La prochaine révision de la loi canadienne sur les pesticides doit être axée sur une meilleure protection de la santé et de l’environnement
OTTAWA | TERRITOIRE TRADITIONNEL ET UNIQUE DU PEUPLE ALGONQUIN ANISHINABEG, 5 août 2021 – La décision de Santé Canada de suspendre sa proposition controversée d’augmenter les résidus autorisés du pesticide glyphosate sur de nombreux produits alimentaires est un pas dans la bonne direction après une série de décisions erronées qui ont ébranlé la confiance du public dans la réglementation fédérale des pesticides, selon la Fondation David Suzuki.
« La sonnette d’alarme a été tirée depuis que l’agence de réglementation a fait marche arrière sur sa proposition d’interdire les néonics tueurs d’abeilles et a ensuite proposé d’autoriser des résidus plus élevés de pesticides comme le glyphosate sur nos aliments », a déclaré Lisa Gue, responsable des politiques nationales à la Fondation David Suzuki. « Cette annonce est un signe encourageant que les préoccupations concernant la réglementation des pesticides au Canada sont enfin entendues. »
Santé Canada amorce un examen ciblé de certaines dispositions de la Loi sur les produits antiparasitaires. La Fondation David Suzuki incite le gouvernement à concentrer ses efforts sur le renforcement des protections environnementales et sanitaires.
« Le Canada doit reconnaître que les pesticides constituent une menace majeure pour la biodiversité et harmoniser la réglementation des pesticides avec les objectifs de rétablissement de la nature », a déclaré Mme Gue. « Cela signifie qu’il faut trouver des moyens de réduire la dépendance aux pesticides au lieu de permettre leur utilisation généralisée. »
Le gouvernement a également annoncé un investissement de 50 millions de dollars sur trois ans pour la réglementation des pesticides et pour la recherche de solutions antiparasitaires de rechange. Cela comprend des fonds pour renforcer la surveillance de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) et pour soutenir la collecte de données indépendantes, y compris de nouvelles données de surveillance de l’eau et de l’agriculture. L’ARLA manque souvent de données solides sur les concentrations environnementales et l’utilisation des pesticides qu’elle est chargée d’évaluer et de réglementer.
« Le financement annoncé aujourd’hui pourrait vraiment changer la donne », a déclaré Mme Gue. « Le Canada a désespérément besoin d’un programme national détaillé de surveillance de l’eau pour les pesticides afin de soutenir les évaluations des niveaux d’exposition environnementale et humaine, et d’un système de suivi de l’utilisation des pesticides. Cela doit être une priorité.»
L’année passée, l’Union européenne a fixé un objectif de réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides d’ici à 2030 dans le cadre de sa stratégie en faveur de la biodiversité. L’UE a également interdit les trois principaux pesticides néonicotinoïdes en 2019. Les néonics ont été associés au déclin des populations de pollinisateurs et d’autres insectes essentiels au fonctionnement des écosystèmes, et pourtant l’ARLA a récemment approuvé la poursuite de leur utilisation au Canada. La Fondation David Suzuki demande au Canada de revenir sur cette récente décision et d’interdire une fois pour toutes les néonics au Canada.
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Charles Bonhomme, Spécialiste communications et affaires publiques, Fondation David Suzuki
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