Alors que débute le sommet sur la biodiversité, des milliers de Canadien.ne.s et organismes environnementaux de premier plan demandent que les monarques soient légalement protégés en tant qu’espèce menacée.

MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL KANIEN’KEHÁ:KA NON-CÉDÉ, le mercredi 7 décembre 2022 – Plus de 5 000 Canadien.ne.s et une coalition de groupes environnementaux, dont fait partie la Fondation David Suzuki, demandent au gouvernement fédéral d’agir, après plus de six ans d’attente, pour enfin protéger les papillons monarques.

Les pesticides, les changements climatiques et la perte d’habitats naturels ont engendré une situation désastreuse pour les deux populations nord-américaines de monarques. La population occidentale a diminué de plus de 95 % depuis les années 1980. La population orientale a diminué de plus de 70 % au cours des trois dernières décennies.

Les groupes demandent une protection immédiate des monarques et une stratégie nationale pour réduire l’utilisation des pesticides au Canada. L’utilisation excessive du glyphosate a fait disparaître l’asclépiade (la plante hôte du papillon monarque) d’une grande partie de la flore, ce qui a contribué au déclin des monarques. D’autres produits chimiques, comme les pesticides néonicotinoïdes, peuvent être particulièrement toxiques pour les insectes comme les abeilles et les papillons, et ont été interdits dans d’autres pays. Enfin, un autre facteur est le rayonnement des communications sans fil, qui peut affecter la navigation pendant la migration.

Au Canada, les longs délais dans l’action gouvernementale sont courants et peuvent pousser ces espèces au bord de l’extinction. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), un groupe scientifique indépendant qui conseille le gouvernement, a officiellement recommandé que les monarques soient protégés comme espèce en voie de disparition en 2016. En 2014, le COSEPAC avait recommandé que la protection des bourdons de l’Ouest soit également renforcée.

Le déclin tragique des papillons monarques et l’incapacité du Canada à les protéger mettent en lumière les enjeux des négociations de la COP15 en vue d’un nouveau cadre mondial axé sur l’arrêt et l’inversion de la perte de la biodiversité. La protection des monarques en tant qu’espèce menacée et la réduction des pesticides doivent être incluses dans les engagements du Canada.

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Pour toute demande d’entrevue, veuillez contacter :

Charles Bonhomme (FR), cbonhomme@davidsuzuki.org, (438) 883-8348
Stephanie O’Neill (ANGL), soneill@davidsuzuki.org, (780) 964-1192

Citations :

« Depuis 2016, les papillons monarques ont un statut juridique ambigu au Canada. La plupart des mesures de conservation significatives ont été issues d’initiatives d’habitants locaux et de groupes qui ont planté des asclépiades et des fleurs sauvages pour protéger des monarques. Il est temps que le gouvernement fédéral fasse sa part et protège légalement les monarques en tant qu’espèce en voie de disparition. Nous sommes impatient.e.s de voir les papillons monarques figurer enfin sur la liste des espèces en voie de disparition et espérons que les générations futures pourront profiter de la fantaisie et de la joie qu’apportent ces merveilles migratoires qui volent dans notre ciel l’été. » déclare Jode Roberts, stratège principal, Fondation David Suzuki.

« L’extinction est définitive, et le Canada peut faire un pas important pour sauver les papillons monarques emblématiques de ce sort en les inscrivant comme espèce légalement protégée. Nous pouvons également travailler avec les agriculteurs et les communautés sur des alternatives à la surutilisation des pesticides qui protégeront les monarques et notre approvisionnement alimentaire des pesticides toxiques. » déclare Tim Gray, directeur général, Environmental Defence.

« Reconnaître que les papillons monarques sont en danger devrait inspirer des actions sur plusieurs facteurs environnementaux. Pendant leur migration, les monarques peuvent non seulement mourir de faim, souffrir de la chaleur à cause des changements climatiques, ou être empoisonnés par des insecticides, ils peuvent aussi se perdre. Les rayonnements sans fil utilisés pour les télécommunications nuisent à la capacité de navigation du monarque. Heureusement, des options technologiques moins dangereuses sont plus rapides et plus résilientes. » déclare Meg Sears, présidente, Prevent Cancer Now.

« Une réduction de l’utilisation des pesticides est indispensable si nous voulons protéger nos pollinisateurs et d’autres espèces clés. Les pesticides, par définition, visent à tuer les insectes, les plantes et les champignons, donc par conception, ils tuent les fondations de notre écosystème. On doit arrêter de les utiliser. » déclare Mary Lou MacDonald, présidente, Safe Food Matters.

Groupes soutenant cette déclaration :

  • Environmental Defence
  • Fondation David Suzuki
  • Oiseaux Canada
  • Prevent Cancer Now
  • Safe Food Matters
  • Wilderness Committee