Biquette – Écopâturage : pâturer, éduquer et égayer

Biquettes au parc de Maisonneuve

Biquettes au parc de Maisonneuve (Photo : Biquette - Écopâturage)

Chaque mois, la Fondation David Suzuki met de l’avant un groupe citoyen membre du Réseau Demain le Québec. Zoom sur Biquette – Écopâturage, qui propose depuis 2016 des services d’entretien des espaces verts… par des moutons!

« L’écopâturage permet à la fois à plusieurs espèces animales ou végétales de s’établir et de cohabiter, de rétablir le contact avec le monde agricole, tout en créant un espace convivial où les habitants de la ville peuvent se réunir et échanger » comme l’indique l’organisme à but non lucratif (OBNL) sur son site internet.

Projets

Biquette-Écopâturage a mis sur pieds deux projets principaux, auxquels participent pas moins de 180 bénévoles à ce jour : Le repaire de Biquette, à Rosemont—La Petite-Patrie et Les prairies de Biquette, à Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles.

(Photo : Biquette - Écopâturage)

Le premier est un espace agricole permanent et accueillant, localisé au parc Maisonneuve depuis 2019. Il est entre autres composé d’une bergerie, d’une ruche, d’un poulailler, d’un jardin de plantes médicinales, d’espaces de détente avec des hamacs et des tables à pique-nique, ainsi que d’un potager. D’ailleurs, un véritable effort est fourni pour que des graines ancestrales soient semées!

Plantes médicinales (Photo : Biquette - Écopâturage)

« Le repaire est en quelques sortes l’extension de la cour des gens du quartier », complète la responsable du Repaire de Biquette, Annie Cloutier, qui souligne aussi que le temps d’attente pour obtenir un espace dans un jardin communautaire peut être de plusieurs années.

Le repaire est en quelques sortes l’extension de la cour des gens du quartier.

Les prairies de Biquette se trouvent quant à elles dans l’est de l’île, durant la belle saison. Elles étaient au parc Armand-Bombardier en 2023, dans les parcs du Chevalier-Cuivré et André-Corbeil-Dit-Tranchemontagne en 2022, ainsi que dans les parcs du Cheval-Blanc et Saint-Joseph en 2021.

En outre, des ateliers gratuits sont offerts sur différentes thématiques, comme les champignons, la laine, les poules en ville et l’agriculture urbaine, que ce soit au Repaire ou aux Prairies.

(Photo : Biquette - Écopâturage)

Aléas et soutien

La recherche de bénévoles a été ardue au cours de la première année d’existence de l’organisme, car celui-ci était encore méconnu du grand public. Puisqu’il n’était pas enregistré en tant qu’OBNL et qu’il était parrainé par AU/LAB, la gestion indirecte occasionnait parfois des délais.

La question des excréments des animaux n’était pas non plus une mince affaire, puisqu’il a fallu que la population comprenne que cela faisait aussi partie du projet, en permettant notamment de nourrir la terre, les insectes et les oiseaux.

Biquette dans l’herbe (Photo : Biquette - Écopâturage)

La question du financement demeure néanmoins la préoccupation majeure du groupe, bien que des fonds soient alloués par la Ville-centre, les arrondissements Rosemont—La Petite-Patrie et Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et des bailleur.euse.s de fonds, entre autres.

« Les subventions offertes ne sont pas suffisantes. Nous aimerions que Biquette-Écopâturage puisse fonctionner durant toute l’année afin d’avoir les moyens de rémunérer le travail réalisé durant l’hiver et acheter du foin pour nourrir nos moutons », explique la responsable du Repaire de Biquette.

Les subventions offertes ne sont pas suffisantes. Nous aimerions que Biquette-Écopâturage puisse fonctionner durant toute l’année afin d’avoir les moyens de rémunérer le travail réalisé durant l’hiver et acheter du foin pour nourrir nos moutons.

Elle précise que les études scientifiques qui sont conduites sur les activités de l’organisme permettent toutefois de lui donner une certaine légitimité aux yeux des bailleur.euse.s de fonds et ainsi, de recevoir davantage de financement.

En ce sens, le lien entre le côtoiement des moutons et son impact sur la santé mentale est un sujet auquel Annie Cloutier essaie d’intéresser les chercheur.euse.s. Les animaux ont d’ailleurs tenu compagnie durant trois jours aux élèves du Cégep Marie-Victorin, impactant positivement la santé mentale des étudiant.e.s durant la période des examens.

(Photo : Biquette - Écopâturage)

« Nous recevons des témoignages très positifs de bénévoles, de visiteur.euse.s et d’enfants, qui ont inclus le passage par Biquette-Écopâturage dans leur circuit pour aller à l’école. Ces retombées positives sont difficiles à quantifier, mais bien réelles! Si des chercheur.euse.s pouvaient les mesurer, ce serait merveilleux », ajoute laresponsable de Repaire Biquette.

Nous recevons des témoignages très positifs de bénévoles, de visiteur.euse.s et d’enfants, qui ont inclu le passage par Biquette-Écopâturage dans leur circuit pour aller à l’école. Ces retombées positives sont difficiles à quantifier, mais bien réelles! Si des chercheur.euse.s pouvaient les mesurer, ce serait merveilleux.

Avec plus de moyens financiers, le groupe citoyen aimerait développer des ateliers qui pourraient se tenir dans des bibliothèques et dans des écoles. Mais puisque les biquettes se trouvent à l’extérieur de Montréal durant l’hiver, le transport entre les établissements scolaires et la ferme serait toutefois limité pour l’instant. L’idéal serait qu’elles soient en ville en permanence, comme le souligne Annie Cloutier. À suivre…

(Photo : Biquette - Écopâturage)

Quoi qu’il en soit, les initiatives collectives ne manquent pas puisque Biquette-Écopâturage collabore déjà avec de nombreux.ses acteur.rice.s, comme Les Laines Finn D’Or, Atelier Champignons Big Bloc, La Centrale Agricole et GUEPE!