÁ:KA, lundi le 6 mai 2024 – Un regroupement d’organismes environnementaux appelle le gouvernement du Québec à revoir son échéancier pour l’électrification des autobus, afin de réallouer ces montants dans la qualité et la bonification des services.
Alors que l’offre de service de transport collectif a stagné voire diminué au cours des dernières années, et que le manque à gagner pour l’année à venir seulement est de plus de 600M$ pour l’ensemble du Québec, ce qui pourrait mener à de graves réductions de service, le Plan pour une économie verte prévoit actuellement des dépenses 524,6 M$ au cours des quatre prochaines années pour l’électrification des autobus urbains. Les investissements totaux nécessaires d’ici 2030 s’élèveraient quant à eux à 13 G $ d’ici 2030.
Bien qu’ils saluent que le Québec soit un leader nord-américain de l’électrification des transports, les organisations soulignent que l’objectif premier pour chacune des sociétés de transport au Québec doit être la qualité et la croissance de l’offre de service. D’ailleurs, jeudi dernier, le ministre de l’Économie et de l’Énergie « Pierre Fitzgibbon a affirmé qu’il préfèrerait retarder l’électrification des autobus au Québec plutôt que de donner davantage de subventions ».
« Pour l’atteinte de nos cibles de réduction de GES et économiser de l’énergie renouvelable, il faut donner des alternatives aux personnes qui désirent diminuer l’utilisation de leur voiture, en répondant à leurs besoins de mobilité, que ce soit avec des autobus électriques ou hybrides. Bien qu’il soit pertinent de substituer des autobus en fin de vie par des autobus électriques, les fonds très importants qu’on dédie à l’électrification de nos autobus pourraient donc avoir un plus grand impact s’ils étaient alloués à une augmentation de l’offre, et c’est ce qu’on demande au gouvernement de permettre », déclarent les représentants d’organisations réunis.
« Pour le dire de manière imagée, mieux vaut deux autobus hybrides sur nos routes, plutôt qu’un seul 100% électrique. Présentement, la priorité doit être de transférer des déplacements réalisés en voitures et camions légers (17,2 % de nos émissions de GES) vers les transports en commun, et non de décarboner au plus vite nos flottes de bus urbains qui ne comptent que pour 0,4% de nos émissions de GES. Il est inacceptable que l’on parle actuellement de coupures de service alors qu’un important surplus dort actuellement au Fonds vert. Le gouvernement du Québec peut en faire plus pour assurer la qualité de l’offre à court terme. »
Un rythme adapté en fonction de chaque région
Les organismes environnementaux n’appellent évidemment pas à suspendre en totalité l’électrification des autobus qui présentent à long terme des avantages non négligeables en réduction des coûts d’entretien et de carburant. « Nous demandons donc au gouvernement de s’asseoir avec les sociétés de transport et de convenir d’un plan d’électrification qui reste ambitieux, mais qui respecte un rythme plus réaliste compte tenu des réalités propres à chacune d’elles. Surtout, un plan qui mise sur une croissance soutenue des services, afin de réduire les émissions de GES.» soulignent-ils.
La qualité et la croissance de l’offre, une responsabilité partagée
La rencontre prévue ce lundi entre la ministre Geneviève Guilbault et les maires et mairesses des grandes villes du Québec devra mener à des objectifs minimums de croissance de l’offre à atteindre dans chacune des sociétés de transport. Aux yeux des groupes, la ministre doit faire preuve de vision et adopter une cible d’augmentation de l’offre de service, tout en s’assurant de contribuer financièrement à l’atteinte de cette cible et en appuyant les élus municipaux. Il est de leur responsabilité conjointe d’atteindre et de financer une croissance des services dès cette année.
Se satisfaire d’une stagnation de l’offre serait inacceptable et irresponsable, c’est pourquoi aux yeux des groupes il est pertinent de réorienter les fonds destinés à l’électrification vers la qualité et la croissance de l’offre.
Évidemment, il ne s’agit pas de la seule solution à la crise du financement des transports collectifs. Pour en connaître davantage, consultez les recommandations de l’Alliance TRANSIT.
Signataires du communiqué
- Anne-Catherine Pilon, analyste – mobilité durable, Équiterre
- Christian Savard, directeur général, Vivre en Ville
- Sarah V. Doyon, directrice générale, Trajectoire Québec
- Charles Bonhomme, responsable affaires publiques et communications, Fondation David Suzuki
- Martin Vaillancourt, directeur général, Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ)
- Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie, Greenpeace Canada
- Patricia Clermont, organisatrice-coordonnatrice, Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME)
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Renseignements
Samuel Pagé-Plouffe
samuel.page-plouffe@vivreenville.org | 514-714-6762